Descente de l’ICAC au MTC : 5 chevaux du tandem Augustin/ Johurdassing sous séquestre

  • L’entraineur Jean-Michel Henry interrogé hier après-midi au Champ de Mars
  • Deux autres entraîneurs, notamment des écuries Ramdin et Perdreau, interrogés bientôt au Reduit Triangle

Une équipe de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) a fait une descente dans l’enceinte du Mauritius Turf Club (MTC) au Champ-de-Mars en ciblant trois écuries hier. Ils ont informé les responsables que certains chevaux devaient être placés sous séquestre judiciaire. L’ex-caïd Yuvrajsingh Johurdassing et son partenaire en affaires, Christophe Jonathan Augustin, détiennent en effet des parts sur ces animaux avec l’ICAC soupçonnant des opérations de blanchiment de fonds à partir des recettes générées par le trafic de drogue.

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Christophe Jonathan Augustin détient ainsi 40% des parts sur le cheval Exit Here et 100% sur Xanthus, tous deux de l’écurie Raj Ramdin, de même que 50% de parts sur Black Indy et 100% sur Sea King, de l’établissement Jean-Michel Henry. Tandis que l’épouse du premier nommé est copropriétaire du cheval Varonella, de l’écurie Alain Perdreau, à hauteur de 40%.

L’équipe de Navin Beekarry ne disposant d’aucune infrastructure pour accueillir ces chevaux, ces derniers demeurent dans leurs écuries respectives pour le moment. Mais ils ne peuvent en revanche prendre part aux courses hippiques sans l’aval d’un ordre de la Cour suprême. « Si un des chevaux gagne à une course, une partie des bénéfices sera alors reversée aux propriétaires. Or, l’ICAC a des doutes sur la provenance de l’argent qui a servi à acheter ces chevaux. Donc, une décision a été prise pour les mettre sous séquestre », confient des sources autorisées proches de l’ICAC.

Outre le duo Yuvrajsingh Johurdassing/Jonathan Augustin, l’ICAC compte également interroger Raj Ramdin et Alain Perdreau pour connaître les procédures qu’ils ont enclenchées à leur niveau pour vérifier la provenance des sources de revenus de ces deux propriétaires de chevaux. Ils devront également expliquer combien d’argent a été investi sur ces chevaux et quelle somme a été remise aux propriétaires après que ces animaux aient couru au Champ-de-Mars.

L’entraineur Jean-Michel Henry, pour sa part, a été interrogé hier après-midi au Champ de Mars. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que celui-ci se trouve au centre d’une controverse, car il avait déjà été interrogé une première fois en 2017 par la commission anti-corruption alors que Dade Azaree détenait des parts sur des chevaux courant au sein de son établissement. Les enquêteurs s’étaient cependant montrés satisfaits de ses explications.

Le Mauritius Turf Club (MTC) intéresse également l’ICAC car, après l’épisode Dade Azaree, les enquêteurs lui avaient demandé de faire un “screening” des propriétaires présents dans l’hippodrome. Sauf que Jonathan Augustin a été souvent aperçu dans les loges du Champ-de-Mars.

Par ailleurs, l’ICAC tente de mettre la main sur une BMW 320 i qu’utilisait Jonathan Augustin. Cet engin, valant plus d’un million de roupies, aurait été payé par Yuvrajsingh Johurdassing. Mais c’est son associé qui aurait signé l’acte de vente. Entre-temps, les enquêteurs ont mené diverses opérations à travers l’île ce vendredi pour tenter de mettre la main sur les véhicules ou des prête-noms ayant aidé le duo à blanchir l’argent de provenance douteuse.

Par ailleurs, l’ICAC s’est aussi rendu à Tamarin, chez Jonathan Augustin, à Vacoas, chez Yuvrajsingh Johurdassing, et dans une autre maison dans le nord pour un exercice de vérification. Ils comptent solliciter des “attachments orders” sur ces maisons.
Par ailleurs, l’ICAC est à la recherche d’un yacht valant Rs 5,6 millions qui aurait été acquis grâce à de l’argent sale. La Commission soupçonne que ce yacht a été mis à contribution dans le trafic de drogue.

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