Ici les drogues, là-bas, à Gaza, le génocide. Hier, une nouvelle victime des drogues est décédée d’une overdose. Un jeune homme dans la force de l’âge qui avait tout son avenir devant lui, mais qui a malencontreusement fait un mauvais choix. Ce qui lui a valu le prix le plus fort : sa vie. Ces toxicomanes sont doublement victimes. D’une part de ces satanées substances concoctées dans des labos clandestins opérés par des pseudos-chimistes. Ces marchands de la mort vendent ces “simik” à des prix défiant toute concurrence : Rs 100, et souvent moins. Et deuxièmement, ils tombent comme des mouches par manque de structures pouvant accueillir et traiter le nombre grandissant de nouvelles victimes.
Lors d’un atelier de travail de la National Agency for Drug Control (NADC), récemment, un Senior Analyst du Forensic Science Laboratory (FSL), Adeel Toofany, évoquait les mélanges fabriqués par ces trafiquants et leurs complices, et la dangerosité des produits présents sur le marché. Le scientifique avait utilisé une image qui donne froid dans le dos en déclarant que Maurice est un laboratoire à ciel ouvert, où les toxicomanes, tant ceux qui sont accros aux “simik” que ceux qui le sont aux opiacés, comme le Brown Sugar, sont les cobayes sur lesquels ces trafiquants « essaient » leurs produits. Ces vendeurs de la mort, tant ceux qui opèrent de l’étranger que ceux d’ici, n’ont de sentiment pour personne. Ni ceux qu’ils « fidélisent » à leurs produits mortels et encore moins pour les pères et mères, sœurs, frères, proches et amis de ces derniers.
Combien de parents préfèrent taire le fait qu’un de leurs enfants est accro, ou parfois même plusieurs ? Par souci du qu’en-dira-t-on, de la honte et ayant choisi eux-mêmes une mort sociale silencieuse, car trop peinés par leurs souffrances et détresses. Les travailleurs sociaux actifs sur le terrain n’en finissent pas d’en faire état. Chaque semaine qui passe voit son lot de décès causés par des overdoses.
La NADC multiplie, certes, ses efforts. Mais est-ce suffisant ? À quand une sérieuse levée de boucliers d’ordre national pour donner un véritable coup de pouce à cette instance ? Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont beaucoup évoqué leur engagement et leur volonté de faire régresser le problème depuis leur flamboyante victoire 60–0. Mais mettre en place une agence, nommer des personnes aux commandes et recruter des Ressource Persons n’est pas tout. Il faut aussi prendre ce combat à bras-le-corps.
Encore une fois, à l’image de plusieurs gouvernements successifs, sur le plan de la répression, les exemples sont légion. Il y a les interpellations et détentions dans les scandales de Reward Money, d’une part, et de l’autre, les saisies de passeurs et autres jockeys. Mais quid des malades ? Si en matière de prévention, un travail sérieux est mis en place, parfois par des individus animés d’une volonté de venir en aide à leur prochain, en revanche, pour ce qui est de traiter ceux déjà dépendants, il y a beaucoup de retard. Et la facture se lit en nombre de morts. Des êtres chers que perdent des familles. Des traumatismes multiples que vivent des parents et des enfants. Qu’attend le gouvernement ? Le ministre de la Santé a donné le la en secouant, brutalement certes, des prestataires de services sous sa responsabilité. La NADC est placée sous la houlette du Prime Minister’s Office (PMO). Des Fast Tracking devraient pouvoir aider à remédier la situation.
En Palestine, à Gaza surtout, les choses prennent une tournure lamentable. Israël, mené par un Benjamin Netanyahou déterminé à exterminer ce peuple, s’est engagé dans une succession d’opérations les unes plus atroces que les autres. Que nombre de juifs du pays qu’il dirige dénoncent comme « le nouvel holocauste » ! Outre les bombardements des écoles et des hôpitaux, les fusillades de civils – enfants, femmes et vieilles personnes – attendant des aides humanitaires, guettant les camions et convois pour quelques graines de riz et de céréales pour subsister, la famine imposée par la même armée sioniste de Netanyahou, voilà maintenant l’occupation, graduelle mais certaine, de la bande de Gaza. Le but est on ne peut plus avoué. Les instances internationales et gouvernements de certains pays condamnent. Ici encore, le gouvernement mauricien tarde à réagir de manière claire. Et tombent les morts…
Husna Ramjanally