DROGUE—LE PASSEUR FRANÇAIS PIERRE VIATOR: « Je voulais juste un peu d’argent »

Le procès intenté au passeur français Pierre Martin Viator et à ses deux complices mauriciens, Gino Makinzie Appasamy, 37 ans, et Jeremy Andrew Michel Agathe, 18 ans, pour trafic de drogue, s’est poursuivi devant les Assises hier. Après son arrestation, Pierre Viator avait indiqué à la police qu’il n’était pas au courant de la quantité de comprimés de Subutex qu’il transportait et qu’il n’était pas impliqué dans le trafic de drogue. « J’étais dans une situation financière difficile et voulais juste avoir un peu d’argent », a-t-il déclaré. Par ailleurs, Jeremy Agathe, qui à l’ouverture du procès avait plaidé non coupable, a décidé, hier, de plaider coupable.
Pierre Viator est originaire de Guadeloupe. À l’âge de 18 ans, il part d’abord vivre en France avec un orchestre et habite chez son oncle. Pendant quelque temps, il vit en Belgique avec son épouse. Après leur séparation, il vit un peu partout et fait des petits boulots. Au début de mois de septembre 2011, il rencontre un ami dans une fête, qui était accompagné d’une dénommée Isabelle. Après avoir échangé quelques mots, cette dernière lui aurait proposé d’effectuer un voyage rémunéré à Maurice. Quelques jours plus tard, il accepte la proposition. Il avait juste à prendre l’avion et se rendre à l’adresse convenue une fois à Maurice. Le jour de son départ, Pierre Viator devait rencontrer la femme en question à la gare et c’est là qu’elle lui aurait remis le sac de voyage noir dans lequel était déjà dissimulée la drogue.
Le passeur français affirme n’avoir pas vu les comprimés avant de prendre l’avion et soutient qu’il n’était pas au courant qu’il transportait autant de drogue. À Maurice, ne retrouvant plus ses affaires, il s’était rendu au comptoir des bagages perdus pour compléter les formalités avant de se rendre à Pereybère. Dans une première déposition, il avait indiqué qu’il avait pris un taxi de l’aéroport pour s’y rendre, mais devait plus tard revenir sur cette version, déclarant que c’est la propriétaire du bungalow où il allait séjourner qui était venue le chercher à l’aéroport. « Ces personnes ont été gentilles avec moi et je ne voulais pas les impliquer dans cette affaire, car je sais qu’elles ne sont pas impliquées », avait-il déclaré à la police. Selon Pierre Viator, la dénommée Isabelle avait déjà tout planifié pour son séjour et l’appelait régulièrement pour s’assurer que tout allait bien et l’informer quand le contact local allait récupérer la drogue. Il a ensuite avancé qu’il n’avait jamais été impliqué dans le trafic de drogue et que c’était la première fois qu’il en transportait. « J’étais dans une situation financière difficile et voulais juste avoir un peu d’argent ».
Le deuxième accusé, Gino Makinzie Appasamy, avait pour sa part indiqué dans sa déposition qu’il avait fait la connaissance d’Isabelle lors d’un baptême à Maurice. Ils s’étaient liés d’amitié et se téléphonaient pratiquement tous les jours. La femme lui aurait avoué qu’elle transportait souvent du Subutex lors de ses voyages à Maurice et que cela lui rapportait beaucoup d’argent. C’est ainsi qu’elle lui aurait proposé de se joindre à elle. L’accusé affirme qu’il était réticent au début, ne voulant pas être impliqué dans une affaire de drogue, mais avait fini par accepter de par sa situation financière précaire. Cependant, le jour de la livraison, il a argué qu’il voulait juste récupérer les cadeaux qu’Isabelle avait envoyés pour ses enfants, ayant laissé comprendre lors de sa dernière conversation avec elle qu’il ne prendrait pas les comprimés pour les revendre. Les trois accusés seront fixés sur leur sort le 5 février.

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