Le MMM a rencontré la presse pour la première fois depuis le début de l’année. Par le biais de son leader, Paul Bérenger, le parti a observé que l’année 2020 « sera l’heure de la vérité » en ce qui concerne la situation économique. Il a par la même occasion annoncé que les parlementaires boycotteront la présentation du discours-programme ce vendredi, mais participeront pleinement aux débats qui devraient débuter à partir de la semaine prochaine.
Pour Paul Bérenger, le pays a « de nombreux défis à relever » concernant la situation économique à un moment où l’économie mondiale est menacée et que les principaux partenaires économiques de Maurice passent par des moments difficiles. À Maurice, a-t-il observé, « le secteur de la production est en panne, le secteur textile de même que l’industrie touristique connaissent des difficultés ». C’est également le cas pour le secteur des services financiers. Il faut ajouter à cela le poids de l’endettement alors que la rentabilité du métro est incertaine, dit-il. « L’heure de vérité va sonner », a-t-il estimé.
Concernant le discours-programme, Paul Bérenger a expliqué que le MMM est arrivé, lors d’une réunion de son bureau politique vendredi soir, à un consensus pour le boycott de la séance du 24 janvier. Cette décision a été prise, a-t-il observé, en tenant en ligne de compte les conditions dans lesquelles les dernières élections se sont déroulées. « Elles n’ont pas été “free and fair”. Il y a eu l’influence du “money politics”, du rôle de la MBC, la suppression de noms de nombreuses personnes des listes électorales. Le résultat est que le pays ne connaît pas le “mood” qu’il avait connu à la suite des précédentes élections. Adding insult to injury, le MSM utilise des “delaying tactics” afin de retarder les travaux de la Cour suprême. Il est souhaitable que les pétitions soient examinées au plus vite par la cour », a-t-il dit.
Sur le chapitre des Chagos, Paul Bérenger s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a choisi de passer dix jours à Londres alors que le Forum UK Africa sur l’investissement n’a lieu qu’aujourd’hui. Il a souhaité qu’à la première occasion, le Premier ministre fasse une déclaration au Parlement pour donner tous les détails concernant les Chagos, et ce « sans avoir à répéter tout ce que le pays sait déjà ». Interrogé par la presse, il reconnaît néanmoins que le Premier ministre doit participer au sommet UK Africa sur l’investissement tenant en compte que la Grande-Bretagne est un partenaire économique important pour Maurice.
Paul Bérenger a aussi observé que le MMM a toujours été en faveur de la présentation d’un Children Bill. Selon lui, le code civil prévoit déjà que l’âge minimum pour le mariage doit être de 18 ans et que le mariage ne peut être contracté avant cet âge qu’avec l’accord des parents ou si un juge en Chambre donne son feu vert, tenant compte de l’intérêt des mineurs. Paul Bérenger a ainsi expliqué que le MMM souhaite le maintien des dispositions concernant le pouvoir des juges, mais qu’il reste “open minded” sur la question.
S’agissant enfin du Gender Equality Bill, Paul Bérenger souligne que cette question « dépasse la dimension binaire homme-femme ». Cette question, selon lui, tient également compte aujourd’hui « des personnes transgenres, et dont les droits doivent être respectés ».