COVID-19 | Variant Delta ou 3e vague – 449 cas positifs depuis lundi et record de 377 cas en 24 h

  • Cinq dortoirs en quarantaine sous surveillance sanitaire avec un décompte de 256 contaminations chez Real Garments à La Tour-Koenig et 49 pour Princes Tuna à Baie du Tombeau

Le silence affiché par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, ou encore ses Senior Advisers, Catherine Gaud et Zouberr Joomaye, ne permet d’obtenir confirmation de la présence du variant Delta ou d’une troisième vague de Covid-19. Toujours est-il que les chiffres officiels enregistrés, avec la moyenne de 40 nouveaux cas quotidiennement depuis le début de juillet, a volé en éclats ; ainsi, depuis lundi, le décompte sanitaire va de pointe en pointe avec un total de 449 nouveaux cas, dont 377 pour les dernières 24 heures à hier après-midi.

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Un autre élément, qui mérite d’être relevé, est que pas moins de cinq dortoirs de travailleurs étrangers ont été transformés en centres de quarantaine vu que la majorité de cas détectés sont asymptomatiques mais placés sous stricte surveillance sanitaire. Dans les dortoirs attribués à Real Garments à La Tour- Koenig, 256 cas positifs ont été recensés, avec le nombre total porté à 350. Parallèlement, les dortoirs de Princes Tuna se retrouvent avec 49 nouveaux cas positifs du côté de Baie du Tombeau. Depuis son premier Cluster en début du mois de juin, Princes Tuna a enregistré 282 cas positifs parmi ces travailleurs.

Commentant la tournure critique sur le terrain, le syndicaliste Beegun fait ressortir que « si le gouvernement souhaite privilégier l’économie du pays, au détriment de la santé des travailleurs, c’est bien dommage ! Mais il faut que nos dirigeants politiques soient francs avec nous et arrêtent de jouer aux sourds. »

Poursuivant, Fayzal Ally Beegun ajoute que « tous mes appels, depuis vendredi dernier, au gouvernement de prendre des décisions réfléchies, en ce qu’il s’agit des travailleurs étrangers et locaux des usines, sont tombés dans des oreilles sourdes de dirigeants politiques ! J’ai clairement fait un appel pour que ces dirigeants ne ferment pas les travailleurs étrangers concernés dans leurs dortoirs. Mais ils n’en ont fait qu’à leur tête… Voilà, moins de cinq jours après, le triste record d’une centaine de cas en 24 heures est tombé et… a triplé ! »

Le syndicaliste regrette l’absence de précisions dans le communiqué officiel de la Santé quant aux endroits où se trouvent ces dortoirs, permettant ainsi au voisinage de prendre des précautions.

Pour le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de la Santé, et qui pilotait la gestion de la première vague de Covid-19 l’an dernier, fait comprendre « les communiqués mentionnent le fait que des dortoirs sont placés sous surveillance sanitaire. Cependant, il est important de savoir que ces travailleurs, avant qu’ils ne soient limités dans leurs déplacements, ont été en contact avec tout le monde au sein de la communauté… Donc, en informant la population des régions, on aide les uns et les autres à prendre conscience des risques encourus. Ceux se trouvant dans des régions où des cas ont été identifiés peuvent penser aller se faire tester…»

Le Dr Gujadhur abonde dans le même sens que le syndicaliste à l’effet que  « les dortoirs ne sont pas des lieux indiqués pour être convertis en centres de quarantaine ! » Il élabore : « les travailleurs sont entassés, les uns sur les autres. Les lits sont superposés et l’espace entre eux est dérisoire… Ils sont entre 70 et 100 à partager des toilettes et des salles de bains communs ! Idem pour l’espace où ils préparent à manger. Comment respecter les gestes barrières dans ces cas ? »

De plus, continue le Dr Gujadhur, « dans le cas de Princes Tuna comme de Real Garments, les autorités ont séparé les travailleurs positifs et d’autres sont restés dans leurs dortoirs. Sait-on à combien ils sont ? Ces espaces sont-ils désinfectés ? Qui est, au final, responsable que la situation dégénère ? La Santé ? Les directeurs des usines ? À qui doit-on cette gestion en amateur de la situation ? »


CTSP : « Maurice aura un carton rouge…»

La CTSP « n’est pas du tout indifférente » à la dégradation de la situation dans les dortoirs des usines locales où la plupart des travailleurs sont des étrangers.

« Avec les deux cas de Princes Tuna et de Real Garments, avec les deux tristes records de 100 cas en une journée, jeudi dernier, et 305 hier, nous sommes convaincus que des organismes étrangers vont rapidement réagir et donner un gros carton rouge au gouvernement mauricien ! Il faut que celui-ci se resaisisse et prenne de bonnes mesures. Ces manquements de la part du gouvernement mauricien ne vont pas passer inaperçus auprès des institutions étrangères; ça, on peut en être sûrs ! »  déclare Reeaz Chuttoo, président de la CTSP.

« Ce jeudi 22, dans le cadre d’une rencontre multipartite avec les patrons d’usines, les syndicats, Business Mauritius, entre autres, la CTSP va soulever la question des dortoirs transformés en centres de quarantaine. C’est inadmissible ! Ces endroits ne sont pas du tout indiqués pour y garder des êtres humains dans un souci de les protéger d’une maladie contagieuse », ajoute-t-il.


Le Collège du St-Joseph fermé après un cas positif

Colère des parents devant l’absence de décision du ministère de l’Éducation avec le nombre grandissant d’infections

Un étudiant de grade 11 du collège Saint Joseph à Curepipe a été testé positif au Covid-19. Même s’il était déjà en quarantaine, après avoir été en contact avec un parent positif, le collège sera fermé pour trois jours, afin de permettre la désinfection des lieux.

Les parents ont été avisés hier soir, après en avoir eu confirmation des autorités. Par ailleurs, avec 377 nouveaux cas enregistrés en 24 heures hier, les parents sont très inquiets et se demandent s’il n’est pas mieux de fermer les écoles pour quelques jours.

Grosse frayeur pour les étudiants, les parents et le personnel du Collège Saint Joseph à Curepipe hier, après la confirmation qu’un élève de grade 11 a été testé positif au Covid-19. Pendant toute la journée, des parents ont essayé d’appeler leurs enfants, ainsi que la direction du collège pour connaître la marche à suivre.

Toutefois, il fallait d’abord attendre les directives de la Private Secondary Education Authority (PSEA), avant de communiquer une quelconque décision aux parents. L’étudiant en question était en quarantaine depuis mercredi, après avoir été en contact avec un proche positif au Covid-19. Toutefois, il était bien au collège vendredi. D’où la décision des autorités de fermer l’école afin de permettre la désinfection. Et comme le Saint Joseph est un grand établissement, il a fallu trois jours, au lieu de deux, comme cela a été le cas pour d’autres collèges, pour tout désinfecter.

Selon la procédure, les officiers de la Santé viennent répandre le désinfectant le premier jour et nettoyer par la suite, les jours suivants. Parallèlement, un exercice de Contact Tracing a été initié, afin d’identifier les étudiants et les enseignants ayant été en contact avec l’élève en question. Déjà, seuls ceux qui sont à l’école le même jour que l’étudiant, soit le lundi, le mercredi et le vendredi, seront concernés dans un premier temps. Ceux ciblés seront appelés à subir le dépistage.

Par ailleurs, ce nouveau cas au St-Joseph a ravivé la frayeur des parents concernant la contamination dans les écoles. Des parents se demandent ainsi, si après ces derniers 377 cas recensés, le ministère de l’Éducation n’envisage toujours pas à fermer les écoles. « On est en train de mettre nos enfants en danger. Le ministère aurait pu fermer les écoles pendant deux semaines au moins, pour voir l’évolution de la situation », disent des parents inquiets.

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