ÉCHIQUIER POLITIQUE — Rassemblement de l’Espoir mise sur des élections générales anticipées

  • XLD: « La population constate qu’il y ait aucun espoir avec ce gouvernement »
  • Paul Bérenger: « Ce qui est insupportable et inadmissible, c’est que le gouvernement ait provoqué l’augmentation des prix »

Les dirigeants des quatre partis du Rassemblement de l’Espoir ont réclamé samedi, d’une seule voix, l’organisation d’élections générales anticipées ainsi que la démission du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée. Par la même occasion, le leader du MMM, Paul Bérenger, a estimé qu’il y a « de fortes chances » que le groupe parlementaire du Ptr rejoigne cette formation de « l’Espoir ».

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Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a été on ne peut plus clair : la « détresse des ménages a atteint un niveau sans précédent ». Il appréhende « des bouleversements sociaux » dans les jours à venir. « De plus, la population constate qu’il y ait aucun espoir avec ce gouvernement. D’où l’importance de l’organisation d’élections générales anticipées. »

Pour lui, « l’incompétence est arrivée à son apogée » au sein du gouvernement, prenant pour exemple une déclaration du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, en début de semaine dernière. Ce dernier, qui s’entretenait alors avec la presse après une rencontre avec le secteur privé, avait ainsi fait remarquer, rappelle le leader de l’opposition, que « le FMI considérait que la roupie mauricienne était surévaluée de l’ordre de 30 à 40% » vis-à-vis des principales devises. « En fait, tout le monde sait qu’un ministre des Finances ne parle jamais de dépréciation, car cela peut être interprété diversement, entraînant un déséquilibre susceptible d’entraîner la dépréciation dans une spirale », explique Xavier-Luc Duval, qui a qualifié cette démarche du ministre de « self fulfilling prophecy ».

Pour le leader du PMSD, « le pire » est cependant à venir. « La dépréciation ne fait que commencer », dit-il. Et de constater que les subsides accordés aux commerçants afin d’empêcher une hausse des prix « constituent un non-sens ». Il prend exemple sur le prix du lait de la marque Farmland qui, dans les marchés, était vendu à Rs 208 le paquet.

« Le Premier ministre a annoncé une subvention de Rs 15 afin de ramener le prix du lait à Rs 200. C’est ridicule ! Les prix sont déjà exagérés ! Les subsides seront un coup d’épée dans l’eau et vont aller remplir les poches des commerçants », estime-t-il. Il a finalement noté que la MRA collectera « des milliards de roupies sous forme de TVA » cette année.

Paul Bérenger est revenu également sur la hausse des prix. Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots, en affirmant que « c’est le gouvernement qui a décidé d’augmenter les prix de l’essence et du diesel », ce qui a eu des répercussions sur tous les autres prix. « C’est le gouvernement qui est responsable de la dépréciation, voire la dévaluation, de la roupie, avec ses effets en cascade sur les prix, et non pas la Banque de Maurice, qui prend ses ordres du gouvernement. »

Le leader du MMM poursuit : « Ce qui est insupportable et inadmissible, c’est que le gouvernement ait provoqué l’augmentation des prix pour, ensuite, venir avec une pseudo-mesure de subsides. Le contrôle des prix ne marchera pas, mais c’est de la faute du gouvernement si la situation est telle qu’elle est aujourd’hui. »

Pour lui, aucun doute, « la situation dans le pays s’est détériorée ». Raison pour laquelle « nous demandons sans tarder la tenue d’élections générales anticipées car le pire est devant nous du fait de l’incompétence de ce gouvernement ».

Commentant la présentation en première lecture au Parlement mardi de la Social Contribution et du Social Benefits Bill, Paul Bérenger affirme que le texte de loi « contient tout ce que le ministre des Finances a dit jusqu’ici » au sujet de la Contribution sociale généralisée. « Le gouvernement se précipite alors qu’il y a une affaire devant la Cour suprême. Normalement, quand il y a une affaire en justice, on ne vient pas avec un texte de loi sur le sujet contesté. » Et de dire qu’il y a « des lacunes dans le texte de loi ».

Paul Bérenger en a aussi profité pour évoquer un récent jugement prononcé devant la Cour suprême et stipulant qu’un électeur ne peut demander le recomptage des bulletins de vote d’une élection. Et d’observer qu’alors que la commission électorale « s’est prononcée en faveur du “recount”, le commissaire électoral, qui est défendu par les membres du Parquet, a pris une position contraire ». Il a dès lors demandé que le gouvernement « foot the bill » afin que le jugement puisse être contesté devant le Privy Council.

Intervenant à son tour, Nando Bodha a longuement dénoncé la « pagaille » prévalant dans les écoles en raison de la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19. Pour lui, « la situation est traumatisante pour les parents, les élèves et les enseignants », raison pour laquelle il demande que des informations « claires et nettes » soient transmises aux élèves et à leurs parents. De fait, prenant en compte la « mauvaise gestion » de la crise sanitaire, le « traumatisme » des parents, la flambée des prix et « l’incompétence » du gouvernement et du Premier ministre, « il faut à tout prix organiser de nouvelles élections générales ».

Roshi Badhain  estime que la situation est « intolérable » et que l’annonce de l’introduction de subsides « n’est que de la fumée jetée dans les yeux » de la population. Si les prix « en sont arrivés là où ils sont, c’est en raison de la dépréciation de la roupie ». Il poursuit : « Ce n’est pas Rs 500 millions de subsides qui empêcheront la hausse des prix. » Pour lui, le gouvernement est « marqué par l’incompétence et la médiocrité ». Avant de noter que « le pire est à venir » et que, de fait, « il n’y a d’autres solutions que l’organisation d’élections générales anticipées »,

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