Directeur du département du Commerce International : «  Résultats performants des accords Chine-Inde »

L’accord de libre-échange entre Maurice et la Chine ainsi que l’accord de coopération et de partenariat économique (CECPA) avec l’Inde ont permis aux opérateurs mauriciens de réaliser des percées conséquentes en l’espace d’une année. Tel est le constat dressé par le directeur du Département du Commerce international au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Sunil Boodhoo.

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Les exportations domestiques vers l’Inde ont en effet connu une progression de 60%, alors que les importations étaient en hausse de 111,5% l’année dernière. D’autre part, entre 2020 et 2021, les exportations de Maurice vers la Chine ont augmenté de 73,2%, alors que les importations ont enregistré une croissance de 33,3%.

« Ce n’est que le début, surtout que l’on sait que 2021 est la première année de l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange avec la Chine, que cet accès préférentiel négocié pour la communauté des affaires est nouveau et que les perspectives économiques mondiales sont peu reluisantes depuis la pandémie du Covid-19 », constate Sunil Boodhoo. Sans minimiser l’importance des marchés traditionnels d’exportation de Maurice, comme l’Union européenne ou la Grande-Bretagne, le directeur du département du Commerce international souligne cependant que la Chine et l’Inde sont de nouveaux et de vastes marchés. « Comme c’est le cas pour toute nouvelle opportunité, cela prend logiquement du temps pour saisir au maximum chacune des opportunités et les exploiter pleinement », fait-il remarquer.

Les statistiques sont éloquentes matière d’importations de Maurice de la Chine. Les données officielles diffusées par les services de douane démontrent que celles-ci sont passées de Rs 21,03 milliards en 2020 à Rs 28,03 milliards en 2021 (+33,3%). De 2020 à 2021, les exportations de Maurice vers la Chine ont augmenté de 73,2%. De ce fait, pour la première année de l’entrée en vigueur de l’accord commercial Maurice-Chine, l’exportation est passée de Rs 560,8 millions en 2020 à Rs 971,7 millions en 2021.

Le département du Commerce international collabore étroitement avec le service des douanes sur une base régulière en vue d’obtenir des données de base, qui reflètent une situation précise de l’évolution des échanges commerciaux. « La douane est la principale source de données du département du Commerce international, car elle traite directement avec les exportateurs mauriciens en vue de délivrer le certificat d’origine, qui est une preuve de l’origine mauricienne des produits exportés vers la Chine », dit-il. Les chiffres d’exportation directe n’incluent pas les exportations temporaires c’est-à-dire les exportations liées aux besoins de réparation (où l’item réparé reviendra vers Maurice); les exportations du port franc et les exportations d’échantillons de produits.   

L’accord de libre-échange (Free Trade Agreement – FTA) entre Maurice et la Chine, qui est en vigueur depuis le 1er janvier 2021, permet aux opérateurs d’exporter 7,504 produits (lignes tarifaires) vers la Chine sans que les exportateurs n’aient à payer aucun droit de douane. Ces produits incluent le rhum, les vins et les spiritueux, les fertilisants, les produits textiles, ainsi que du poisson frais ou frigorifié, tel que le Bluefin, le Bigeye, le Skipjack, le Yellowfin et le Seabass. Pour 432 autres produits, tels que le thon surgelé et les montres/horloges, l’accès au marché chinois sera Duty-Free à partir de 2025.

D’autre part, pour 288 autres produits, incluant le thé noir, Maurice a négocié un accès sans droit de douane à compter de 2027. Dans les deux cas, la libéralisation tarifaire se fait de manière graduelle depuis l’année dernière pour atteindre Zero Duty en 2025 et 2027 respectivement. Les termes de l’accord prévoient également que Maurice peut exporter une quantité spécifique de sucres spéciaux sur le marché chinois à un taux préférentiel de 15%.

Sunil Boodhoo insiste sur le fait que l’une des principales raisons justifiant l’augmentation de la valeur des importations de la Chine est le résultat de l’augmentation massive des prix des denrées de base et d’autres commodités. La même explication est valable pour les importations de l’Inde ou d’autres pays à travers le monde, qui connaît actuellement une pression inflationniste sans précédent. Il note également que les chiffres d’importation incluent les coûts de fret et d’assurance, qui ont connu une augmentation massive depuis la pandémie de Covid-19 en 2020-2021.

En ce qui concerne le CECPA entre Maurice et l’Inde, Maurice a négocié des contingents tarifaires (Tariff Rate Quotas) pour 112 produits, incluant 40 000 tonnes de sucres spéciaux au taux de 10% (contre un Duty de 100% applicable à d’autres pays); deux millions de litres de bière au taux de 25% (comparé à 150% applicables à d’autres pays); 1,5 million de rhum au taux de 50% (comparé à 150% applicables à d’autres pays); 7,5 millions de pièces de produits textiles avec zéro droit de douane; et 7 000 tonnes de thon en boîte, là aussi avec zéro droit de douane.

Les exportations domestiques vers l’Inde ont connu une progression de 60%. Avant de s’embarquer dans des négociations commerciales avec la Chine et l’Inde, le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international a effectué des études de faisabilité. Dans le contexte de la Chine, une étude conjointe entre le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et du Commerce international de Maurice et le ministère du Commerce chinois a été réalisée en mai 2017.

Pour ce qui est de l’accord de coopération économique et de partenariat avec l’Inde, l’étude conjointe Maurice-Inde a été complétée en 2018. Dans les deux cas, des recommandations positives ont été formulées en faveur d’un accord commercial de Maurice avec la Chine et l’Inde respectivement.

Une coordination nationale a été mise en place depuis l’entrée en vigueur des accords commerciaux avec ces deux pays. Cette synchronisation entre les ministères et le secteur privé concerne aussi les autres accords commerciaux, notamment l’African Continental Free Trade Area (AfCFTA).

Le comité interministériel, qui a pour objectif de coordonner les actions au niveau national, est présidé par le ministre Alan Ganoo. Il se réunit sur une base régulière et, à ce jour, a adopté un plan d’action avec 31 mesures spécifiques, visant à faire croître davantage les exportations vers la Chine, l’Inde et l’Afrique.

 

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