Crise politique : que faire ?

 

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PARVÈZ A. C. DOOKHY
Constitutionnaliste
Cofondateur du Ralliement Citoyen pour la Patrie

Maurice traverse une des plus grandes crises de son Histoire. Le Gouvernement, issu d’une majorité parlementaire confortable désignée lors des élections toutes récentes, est fortement contesté tant sur les réseaux sociaux que dans la rue. Pravind Jugnauth paie le prix fort de l’immobilisme accumulé depuis plusieurs décennies et de la perversion de l’ensemble de nos institutions, des contre-pouvoirs devenus des satellites de la Primature, de leur inefficacité, de l’opposition loyale, concept qu’il avait lui-même formulé, à des degrés divers. Le mandat de la majorité parlementaire expire, sur un plan démocratique, en novembre 2024, soit dans quatre ans et demi. C’est long, très long. Pravind Jugnauth, tout pouvoiriste qu’il est, s’accrochera au pouvoir. Pourrait-il pour autant, même sans le vouloir, Nous rendre service, Nous, la Nation, le Peuple ? La marche du 29 août 2020, tant à Maurice qu’ailleurs dans le monde, n’était pas celle d’un parti ou des partis mais de l’ensemble des Mauriciens, de simples citoyens ralliés autour d’une cause : le mauricianisme, entendons l’intérêt supérieur de la Patrie, de la Nation. Aucune couleur partisane n’était affichée ! Seul le quadricolore mauricien était mis à l’avant et pratiquement par Nous toutes et tous. Jamais le mauricianisme, en substance et idéologique, n’a été porté avec autant de ferveur. Le temps est alors venu, tel le lent mûrissement d’un fruit, pour mettre fin, au nom de la République et de toutes les valeurs qu’elle véhicule, aux divisions constitutionnelles et communautaires de notre Nation. Comme chez nous l’État a précédé la Nation, l’objectif de celle-ci est, comme le proclame notre hymne national, de se muer en un Peuple : « Nous voici tous debout, En un seul peuple, Une seule nation, En paix, justice et liberté » Concrètement, il revient au Gouvernement de Pravind Jugnauth de reprendre la

main et proposer une révision constitutionnelle d’envergure d’abolition de notre communautarisme électoral au nom du mauricianisme revendiqué. Sur le plan politique, sur l’échiquier, il forcera les différents partis de l’opposition parlementaire, qui affichent une unité bien circonstanciée, à devoir assumer leur responsabilité.

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