CWA : réforme ou forme maquillée de privatisation ?

Le débat sur l’avenir de la Central Water Authority (CWA) aborde une nouvelle étape. Des nuances dans l’approche ont surgi dans les discours au sein du gouvernement. Alors que le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, s’est jusqu’ici montré déterminé à aller de l’avant avec une forme de privatisation de la CWA, reconnaissant même avoir utilisé le terme « privatisation » à plusieurs reprises avant d’opter pour le terme de « partenaire stratégique », le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a préféré parler le 1er mai de « réforme ». Rien n’ayant été décidé encore, comme l’a souligné le PM, la question fait encore débat. Si pour Prem Saddul, ancien chairman de la CWA, il ne fait aucun doute qu’un « partenaire, avec un “knowhow”, aidera à améliorer le service », Harry Booluck, ex-Deputy Speaker et ancien directeur de la CWA, dit pouvoir « smell a rat » dans ce projet. Il rappelle que « les oligarques en Russie sont devenus milliardaires grâce à la privatisation ». Le secrétaire général de l’ACIM, Jayen Chellum, est d’avis, lui, que « la privatisation apportera d’autres augmentations et la possibilité de corruption ». Il souligne que 56% de l’eau à Maurice sont sous le contrôle des firmes privées à travers les Water Rights.

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Prem Saddul (ancien chairman de la CWA) : « Un partenariat apporterait un certain déclic »

  • La privatisation de la CWA fait débat. Êtes-vous pour ou contre ?

Je dirais que le terme “privatisation” fausse le débat dans une grande mesure. Ce terme n’a jamais été évoqué quand j’étais chairman de la CWA. Même l’actuel DPM ne parle pas de privatisation dans le sens évoqué par les syndicalistes. Partout, le public parle de privatisation. Par contre, le modèle de partenaire stratégique est le modèle qui est favorisé. Je suis pour ce modèle de partenariat avec une référence dans la fourniture d’eau potable. D’après ce que j’ai compris, le gouvernement veut aller vers un partenaire stratégique. J’ai aussi parlé au DPM, Ivan Collendavelloo, et je comprends que la CWA restera le seul propriétaire de ses biens et le seul gérant de son personnel. Le partenaire aura pour responsabilité le traitement et la vente de l’eau potable sur une “Win-Win situation”. C’est le gouvernement qui rédigera le contrat et qui mettra sur table les conditions. Si dans un délai fixé par le gouvernement, disons 10 ans, les résultats ne sont pas probants, le contrat sera résilié.

  • Quel serait l’impact d’une éventuelle privatisation ?

J’ai une idée assez claire du profil et de la capacité du personnel de la CWA, du planton au personnel administratif, soit un personnel vieillissant. La CWA ne peut continuer à “do business as usual”. Il faut être proactif. Un partenariat apporterait un certain déclic. Je n’ai pas de doute qu’un partenaire, avec un “know-how”, inculquera un certain “mindset” qui aidera à améliorer la qualité du service. Il pourra venir avec une formation et le “capacity building” qui manquent cruellement à la CWA. Il apportera de nouvelles technologies car nous avons des défis à relever pour assainir la situation concernant la perte d’eau traitée (40% se perdent). Un partenariat apportera un équilibre au niveau du budget annuel. On n’ pas fait suffisamment de formation à la CWA. Moi, j’aurais créé une Mauritius Water Authority où on intégrerait la CWA (traitement, distribution et vente de l’eau), la Water Ressources Unit (qui gère nos ressources en eau comme les barrages et les rivières) et l’Irrigation Authority, qui gaspille beaucoup de nos ressources (jusqu’à 40% de l’eau utilisée par cette instance arrosent les rues).

  • Les opposants à la privatisation craignent une hausse du tarif d’eau et des licenciements…

Les licenciements ne sont pas prévus. Au contraire, il y aura des recrutements avec le partenaire stratégique. Toute hausse du tarif d’eau doit avoir l’aval du gouvernement. C’est important de revoir le tarif de l’eau car la CWA doit relever les défis, non seulement pour balancer l’équation de l’offre et de la demande avec un service 24/7, mais aussi pour équilibrer les finances de la CWA pour faire des investissements. L’eau du robinet est vendue à un prix dérisoire. L’eau est à meilleur marché que dans n’importe quel pays en Afrique. Cela présente un manque à gagner. L’eau embouteillée coûte 4 000 fois plus cher que l’eau du robinet. Entre 2002 et 2011, on n’a pas eu d’augmentation pour des raisons politiques. De janvier 2012 à aujourd’hui, il n’y a pas eu d’augmentation. L’eau, c’est un produit de base, mais il faut payer pour ce service. Il faudrait augmenter le tarif chaque année, entre 4 et 6%, en s’alignant sur le taux d’inflation. Si on avait augmenté chaque année, la population n’aurait pas protesté.

  • Comment remédier aux problèmes de distribution d’eau ? Aujourd’hui, plusieurs endroits ne sont pas bien desservis…

S’il existe plusieurs avenues pour faire de sorte que les robinets coulent à flot 24/7, le problème à la CWA est qu’il y a un manque de vision. Il y a un manque de planification à moyen et long termes pour balancer l’équation de l’offre et de la demande. La demande augmente avec le développement socio-économique, le développement touristique, etc. Il y a aussi le gros problème du changement climatique. J’ai remarqué que depuis 2011, il y a eu un changement temporel et spatial au niveau de la pluviosité. Avant, décembre, janvier et février étaient les mois les plus pluvieux. Aujourd’hui, cela s’est décalé vers mars et avril. La pluie nous donne 3 900 m3 d’eau par tête d’habitant par an. Malheureusement, 90% de cette eau se perdent à la mer. C’est pour cela qu’il faut augmenter notre capacité de captage avec la construction de mini-barrages sur les rivières, surtout dans les endroits où la pluviosité est moindre.

Évidemment, il faut aussi remplacer les tuyaux vétustes. Ceci a été très lent par manque de fonds et manque de soutien des divers gouvernements. Mais le remplacement des tuyaux dans les villes et centres-villes est difficile. Autre chose, faute de volonté politique, on n’a pas résolu l’épineux problème de Water Rights. Beaucoup, dans le secteur privé, surtout les propriétés sucrières, utilisent de l’eau sans payer. D’après le Water Rights, on a le droit d’utiliser et non le droit d’être propriétaire. Il faudrait revoir la Rivers and Canal Act et le Water Rights afin que la CWA reçoive plus d’argent. L’éducation de la population est tout aussi importante. On consomme 170 litres par tête d’habitant par jour. C’est trop. Les Mauriciens se servent de l’eau comme bon leur semble et non uniquement quand ils en ont besoin. On gaspille trop. C’est pourquoi on était venu avec le Rain Water Harvesting Project quand j’étais à la CWA. J’envoyais des lettres à tous les commerces en ce sens. Il faut prendre des leçons aves nos amis rodriguais. On n’a pas fait assez pour développer ce projet de captage d’eau. Si on faisait tout cela, il n’y aurait pas eu besoin de partenaire stratégique.


JAYEN CHELLUM (secrétaire général de l’ACIM) : « Avec la privatisation, le profit avant tout ! »

  • La privatisation de la CWA fait débat. Êtes-vous pour ou contre ?

Contre ! Pour l’ACIM, il n’y a pas lieu de privatiser. L’eau est un bien public. C’est une commodité qui devrait être distribuée aux consommateurs sans esprit de profit. Avec la privatisation, même partielle, de la CWA, la compagnie privée agira sur la base du profit. Il y a déjà eu une augmentation indirecte reconnue par le manager de la CWA entre 2015 et 2017 à travers le Build Mauritius Fund (Rs 4 de taxe par litre d’essence, dont Rs 3 pour l’amélioration du réseau de fourniture d’eau). Le fonds s’élève aujourd’hui à quelque Rs 5 milliards. Aujourd’hui, on vient proposer une autre augmentation. De plus, on sait que la privatisation apportera d’autres augmentations, sans compter la possibilité de corruption. La privatisation n’a pas marché dans plusieurs pays. Beaucoup de pays africains sont revenus sur ce système. Il y a aussi le fait que la compagnie privée sera bien plus redevable envers ses actionnaires qu’envers les consommateurs euxmêmes.

  • Quel serait l’impact d’une éventuelle privatisation ?

Une augmentation, comme on l’a dit, et des pertes d’emploi dans certains cas. Mais la question est celle-ci : quand doit-on privatiser ? Quand on n’a pas d’argent. Or, nous avons de l’argent du Build Mauritius Fund.

  • Mais le gouvernement estime que le pays ne dispose pas de l’expertise né-cessaire pour révolutionner le secteur de l’eau…

On utilise de grands mots pour vendre un concept. Je ne suis pas d’accord. Le DPM luimême, dans une réponse parlementaire, il y a deux ans, avait reconnu que nous avons de bons ingénieurs, de bons managers et que le seul problème, c’est que le gouvernement précédent avait pris des personnes sur contrat et qu’il faut savoir s’en débarrasser.

C’était là sa réponse. D’après le gouvernement, 60% des foyers connectés jouissent déjà d’une fourniture 24/7. Lorsque le Bagatelle Dam sera fonctionnel, cela portera le nombre à plus de 60%. Et on doit privatiser pour combler les moins de 40% restants ? Et on vient dire qu’on n’a pas de compétences alors que le DPM lui-même a dit le contraire. D’après ce que je comprends, c’est que chaque gouvernement nomme des personnes et on se retrouve avec une inflation du personnel. Le nouveau gouvernement n’a pas le courage de les mettre à la porte. Donc, on va payer une compagnie privée pour faire ce travail. Et on impose à tout prix l’idée de privatisation. Nous ne sommes pas d’accord avec cette approche.

  • Certains disent qu’on n’a jamais parlé de privatisation…

Quand une compagnie privée gère la CWA, même si celle-ci conserve ses “assets”, n’est-ce pas de la privatisation ? C’est le député Bashir Jahangeer qui a parlé de “strategic partner”. Le ministre, lui, parlait de privatisation. Le 29 mars 2016, en réponse à une question parlementaire, il a reconnu : « on several occasions I have mentioned privatisation of CWA (…) As i understand it, the term “privatisation” includes all forms of private sector participation. In that sense, the term “strategic partnership”, as used by Hon. Jahangeer is perhaps better term. »

  • Comment remédier aux problèmes de distribution d’eau. Aujourd’hui, plusieurs endroits ne sont pas bien desservis…

On doit voir comment on est arrivé à 60% de connexion 24/7. C’est avec la CWA. Pourquoi ne peut-elle pas faire le reste ? Le ministre lui-même l’a dit dans sa réponse parlementaire qu’on a un nouveau manager, de bons ingénieurs, de bons employés… Il nous faut réduire les pertes d’eau. Nous disposons de milliards de roupies pour le remplacement des tuyaux vétustes. L’argent est là, on n’a pas besoin d’emprunter. Les compétences sont là, l’argent est là… En avril dernier, le leader de l’opposition a cité le directeur de l’Audit en disant qu’il y a des subsides de Rs 200 M que le gouvernement aurait dû allouer mais le ministre des Finances a décidé de ne plus accorder ce subside. Suite à un accord entre le gouvernement et la CWA en 2013, les compagnies embouteillant notre eau devaient payer Re 1 par bouteille. Mais le gouvernement a repris ce subside pour mettre dans le Consolidated Fund. Le DPM a déclaré que « we are not going to live on subsidy mentality ». Nous avons donc les compétences et l’argent. C’est le gouvernement qui brosse un tableau noir pour faire croire que la CWA ne peut se tenir sur ses pieds.

  • Le gouvernement se base sur le rapport de la Banque mondiale, qui a recommandé la nomination d’un opérateur privé.

La Banque mondiale agit comme facilitatrice pour faire privatiser des services. Sur une base idéologique, la BM et le FMI sous Thatcher ont fait diminuer l’importance d’un gouvernement dans la gouvernance de la société pour introduire des agents du privé car ils croyaient que le secteur privé avait la compétence pour tout gérer. C’était dans les années 80’. Dans notre cas, ce qui est plus grave, c’est qu’on a été solliciter l’avis de la Banque mondiale. On dit que l’eau est peu coûteuse à Maurice. Des pays comme Taïwan et Hong Kong ont des per capita très élevés et le prix de l’eau potable est le même qu’à Maurice. Pourquoi ? Parce que c’est un droit universel. Les EtatsUnis accordent des subsides à l’eau. À Maurice, on enlève les subsides. On est plus ultra-libéraliste que les EtatsUnis. Quand nous ajoutons la “waste water”, que nous payons aussi, le prix devient plus cher. Certains payent la “waste water”. Regarder uniquement la CWA, c’est regarder l’arbre et non la forêt. La forêt, c’est 46% de l’eau de Maurice qui est sous le contrôle de l’État et 54% sous le contrôle du privé (les propriétés sucrières notamment), qui garde une emprise dessus à travers les Water Rights. Des 46% sous le contrôle de l’État, environ 26% vont dans l’eau potable, environ 26% vont dans l’irrigation et environ 27% dans la production de l’électricité.

C’est clair que c’est totalement injuste d’aller vers une augmentation quand 54% sont sous le contrôle du privé. Le gouvernement aurait dû changer la Constitution pour faire les Water Rights entrer sous le contrôle du gouvernement. On aurait dû intégrer ces trois départements : Water Ressources Unit, CWA et Waste Water Management Authority. Nous ne prenons pas de subside de l’eau qui est utilisée par le privé. C’est pourquoi je dis qu’on est en train de regarder l’arbre et pas la forêt. Il faut une politique intégrée pour l’eau potable, l’irrigation et le privé, et non une politique “piecemeal”


HARRY BOOLUCK (ancien directeur de la CWA) : « Pourquoi des étrangers aux dépens des Mauriciens ? »

  • La privatisation de la CWA fait débat. Êtes-vous pour ou contre et pourquoi ?

Je suis contre parce que 45 ans d’existence après, ce serait une honte si on devait privatiser l’eau à Maurice ! Partout, en Afrique, ils ont fait le nécessaire pour que l’eau demeure pour eux. Mais à Maurice, on veut privatiser. Pour quelles raisons ?

  • Quel serait selon vous l’impact d’une éventuelle privatisation ?

Dès le départ, il y a eu des personnes à Maurice qui ont à tout prix voulu privatiser le secteur de l’eau. Ils veulent ainsi se laver les mains concernant le tarif d’eau et les ressources en eau (traitement et distribution de l’eau). Ils veulent privatiser ces deux choses. Depuis la création de la CWA, en 1973, personne à Maurice, sous quelque gouvernement que ce soit, aucun ministre n’a voulu prendre la responsabilité de faire quelque chose pour la CWA pour que l’organisation puisse se mettre debout sur ses propres pieds. Tous ceux qui viennent ont voulu s’en débarrasser avec le privé. Regardez ce qui s’est passé dans les pays où il y a eu privatisation. Prenons l’exemple de la Russie. Lorsque la Russie a vendu toutes les industries de l’État de l’époque, cela a donné lieu aux oligarques. Les gens sont devenus très riches après le démantè- lement de l’Union soviétique. Où sont ces gens aujourd’hui ? Beaucoup sont allés en Angleterre. Ces oligarques sont devenus des milliardaires grâce à la privatisation. Finalement, ce sont les consommateurs qui vont payer pour tout cela. Moi, j’appelle cela arnaquer les consommateurs. Je vois que cela prend une forme “underground” mais c’est là. You can smell a rat. Il n’y a rien qui se passe dans la transparence. Beaucoup de choses se déroulent sous tapis.

  • Mais le gouvernement estime que le pays ne dispose pas de l’expertise nécessaire pour révolutionner le secteur de l’eau…

Pourquoi ? Qu’est-ce que les étrangers vont faire de bien mieux que les Mauriciens ? Nous avons des Mauriciens qui ont étudié en Europe dans les mêmes institutions que ces étrangers. Ils ont les mêmes, sinon plus de qualifications que ces étrangers. Alors pourquoi les Mauriciens ne peuvent-ils pas faire le travail ? Moi, je pose la question : qu’est-ce que les étrangers peuvent faire que les Mauriciens ne peuvent faire ? Il faut que le ministre me réponde. Le ministre dit que “the CWA has failed the nation”. Ajoutant que pendant 40 ans, la CWA n’a su résoudre le problème de l’eau. Il faut savoir pourquoi. Ce n’est pas une raison pour privatiser la CWA. Le problème se trouve ailleurs. Depuis 1973, le gouvernement a attaché les pieds, les mains et la trésorerie de la CWA. Il les a fermés à clé et les contrôle.

  • Comment alors remédier le problème de distribution d’eau sachant que plusieurs endroits souffrent de pénurie à longueur d’année ?

Le problème se trouve encore ailleurs. Il faut que le gouvernement délie les pieds et les mains de la CWA. Il faut qu’il la libère totalement, comme il a libéré le CEB. Là-bas, ils ont deux ou trois augmentations de tarifs par an. À la CWA, jamais. Il faut consulter le ministère et là encore, ce n’est qu’après six ou sept ans qu’il y a une augmentation. Et encore, à la veille du PRB. Les 12 mois de l’année ne sont pas égaux en termes de pluviométrie. En temps de grosses pluies, les réservoirs sont remplis. La CWA distribue l’eau 24/24h. Mais pendant la période de sécheresse, en hiver, et plus encore vers septembre et octobre, le niveau d’eau baisse dans les réservoirs. Il faut alors rationner la distribution d’eau. Qui peut garantir une fourniture d’eau 24/24h ? C’est difficile. Ce qu’on peut en revanche faire, c’est réduire la pression, éliminer les fuites, faire en sorte que toutes les maisons soient dotées d’un réservoir d’eau. Les habitants ne vont alors pas sentir s’il y a une coupure d’eau. Mais je pose la question : qui est cette personne qui peut garantir une fourniture 24/24h dans les conditions de sécheresse ?

  • Le gouvernement se base sur le rapport de la Banque mondiale, qui a recommandé la nomination d’un opérateur privé.

Dans le monde, la Banque mondiale a recommandé la privatisation. En Afrique, combien de pays ont-ils emmené le privé pour gérer les instances publiques ? Mais par la suite, ils ont eu à résilier les contrats deux ou trois ans après parce que le secteur privé ne pouvait garantir des choses qui étaient inscrites dans leur cahier des charges. Je connais plusieurs cas où on a ré- silié des contrats et où on a dit : “Partez Messieurs parce que vous n’êtes pas en train de réaliser ce que vous avez promis !”.

  • Une idée que vous aimeriez faire ressortir ?

On traite environ 700 000 m3 par jour, dont on consomme 50%. Les 50% restants disparaissent dans la nature. Ce qu’on peut faire, c’est réparer toutes ces fuites et remplacer les tuyaux. Pour remplacer les tuyaux, il faut avoir de l’argent. C’est le gouvernement qui doit financer cela. Le gouvernement a déjà dépensé une grosse somme d’argent dans une partie de Mare-aux-Vacoas (Lower et Upper). Ce qu’on peut demander au ministre, c’est qu’elle est l’efficience du réseau après ces travaux ? Est-ce qu’il y a eu amélioration ou est-ce encore pareil ? Il y a ensuite le vol d’eau, qui est un gros problème. Il faut voir comment fonctionne l’Anti-Fraud Unit de la CWA. Par ailleurs, à Maurice, que fait-on des eaux usées ? Nous avons les Treatment Wastewater Plants à SaintMartin, Pointe-aux-Sables, Baie-du-Tombeau et Grand-Baie. Mais tous ces “plants” jettent leurs eaux usées dans la mer. Quelques kilomètres plus bas, on prend cette même eau pour faire du sel à Tamarin. Autrefois, on mélangeait cette eau à l’eau de la rivière pour l’irrigation. À Singapour et en Angleterre, on traite cette eau usée, à un point tel qu’elle devient potable. On peut donc la traiter pour ensuite la distribuer. En Angleterre, ils jettent et récupèrent l’eau usée entre 7 à 11 fois dans la mer et la traitent. Même si on n’arrive pas à la traiter suffisamment pour pouvoir la consommer, on pourrait l’utiliser pour l’irrigation.

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