Démocratie et liberté — Réseaux sociaux : 2 Mauriciens sur 3 en faveur d’un accès illimité

Le GM pourra difficilement contenir la vague de contestation de ses intentions par rapport aux amendements de l’ICTA

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Le Consultative Paper en vue des amendements à l’Information and Communication Technologies Act, piloté par le ministère de tutelle avec la bénédiction de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, a pris du plomb dans l’aile. Les résultats du volet de l’AfroBarometer de Straconsult, consacré aux réseaux sociaux, sont venus mettre en perspective les appréhensions des Mauriciens à ce sujet en réaffirmant que « Mauritians value unrestricted access to the Internet and social media ». Ainsi, une grande majorité, soit deux Mauriciens sur trois, se déclare catégoriquement en faveur d’un accès illimité à l’internet et aux réseaux sociaux. Le pourcentage est encore plus élevé parmi les jeunes. Il va de soi que les conclusions de ce sondage devront peser de tout leur poids dans les consultations, pour ne pas dire la levée de boucliers, qui alimente les réseaux sociaux depuis plus d’une dizaine de jours.

D’entrée de jeu, le rapport de Straconsult, sous la direction d’Amédée Darga, souligne que « a majority of Mauritians want unrestricted access to the Internet and social media ». L’un des principaux Findings de ce sondage, qui touche à différents aspects du mode de vie à Maurice, est que « two-thirds (66%) of Mauritians say unrestricted access to the Internet and social media should be protected as it helps people to be more informed and active citizens ». Néanmoins, une faible minorité s’aligne sur la décision annoncée du gouvernement pour une mainmise sur ce secteur, avec pour conséquence des atteintes à la démocratie et à la liberté d’expression. « Only 21% of Mauritians say that access should be regulated by the government. »

Comme il fallait s’y attendre, la majorité en faveur d’une plus grande liberté sur les réseaux sociaux se révèle être plus prononcée parmi les jeunes. « Support for unrestricted access to the Internet and social media is particularly strong among young Mauritians (78% of 18- to 35-year-olds) and those with secondary (73%) or post-secondary education (78%) », avance l’analyse de Straconsult (voir tableau plus loin). Le pourcentage en faveur de l’accès illimité est invariablement le même que ce soit à la ville ou à la campagne, soit deux Mauriciens sur trois (66%).

L’aspect encore plus intéressant est que même parmi la tranche des personnes âgées ou encore avec un niveau d’éducation moins élevée, la soif de liberté est importante car « even among older and less educated Mauritians, only about one in four favour government regulation of Internet and social media access ».

Ce sondage d’AfroBarometer confirme l’importance des réseaux sociaux au sein de la société même si la population est consciente des risques de dérives sous forme de Fake News. « While a small share of citizens believe that the use of social media such as Facebook, Twitter, and WhatsApp makes people more susceptible to fake news and intolerance, a large majority say social media informs them about current events and helps them have an impact on political processes ».

Au cours de ces six dernières années, le pourcentage de la population ayant recours au Social Media a plus que doublé de 32% en 2014 à 69% l’année dernière. « Overall, citizens believe the effect of social media on society is positive », ajoute encore AfroBarometer.
Plus conséquent est encore le fait que « among the 92% of Mauritians who say they have heard of social media, large majorities (87%) say it makes people more informed about current events and helps them have more impact on political processes (69%) ». Les effets néfastes des réseaux sociaux ne sont pas pour autant occultés. « Smaller majorities believe that social media makes people more likely to believe false news (62%) and more intolerant toward those with different political opinions (53%). »

D’autre part, quatre Mauriciens sur dix attribuent aux réseaux sociaux le rôle de propagateur de « false news ». « More respondents blame fake news on social media users than on politicians and political parties (37%) or journalists (27%) ». Par ailleurs, sept Mauriciens sur dix se tiennent informés en suivant les développements sur les réseaux sociaux. L’engouement est encore plus prononcé parmi la tranche d’âge de 18 à 35 ans avec score de 94% « on a daily basis to access the news » contre 27% pour ceux âgés de 56 ans et plus.

En tout cas, l’opinion des Mauriciens en faveur de l’espace de liberté et de démocratie sur les réseaux sociaux, avec les conclusions d’AfroBarometer de Straconsult est une douche froide pour les Top Chefs de Lakwizinn, qui tentent une opération « Lakaz Mama » à l’encontre des internautes.

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