Dernier 1er mai avant les législatives : le transport en commun Hijacked et des usagers en mode « tass lor lagar »

Cette journée de la Fête du travail a été rude hier en termes de transport pour ceux qui avaient opté pour se tenir l’écart des manifestations politiques, Setting the Scene for the Next General Elections. Les attentes aux arrêts d’autobus ont été plus longues que d’habitude en ce jour férié, avec les usagers du transport en commun visiblement en mode « tass lor lagar ». Littéralement, le réseau d’autobus a été Hijacked, avec environ 900 autobus affrétés par les partis politiques, l’Alliance Morisien en retenant pas moins de 600 pour assurer le transport de ses partisans à Vacoas et l’alliance PTr-MMM-ND 260 pour le rendez-vous de la capitale. De son côté, Metro Express Ltd (MEL) s’est mise de la partie en gardant jusqu’à 14h hier, au dépôt de Richelieu, ses Light Rail Vehicles (LRV), décision qui a fait l’objet d’une initiative judiciaire urgente de la part de Linion Moris, contestant cette décision de la part de cet important opérateur du réseau de Mass Transit, soi-disant au nom de la sécurité à l’occasion de la Fête du travail.

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Le service de transport public était grandement perturbé hier avec le nombre de bus retenus par les partis politiques pour les divers rassemblements politiques qui ont eu lieu à travers l’île, surtout les deux principaux blocs, soit l’Alliance Morisien et l’alliance PTr-MMM-ND. Les informations disponibles sur le terrain confirmaient que pas moins de 900 autobus, de diverses compagnies engagées dans ce secteur, ont été affrétés pour véhiculer les partisans venant des quatre coins de l’île pour la démonstration de force des formations politiques à l’occasion de la Fête du travail.

Du côté du Sun Trust, l’on comptait pas moins de 600 autobus pour desservir le meeting de Vacoas. Au niveau de Port Louis, soit pour le compte de l’alliance PTr-MMM-ND, l’on soutenait qu’environ 260 autobus à travers le pays devaient converger vers la capitale.
Ainsi, parmi les circonscriptions qui ont misé gros pour battre le rappel des partisans MSM figurent entre autres Flacq/Bon-Accueil (No 9), soit 70 bus, Savanne/Rivière-Noire (No 14), 52 bus, et Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13), avec au moins une cinquantaine. Plusieurs aires de stationnement avaient d’ailleurs été aménagées dans les parages du site du meeting à Vacoas, soit à la jonction de la St Paul Road et l’Avenue Sivananda, provision ayant été faite pour pas moins de 700 véhicules, notamment le terrain du Gymkhana, Park & Ride, la cour de la Vacoas SSS ou encore l’ERS Compound. Parmi ces 600 autobus, loués pour assurer le transport des partisans du MSM et de ses alliés pour le meeting de l’Alliance Morisien, environ 260 font partie de la Corporation Nationale de Transport (CNT).

Dans le camp de l’alliance PTr-MMM-ND, environ 260 autobus ont transporté les partisans vers Port-Louis, avec plus d’une centaine fournie par la CNT, une majorité destinée aux travaillistes. Linion Moris, qui a tenu son rassemblement à Edward VII, à Rose-Hill, n’a obtenu aucun bus de la CNT et a dû se rabattre sur des bus individuels, qui assurent aussi le transport pour cette demi-journée politique. L’on concédait dans les coulisses de cette formation extraparlementaire que la lutte en termes de logistique et de moyens déployés par les deux gros blocs a été difficile.

Ce qui est sûr, c’est que cette flotte d’autobus mise à disposition des partis politiques a perturbé les usagers du transport public, comme des aînés et autres, surtout ceux qui devaient se rendre dans des centres de santé publics et autres hôpitaux à la mi-journée, ou encore ceux visitant leurs proches en ce jour férié. Ils ont dû prendre leur mal en patience, car les autobus allaient être bloqués pour le reste de la journée avec les sorties à la plage des partisans et sympathisants aux meetings.

Rs 300 par tête dans chaque bus

Ces rassemblements politiques folkloriques ont aussi un coût financier conséquent, soit une moyenne de Rs 200, incluant un Take Away de nourriture, biryani, mines frites ou autres, de l’ordre de Rs 150, et une somme pour les boissons gazeuses et de l’eau. Dans des nombreux cas, des sommes additionnelles variant de Rs 3 000 à Rs 5 000 sont allouées pour d’autres besoins en termes de boissons. Ce qui fait qu’un bus affrété pour le meeting du 1er Mai impose des dépenses jusqu’à Rs 15 000, excluant le fait que certains fournisseurs de nourriture ou encore des bandari, qui préparent le biryani, peuvent pratiquer des prix compétitifs pour assurer des contrats d’approvisionnement à long terme, car la Fête du travail ne constitue que le coup d’envoi de la campagne, avec d’autres manifestations politiques appelées à se répéter.

Ainsi, les dépenses encourues par les états-majors politiques, tous bords confondus, pour la seule matinée d’hier, pourraient se situer au-delà de la barre des Rs 15 millions, et ce, sans compter les frais pour l’aménagement de l’estrade, la décoration, la sonorisation, la transmission sur réseaux sociaux et l’animation. Vu que l’Assemblée nationale n’a pas encore été dissoute et que le pays n’est pas encore en campagne électorale, ces dépenses doivent techniquement être assimilées au budget pour les prochaines élections générales.

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