DROGUE — Réseau Gros Dereck: Les laptops et les cellulaires de l’imam Beeharry décryptés

En marge des tractations au sujet du traitement à être accordé à l’imam Moustapha Beeharry, un des maillons majeurs présumés du réseau Gros Dereck, une nouvelle étape est franchie depuis cet après-midi. En effet, l’ancien Morale Instructor de la prison centrale de Beau-Bassin participe à un exercice de décryptage du hard disc des deux laptops personnesl et des répertoires de ses téléphones cellulaires à l’IT Unit de la police. Ce suspect devra reprendre son interrogatoire par les limiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit de Plaine-Verte durant le week-end en présence de son Leading Counsel, Me Shaukat Oozeer, assisté de Mes Hisham Oozeer et Tawfik Joomaye. De son côté, le linkman du Mauritius Trochetia, Hayeshan Madarbacus, devra compléter cet après-midi ses révélations sur les dessous des opérations de livraison d’héroïne de Madagascar. Face aux démentis de deux suspects, le steward de la Mauritius Shipping Corporation maintient ses livraisons de drogue comme suit, soit sept “missions” pour le compte de Rudolf Dereck Jean-Jacques, alias Gros Dereck, trois pour Jimmy Marthe, dit Jimmy Colosso, et une pour Jimmy Alexis, aussi connu sous le nom de Rodriguais.
Même si depuis son arrestation peu avant d’aller animer la prière du vendredi à la prison de Beau-Bassin l’imam Beeharry a signifié son intention de collaborer à l’enquête des hommes de l’inspecteur Assaad Rujub, rares ont été les informations livrées et susceptibles d’ouvrir de nouvelles pistes. Jusqu’ici, ce suspect s’est contenté de confirmer ses contacts avec le chauffeur de taxi Ashish Dayal, habitant Quatre-Bornes, sous le nom de code Robin, en vue de se rendre à l’étranger, notamment à Dubaï, en Ouganda ou au Kenya pour remettre des devises étrangères, des équipements informatiques et des vêtements à des contacts étrangers, principalement des proches du trafiquant ougandais James Mukasa Kanamwanjee.
L’une des raisons derrière le démarrage laborieux de l’interrogatoire de l’homme religieux, ancien spécialiste du halal pour le compte de la Mauritius Meat Authority, demeure le fait d’un bargaining autour du témoignage de ce suspect contre un less-heavy handed treatment dans l’enquête de l’ADSU. Aucune des sources approchées par Le Mauricien n’a pas voulu confirmer ce détail, même si dans les rangs des enquêteurs de l’ADSU l’on affirme que tout le volet de l’immunité à être accordée à un suspect ne relève que des prérogatives du Directeur des Poursuites publiques.
Embarrassant
Toutefois, l’opération du décodage par les spécialistes de la police des fichiers informatiques personnels de l’imam et de ses appels téléphoniques à Maurice et à l’étranger depuis le début de cette année sera suivie avec un intérêt particulier pour la suite de l’enquête. De strictes mesures de précaution et de sécurité entourent cet exercice vu que l’imam était une « personnalité de Beau-Bassin » très bien connectée à tous les échelons.
Cet après-midi, des copies des données informatiques sur le disque dur des équipements informatiques seront imprimées en présence de l’imam Beeharry, qui sera appelé par la suite à donner des explications sur tous les échanges d’e-mails et les numéros d’appels téléphoniques figurant le plus dans son répertoire. La présence de certains numéros de téléphone ou encore la fréquence de ses contacts téléphoniques pourraient être d’un embarras pour les concernés, même si leur proximité avec l’imam Beeharry n’est nullement un secret.
Ces informations devront être analysées par les limiers de l’ADSU en vue de déterminer la séquence de ces échanges en vue d’articuler la prochaine étape de l’interrogatoire. L’ADSU laisse entendre que le rôle de l’imam de la prison de Beau-Bassin pourrait être plus étendu que les premiers détails des “services rendus” à des caïds de la drogue actuellement en prison.
En attendant que l’imam Beeharry ne décide de passer aux aveux complets sur le rôle des trafiquants Alain Émilien, dit Very Good, et de l’Ougandais Kanamwanjee ou encore des contacts lors des transits à Dubaï, le steward de Mauritius Trochetia devra compléter ses confessions en présence de son homme de loi, Me Rama Valayden, durant le week-end. Il a été longuement entendu mercredi dernier dans les locaux de l’ADSU de Plaine-Verte et devra y retourner cet après-midi.
Face aux rejets de ses accusations par les suspects concernés, Hayeshan Madarbacus maintient qu’il a mis à exécution sept commandes de drogue au nom de Gros Dereck, trois pour Colosso et une pour Rodriguais. Pour ce qui est des périodes de ces livraisons d’au moins 80 kilos d’héroïne venant de Madagascar, ce suspect a produit son Seaman’s Book avec les dates des voyages entrepris à bord du Mauritius Trochetia.
D’autre part, le suspect Mavardacus a également participé tard dans la soirée de mercredi à des reconstitutions des faits à Batterie-Cassée, Roche-Bois, et également à des points de vente de fastfood à Port-Louis et à Curepipe où il avait des rendez-vous soit avec Gros Dereck, soit Colosso, soit Rodriguais.
En début de semaine prochaine, lors de la prochaine comparution de Jayeshan Madarbacus en cour, Me Valayden compte soumettre une demande pour que son client soit détenu en cellule policière au lieu d’être transféré à la prison de Beau-Bassin. Il compte soutenir que le steward du Mauritius Trochetia a collaboré entièrement avec l’ADSU en vue de démanteler un important réseau de trafiquants de drogue et que son incarcération à la prison de Beau-Bassin pourrait mettre en péril sa sécurité.

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