Devant le Silambou pour le 288e anniversaire de la présence des Tamouls bâtisseurs


DEVARAJEN KANAKSABEE

- Publicité -

 

 

Après le dimanche 22 octobre où s’était tenue la cérémonie commémorative avec des membres du Mauritius Tamil Council, des membres de la société civile, quelques amis des forces vives et Tirou Coomarah Chenghen, président en exercice du MTTF, mettant en exergue le lieu du débarquement tamoul, plus précisément à Trou-Fanfaron, Port Louis, nous nous sommes réunis, dimanche 29 octobre à Rose-Hill, dans l’enceinte du théâtre du Plaza devant le majestueux Silambou. Et ce, pour rendre un glorieux hommage à ces vétérans tamouls venus de loin pour bâtir un pays en lui dotant de structures, d’infrastructures et de suprastructures.

À peine voyant le bout de terre de cette île qu’ils descendirent de leur embarcation navale et pensaient déjà à donner le premier coup de pioche pour implanter les premiers édifices et autres bâtisses vitales pour transformer Port Louis en une escale sûre de la route des Indes et un chef-lieu militaire d’après la vision de Bertrand François Mahé de La Bourdonnais en l’an 1735 ayant pour but de faire rayonner cette colonie française comme l’étoile et la clef de l’océan Indien.

Ce jour mémorable du dimanche 29 octobre, sous un prélart dressé en cette occasion devant un public averti, la célébration animée par Loccini Munisamy, a commencé avec notre hymne national et le Tamiz Tarlle Vargetou sous la supervision des sœurs Veeramundar, avec un  accompagnement saxophone et clarinette.

Plusieurs invités ont pris la parole. La mairesse de la ville, Rajini Caroopen, a fait état des recherches lui menant à ses racines. Par la suite, le vice-président de l’Indo Mauritian Catholic Association, Gaëtan Aurokium, a brossé un tableau de la pose de la première pierre de son organisation ; il a parlé de la lutte qu’il mène au sein du « Muvma Rann Nou Later » en vue de récupérer le terrain au triangle de Réduit.

Un message de Londres du secrétaire général de la Mauritius Diaspora, Covilen Narsinghen, égratignant le Premier ministre quant à son rôle relatif à la terre du Centre Culturel Tamoul à Réduit, a été lu par Rajen Vencatachellum, activiste social et observateur politique. Ce dernier a été très virulent en vue de la restitution de ces trois arpents de terre…

La fille du grand tribun feu Renganaden Seeneevassen, Sarojini Seeneevassen, a émerveillé ceux présents avec de petites anecdotes de son enfance et adolescence dans la capitale. Elle avait un mot spécial pour le Silambou à l’occasion de cette commémoration. Elle a élaboré sur l’importance tant pédagogique que pratique du Thirukkural espérant du même coup que l’éthique de Thiruvalluvar trouve sa voie dans notre cursus scolaire; cela relève d’une expérience personnelle qu’elle a vécue à Chennai au Tamil Nadu.

Pour leur part, deux jeunes demoiselles, Saruvanee Chinayan et Oumeiyarasi Amourdon Pillay, ont donné lecture d’un poème que j’ai écrit intitulé « Nos ancêtres et leurs empreintes ».

Tiroumadhi Marie Noëlle Devasagayum de l’IMCA, avec sa voix d’or, a interprété avec une grande émotion un chant en langue tamoule en regardant dans la direction du Silambou. Cela, tout se rappelant sans nul doute combien ses ancêtres ont travaillé sur le sol mauricien en l’embellissant de joyaux architecturaux.

Pour sa part, Pliny Soocoormanee, du British Tamil Forum, a plaidé en faveur du Tamil Eelam avant de féliciter les initiateurs de cette activité commémorative pour ce beau et historique rassemblement. Cet ancien habitant de la ville de BB/RH a encouragé les membres du «Muvma Rann Nou Later» à aller de l’avant dans leur combat noble et légitime.

Dans son message de circonstance, le président de la MTTF, Coomarah Chenghen a mis l’accent sur la nécessité d’approfondir analyses et recherches sur notre histoire et a surtout souligné combien les organismes d’État et privés sont nécessaires pour le respect des héritages de toutes les couches de la population mauricienne. Il a aussi réitéré le fait que l’arrivée de ces Tamouls constitue un pan important de notre longue marche historique.

Le président de la MTTF est d’avis que nos terres au triangle de Réduit sont un droit acquis, donc naturel.

Pour ma part, j’ai procédé à la présentation de la contribution architecturale de la communauté pondichérienne tamoule qui a laissé une pléiade de traces indélébiles sur tous les édifices publics et privés en pierre grâce à leur savoir-faire et leur longue expérience dans ce domaine.

Fait intéressant à noter : les orateurs sont unanimes quant au combat pour le retour de la terre du Centre Culturel Tamoul et de celle de l’IMCA.

Des présents ont été offerts aux participants et gagnants du quiz axé sur l’histoire tamoule à Maurice.

Pour terminer, un dépôt des gerbes a eu lieu pour rendre un vibrant hommage à ces milliers de Tamouls bâtisseurs qui ont fait d’une île forestière un lieu d’habitation pour l’histoire de notre peuplement. Et l’on projette une présentation de l’orfèvrerie tamoule à la galerie Max Boullé à Rose-Hill.

POÈME

Nos ancêtres et leurs empreintes

Mes ancêtres et les ancêtres de leurs ancêtres

Accostèrent cette île minuscule et déserte.

Bois et forêts denses, rivières et sources d’eau limpides s’érigèrent en maîtres

Ils apportèrent avec eux dans leurs précieuses et petites mallettes

Ciseaux artisanaux, taillants de grand-père et herminettes

Dans l’eau sablonneuse du Trou Fanfaron ils débarquèrent

Fini et loin leur guerroiement contre les mille et une vagues meurtrières

Enfin la nature y a dressé son débarcadère

Vite ils s’attelèrent à leur mission, ô combien providentielle

Ornant ce petit galet flottant sur l’océan des édifices essentiels

Soudain sorti de terre avec Maupin, l’hôtel du gouvernement

Avec les Bretons, l’hôpital militaire; les Malouins, divers bâtiments

Une île, une contrée, un territoire qui changèrent de face

Par leur savoir et la science tamoule de l’argamasse

Le fer de fonte aidant, matières du terroir et bois équarris

Ils ont fait de Port Louis, escale sur la route des Indes une fidèle réplique de Pondicherry

Parce que trop nostalgiques de leur lointaine et chère patrie

O Postérité, savourez les œuvres immortelles de ces grands génies »
[DEVARAJEN KANAKSABEE]

Lu Par S. Chinayan et O. Amourdon Pillay.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour