D’une présence catholique en Chine

Le métro est un moyen pratique, rapide et économique pour se déplacer à Shanghai. Le trajet entre Lancun road et Xujiahui, la station la plus proche de la Cathédrale St-Ignace, dure 40 minutes. Il comprend un changement de ligne et ne coûte que 4 yuans, 10 fois moins cher qu’en taxi !  
Les trains sont impeccablement entretenus et confortables mais assez bondés à certaines heures. Ce qui saute aux yeux : presque tous les passagers ont les yeux rivés sur leur téléphones portables durant leur trajet et même lorsqu’ils sont debout sur les quais à attendre le métro.
A ma sortie de Xujiahui, je prends au moins 40 minutes pour repérer la cathédrale qui, pourtant, est à deux minutes de la sortie du métro. A Shanghai, la communication est difficile lorsque l’on ne parle pas le chinois. Après maintes tentatives je peux me diriger vers l’une des plus grandes Eglises de l’Extrême Orient. Construite par les jésuites français, la Cathédrale St-Ignace est inaugurée en 1910. De style néogothique, elle a encore fière allure avec ses tours qui culminent à 50 mètres.
Je n’ai pu me rendre à l’intérieur car le sanctuaire était fermé au moment où j’y suis arrivé mais le vigile m’a permis de visiter la cour et la grotte de « maria » après s’être assuré que je suis catholique. Je suis un peu déçu mais prends quand même le temps de faire un chapelet dans le silence de la grotte.
Le lendemain, je mets le cap sur une autre église, plus proche de l’hôtel où je loge en m’assurant qu’elle est ouverte en dehors des services et en m’y rendant en taxi en présentant l’adresse écrite en chinois au chauffeur. Ce dernier hoche la tête derrière l’écran en fibre de verre qui le sépare des passagers et se dirige tout droit vers la Sacred heart of Jesus Catholic church de Shanghai qui se trouve dans le quartier moderne de Pudong.
Construite en brique rouge, l’église est d’une architecture imposante et moderne. Je pousse la porte et me retrouve seul dans le sanctuaire qui brille de partout tant il est bien entretenu. Le mobilier destiné aux fideles est disposé en demi-cercle autour de l’autel. La sobriété est de mise dans l’église. Lorsqu’on fait face à l’autel, on peut voir un crucifix au haut de celui-ci et une statue de la Vierge à l’extrême gauche alors qu’à l’extrême droite se dresse une statue de St-Joseph.
Les quatorze stations de la passion du christ sont toutes accrochées à la façade de droite alors qu’un font baptismal en marbre blanc se trouve devant à droite de l’autel.
Selon les chiffres officiels, la chine compterait plus de 5 millions de Catholiques retranchés sous l’association catholique patriotique de Chine, une organisation formée par les Catholiques de Chine en 1950 et qui bénéficie du soutien de l’état.
Cette instance favorise une gérance de l’église par les fidèles eux-mêmes et préconise un affranchissement de la tutelle du Vatican, qui est considéré comme une force étrangère potentiellement en mesure d’imposer certains diktats.
Les églises officielles qui opèrent à Shanghai et que j’ai visitées, ne sont pas moins spirituelles que les autres mais la gérance attriste le Vatican qui souhaite un dialogue constructif dans le respect et la compréhension.
Le nombre réel de Catholiques en Chine est estimé à 14 millions ! La différence serait les Catholiques clandestins qui vouent toujours allégeance à Rome et qui, en conséquent, refusent de se rallier à l’association patriotique catholique, préférant pratiquer leur religion dans la clandestinité et l’insécurité.
Prenons-nous vraiment la mesure de la liberté totale du culte dont nous jouissons à Maurice ?
Que faisons-nous pour la protéger, l’entretenir ?
Que faisons-nous pour tuer dans l’oeuf toutes les tentatives à déstabiliser ces voix qui s’élèvent pour réclamer des lois anti-conversion ?
Quel sera le poids de la protection de la liberté du culte dans l’isoloir ?

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