DÉCÈS EN CELLULE POLICIÈRE D’IQBAL TOOFANY : La justice statue qu’il y a eu « foul play »

Huit mois après l’enquête judiciaire instituée pour faire lumière sur les circonstances entourant la mort d’Iqbal Toofany, le magistrat Daniel Dangeot, qui avait présidé les travaux, a soumis ses conclusions au bureau du Directeur des Poursuites publiques. S’appuyant sur les témoignages du médecin légiste, Sudesh Kumar Gungadin, et ceux du chef inspecteur Roshan Kokil, la Cour de Bambous a conclu que Iqbal Toofany a trouvé la mort alors qu’il était en détention policière et qu’il y a eu « foul play ».
Les travaux dans l’enquête judiciaire instituée en Cour de Bambous pour faire la lumière sur le décès d’Iqbal Toofany, survenu dans la matinée du 2 mars alors qu’il était sous la responsabilité de la CID de Rivière-Noire, avaient pris fin le 6 avril dernier. Le témoignage du chef inspecteur Roshan Kokil, du Central Criminal Investigation Department (CCID), avait ainsi apporté davantage de précisions sur la manière dont l’enquête policière se poursuit. Il avait affirmé qu’il reste encore à confirmer les éléments à charge qui incriminent les cinq policiers suspectés d’avoir battu à mort Iqbal Toofany dans la nuit du 1er au 2 mars, après qu’il a été arrêté à Rivière-Noire par des membres de l’Emergency Response Unit (ERS) lors d’un contrôle de routine.
Lors de son interrogatoire par le magistrat Daniel Dangeot, le CI Kokil avait affirmé qu’il y a bien eu un acte de « foul play ». Il avait souligné que selon les entrées du “diary book” du poste de police de Rivière-Noire, Iqbal Toofany était en bonne santé et ne portait aucune trace de blessures avant qu’il ne soit pris en charge par les membres de la CID. Iqbal Toofany a rendu l’âme à l’hôpital Victoria dans la matinée du 2 mars et le CI Kokil indique qu’il portait plusieurs blessures sur le corps, « qui restent à être expliquées ».
« I believe that I have enough elements and I don’t think it’s proper for the purpose of the judicial enquiry to have other witnesses to talk on the circumstances surrounding the death of the deceased », avait déclaré le magistrat Dangeot après avoir écouté le témoignage du CI Kokil. Le magistrat Dangeot s’est ainsi appuyé sur les témoignages du Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui avait écarté la thèse de mort naturelle, et ceux du CI Kokil pour donner ses conclusions. Il a relevé qu’au vu des témoignages, la cour a reçu des indications claires sur le trajet effectué par les membres de la CID en présence d’Iqbal Toofany ce soir-là : « As from now we know as to where the deceased was stopped and up to when he was brought to the hospital. » La balle est désormais dans le camp du DPP, qui devra choisir entre approfondir l’enquête ou loger les charges formelles contre les cinq policiers qui avaient été arrêtés dans le cadre de cette affaire.

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