Drogue et blanchiment d’argent : le réseau de prête-noms de Franklin mis à nu et démantelé

Le bateau White Bird saisi à La Preneuse et escorté au port par la NCG sous-évalué à Rs 2,5 millions, appartiendrait à un prête-nom déjà interpellé par l’ICAC
Les cinq perquisitions de l’ADSU depuis 2016 chez Franklin n’avaient rien donné, sauf une arrestation en avril 2019 pour possession du gandia

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L’étau se resserre autour du réseau de celui qui est considéré comme le « Roi de l’Ouest » mené par Jean Hubert Célérine alias Franklin avec l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ciblant le réseau de prête-noms de l’habitant de Les Salines, Rivière-Noire. Depuis hier, les enquêteurs mobilisés s’activent à interpeller plusieurs protagonistes soupçonnés d’agir comme écran au dénommé Franklin. D’ailleurs, les interpellations d’hier, notamment d’un couple, a débouché sur la saisie d’un bateau, le White Bird, appartenant en fait à Franklin. Mais pour l’heure, les interpellés clament qu’ils seraient les vrais propriétaires. Par ailleurs, le casier policier de Franklin est dépoussiéré ces jours-ci et ce dernier a fait l’objet de pas moins de cinq perquisitions sans que de la drogue ne soit trouvée.

L’ICAC passe à l’offensive pour traquer le réseau de prête-noms de Franklin avec une série d’interpellations en cours. Des milieux informés indiquaient, hier après-midi, que plusieurs collaborateurs de l’habitant de Rivière-Noire ont déjà été ciblés et seront à tour de rôle entendus. Mais déjà hier, l’ICAC a interpellé un couple avec les enquêteurs procédant à la saisie d’un bateau qui était amarré dans les environs de La Preneuse. La Commission anti-corruption estime que ce bateau qui aurait valu Rs 2,5 millions a été sujet à une sous-évaluation alors que le prix serait de plus de Rs 5 millions. Pour l’heure, celui qui est pressenti comme étant un autre prête-nom dans l’équipe de Franklin, après Rikesh Sumboo, a nié que ce bateau appartiendrait à Franklin.

Le bateau a été transféré par les officiers de l’ICAC sous escorte de la National Coast Guard, à Port-Louis hier après-midi. L’ICAC a dans le collimateur d’autres protagonistes qui seraient impliqués dans d’autres affaires outre que la location de voitures, le secteur de la construction ou encore dans la restauration. On laissait entendre hier qu’un propriétaire d’une compagnie de construction fera l’objet d’interpellation tôt ou tard.

Dans l’immédiat, les enquêteurs s’attendent aussi que Franklin s’explique comment il a procédé pour posséder une villa luxueuse, bâtie avec des pierres taillées, estimée à Rs 25 millions alors qu’il a déjà été acculé par la version du dénommé Rikesh Sumboo, patron de « West is best Car Rental », basé à La Gaulette.

L’ICAC fouille aussi des détails précis sur son resto, Ti-Mimi Grill, situé sur la route côtière à Rivière-Noire. On s’intéresse à son financement pour sa mise sur pied depuis octobre de l’année dernière. L’on soupçonne que le resto est aussi utilisé à des fins de blanchiment de fonds. Depuis mardi plusieurs enquêteurs sont mobilisés sur ce réseau de Franklin afin d’établir le Modus Operandi pour le blanchiment d’argent.

Pas moins de cinq perquisitions chez Franklin depuis 2016

Franklin a connu pas moins de cinq perquisitions de l’ADSU depuis 2016 avec la dernière en date étant le 16 octobre 2022. Visiblement à chaque fois que les limiers de l’ADSU ont débarqué chez lui à Rivière Noire, rien de compromettant n’a été trouvé. Toutefois, son casier policier démontre qu’il a été interpellé à Tamarin en septembre 2016 avec Rs 326 300 et du cannabis retrouvés en sa possession. Cette somme avait été recueillie dans un bungalow, dans une BMW et aussi une Volkswagen et était suspectée d’être des Proceeds of Crime  découlant de la vente de la drogue. Il allait être poursuivi pour blanchiment d’argent mais l’affaire n’a connu aucune suite jusqu’à présent.

Franklin allait être une nouvelle fois coffré en avril 2019, cette fois-ci à Baie-du-Tombeau pour possession de cannabis, soit un sachet contenant six grammes. Il avait été traduit en Cour de Pamplemousses et a dû s’acquitter d’une amende. On laisse également entendre qu’il avait été arrêté il y a quelques années en possession d’une arme à feu mais que rien n’a été entendu subséquemment à ce sujet.

Me Rashid Ahmine : « Le traité d’extradition avec la France peut-être rétroactif »

À une question de la presse sur la rétroactivité du traité d’extradition signée entre Maurice et la France l’année dernière, le Directeur des Poursuites Publiques, Me Rashid Ahmine, a indiqué qu’il est possible qu’il y ait cette provision. « Je crois que oui… Possiblement oui ! Je pense qu’il a peut-être un effet rétroactif », a-t-il répondu. Ce traité d’extradition est d’actualité avec l’affaire Franklin.

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