- Le General Manager de la STC, Jonathan Ramasamy, et Rudy Appanah, de l’axe Bo-Digital/AV Techno, pourront difficilement échapper à des inculpations après leur interrogatoire
L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) se signale de nouveau avec l’enquête sur des allégations de favoritisme et de corruption à la State Trading Corporation (STC) au vu des COVID-19 Emergency Procedures pour un montant de Rs 1 milliard avec l’axe des beaux-frères. Et ce, en convoquant le General Manager en poste depuis les dernières élections, Jonathan Ramasamy, et son beau-frère Vinay Appanah pour une séance d’interrogatoire Under Warning qui devrait déboucher sur leur arrestation et éventuelle inculpation provisoire sous la Prevention of Corruption Act (PoCA). Le GM de la STC – qui a d’ailleurs été sujet à des rendez-vous précédents au QG de l’ICAC – a été acculé, ayant été confronté ce matin à des contrats alloués par la compagnie d’État à des entités liées à son beau-frère, Vinay Appanah, qui est aussi attendu du côté de l’enquête judiciaire sur la mort de l’activiste du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Soopramanien Kistnen. Les « deux beaux-frères de la STC » sont considérés comme des personnages clés dans le réseau de l’ancien ministre Yogida Sawmynaden. Ils en sont à leur troisième convocation au QG de l’ICAC.
Jonathan Ramasamy et Vinay Appanah sont arrivés très tôt au QG de l’ICAC pour leur interrogatoire avec leurs hommes de loi, Mes Priscilla Balgobin, Ritesh Samputh, Hans Sunassee et Sailesh Seebaruth respectivement. Cette convocation fait suite aux inculpations provisoires déjà logées contre Bissoon Mungroo (Gitanjali), Kistnah Jagannada Reddi (Red Jewels) et de Deepak Bonomally (Bo-Digital) dans le cadre de l’enquête de la Commission anti-corruption sur les Emergency Procurements des équipements et matériels médicaux effectués par la State Trading Corporation pour le compte du ministère de la Santé durant la période de confinement s’élevant à Rs 1,040,519,412.10.
L’arrestation de Deepak Bonomally en novembre dernier a, selon des recoupements d’informations, resserré l’étau autour d’AV Techno-World Ltd, qui a été payé par le ministère de la Santé le 5 mai dernier plus de Rs 44 millions pour des masques et des PPEs et deux jours plus tard par le ministère du Commerce plus de Rs 33 millions. AV Techno-World Ltd a comme directeur et actionnaire Vinay Appanah. Deepak Bonomally et Vinay Appanah seraient des proches d’affaires par le biais d’une autre compagnie : Mavericks Advertising.
Les informations dont disposent les limiers de l’ICAC sont que le duo a mis en place une stratégie réfléchie avec le concours de VVIPs dans le giron du pouvoir. Mais avec la pression politique qui s’est accentuée sur les supercheries apparentes de cette opération au niveau de la STC et la démission forcée de l’ancien ministre du Commerce Yogida Sawmynaden, l’ICAC compte tirer au clair les dessous des décisions prises par le GM de la STC — qui devrait dans les heures qui suivent rendre son tablier de patron de la compagnie d’État dans le contexte de cet interrogatoire.
Vinay Appanah, pour sa part, restera au centre de l’actualité vu qu’il devra la semaine prochaine répondre aux questions au niveau de l’enquête judiciaire sur la mort de l’agent MSM Soopramanien Kistnen. L’homme de La Louise, celui que « Kaya » devait rencontrer le 16 octobre, soit deux jours avant que le corps de ce dernier a été retrouvé dans un champ de cannes à Telfair, devrait fournir des réponses sur sa relation de longue date avec l’ancien ministre Sawmynaden et les faveurs alléguées de son beau-frère Jonathan Ramasamy au tribunal de Moka la semaine prochaine.