De glace !

Combien de citoyens répondront présent à la marche de solidarité avec Nishal Joyram, dans les rues de Port-Louis, ce samedi 26 ? Est-ce que les Mauriciens, comme trop souvent, resteront de glace, encore une fois ? Est-il nécessaire de souligner que la démarche entreprise par cet enseignant du sud est purement citoyenne ? Qu’il agit au nom de tous les Mauriciens, autant ceux qui ne ratent aucune occasion de se faire entendre sur les ondes des radios privées, soutenant que ce gouvernement est sans pitié en maintenant le prix de l’essence et du diesel à un taux aussi élevé, que ceux qui, à coup de “likes” et d’autres gimmicks sur les réseaux sociaux, dénoncent cette même situation.

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Joyram a choisi de quitter sa “comfort zone” et de mettre sa santé à rude épreuve. Ce qu’il souhaite, c’est que le gouvernement de Pravind Jugnauth entende ce cri de détresse de toute la population via son geste. Ce qu’il souhaite aussi, et on le devine, c’est avoir la masse populaire solidaire avec lui. Mais depuis le 15 novembre, quand il a entrepris sa grève de la faim, les élans de soutien n’ont pas été légion.

L’Église catholique a été prompte, comme très souvent à son habitude, à réagir et à permettre à Nishal Joyram de prendre refuge sur le parvis de la cathédrale pour son action à caractère national. Puis, les infatigables citoyens que sont Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM, le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur de la Santé, Ivor Tan Yan, activiste et syndicaliste très présent dans la rue, flanqués d’Alain Malherbes et de Raouf Khodabocus, ont constitué un comité de soutien autour du gréviste. Ils ont régulièrement communiqué et attiré l’attention sur l’importance d’un ralliement populaire autour de la revendication de Nishal Joyram. Le grand test, c’est aujourd’hui, à Port-Louis. Les Mauriciens donneront-ils un signal fort ou resteront-ils de glace ?

Autres sujets d’importance commune à tous les Mauriciens : la CWA prévoit, comme souvent en cette période de l’année, des coupures draconiennes de la fourniture d’eau, tandis qu’un rapport de Statistics Mauritius établit que 1 200 foyers n’ont toujours pas accès à l’électricité ! Nous sommes en 2022. Fin 2014, pour sa flamboyante campagne Vire Mam, l’alliance portée par le MSM misait sur le fameux élément de fourniture d’eau 24/7, qui, depuis, a constamment changé de définition. Depuis son arrivée au pouvoir, ce présent régime a eu surtout une grande priorité : le métro. Et non, ce n’était ni l’eau, ni l’électricité, qui sont pourtant des services phares dans un pays développé comme Maurice. Est-ce que les efforts consentis à réparer les fuites dans le système évidemment usé et dépassé de tant l’eau que l’électricité, avec les demandes grandissantes, ont été aussi soutenus que ceux prévalant dans la création des lignes et des stations pour le métro ? La réponse se passe de commentaire.

Ce week-end sera-t-il dicté par l’argent roi et la consommation, avec tout le matraquage incessant et agressif du “black Friday” ou est-ce que les Mauriciens se montreront plus avisés ?

Glaçants : ce sont aussi les aveux du constable Kishan Buldy, 32 ans, après qu’il a avoué comment il s’y est pris pour ôter la vie de Sanjana, son ex-compagne de 26 ans, et celle qui a porté son enfant. Le policier qui a filmé et posté plusieurs de ses conversations avec sa victime, a donc admis l’avoir poignardée puis aspergée d’essence, avec de mettre le feu à sa voiture, où se trouvait la jeune femme. Il y a, dans les paroles et les propos du constable Buldy, des éléments très durs et de quoi glacer le sang.

Nombre de Mauriciens croulent actuellement sous une montagne de pressions diverses et multiples, venant de toutes parts. Certains laissent exploser leurs sentiments et colères. D’autres s’emploient à se maîtriser et se contenir. Jusqu’à quand ? Ici et là, des groupes se créent. Mobilisation, écoute, partage… c’est déjà un bon début.

 

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