Deuxième phase de la réouverture : Règles sanitaires inexistantes parmi les usagers d’autobus

La distanciation sociale non respectée aux arrêts de bus; le port du masque pas selon les normes parmi les voyageurs

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La deuxième phase de la réouverture, qui s’est poursuivie hier avec la reprise des activités commerciales et professionnelles dans son ensemble, a été marquée par le rush habituel au niveau du transport public. Les gares d’autobus et les abribus ont en effet été pris d’assaut par les usagers, comme avant le confinement national imposé à la population. En outre, malgré les appels au respect des règles sanitaires, à commencer part la distanciation sociale et le port du masque, de nombreux voyageurs ont fait fi des consignes. L’on aura également noté que dans la capitale, les forces de l’ordre postées pour assurer cette transition post-confinement seront restées impuissantes face aux passagers qui, visiblement, ne se soucient plus de la propagation du virus.

Nombreux sont ceux à avoir repris hier matin le chemin du travail en empruntant le bus, en atteste le brouhaha incessant qui prévalait aux gares d’autobus, comme avant le confinement. « Depi le 9 mars monn kit Porlwi. Zordi ki mo pe retourn isi la. Me li tris konstate ki dimounn finn fini blie seki nounn traverse pandan sa sinkant zour-la. Pena oken regleman dan bis. Ena dimounn pa pe met zot mask bien. Nepli kone kantite koze bizin koze », laisse entendre un jeune habitant de Goodlands, qui transite par la gare du nord pour se rendre au bureau. « Mo gagn linpresion ki dimounn lenor ek Porlwi pa tro krwar ki zot kapav gagn sa viris-la parski finn gagn ka plito dan Plaines-Wilhems ek le sud », affirme ce jeune informaticien.
Ce dernier explique que le bus par lequel il est venu à Port-Louis était bondé et que tous les sièges étaient occupés. « Bis pa pou refiz pran pasaze. E lorla pann met oken limit ek restriksion, be sa tou dimounn rantre », poursuit-il, tout en se désinfectant les mains avec son gel hydroalcoolique.
Les abribus de la gare du nord étaient pour la plupart animés, les passagers regroupés d’un côté, bavardant comme si de rien n’était, et de l’autre, des groupes de chauffeurs et de receveurs, discutant eux aussi. Tout cela, inutile de le préciser, sans distanciation sociale et encore moins de masques, si ce n’est de temps en temps sous le menton. Si ce n’était l’absence d’étudiants, dont la grosse majorité est en vacance de troisième trimestre, on se croirait presque revenu au temps d’avant la Covid.
Bien que conseillées de rester chez elles, les personnes âgées étaient également de retour dans les autobus. « Monn al fer vaksin kont lagrip. Be mo profite mo rod 2 ou 3 ti kado pou bann ti zanfan-la. Taler enn timama pou ena fet, pa pou resi donn zot nanyin », laisse entendre une sexagénaire habitant Terre-Rouge prenant le chemin de la capitale. « Pe pran kont. Pa fasil sa malad-la. Get komie ka Moris finn gagne sa fwa la », dit-elle, avant de recouvrir son nez avec son masque.
A l’entrée des bus, encore moins question de distanciation sociale, sinon « pa pou gagn enn bon plas e pou bizin dibout ». Jeunes, vieux, parents, enfants… Tous faisaient la queue sans prendre en compte la distance d’un mètre recommandée. Et une fois à l’intérieur, ce n’est guère mieux, tous les sièges étant remplis des deux côtés, les passagers se touchant même sur certaines banquettes. Il faut dire que pour cette deuxième phase de la réouverture, les autorités ont retiré ces contraintes aux opérateurs d’autobus.
« Konpani pa finn donn nou oken lord. Zis tou pasaze bizin met zot mask. Avek tou sa zour pann travay kouma bizin-la, kot kapav refiz pran pasaze-la ? » lance un receveur. « Zis ler pwint ki ena gro mouvman, sinon dan la zourne batt lamok mem. » Interrogé quant à savoir s’il ne craint pas de contracter le virus vu le flux de passagers, le quadragénaire explique : « Lakwizinn bizn roule, leres nou kit dan lame bondie. Kan rant lakaz mo dezinfekte mwa avan. » Et d’ajouter qu’hormis le port du masque, les chauffeurs et les receveurs ne peuvent rien faire d’autre. « Ou bizin met ou mask kan ou rant dan bis. Me aster ou krwar bizin vey dimounn-la tout long traze si pa li pe met mask la bien ? » dit-il encore.
Quant aux policiers, ils sont visiblement débordés. Certes, ils font le va-et-vient à la gare, demandant sans relâche aux usagers de respecter la distanciation sociale. Mais dès qu’ils ont le dos tourné, les bavardages reprennent de plus belle tandis que les masques disparaissent des visages.

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