ÉCHIQUIER POLITIQUE—REMAKE 2000: La guerre des nerfs à l’agenda

A quelques heures de la réunion du Bureau politique du MMM pour entériner, selon toute probabilité, le meeting conjoint du Remake 2000 à Port-Louis le 1er mai, l’ambiance est à la guerre des nerfs au sein des états-majors du MSM et du MMM. A ce stade, la direction du MSM se garde de faire des commentaires élaborés au sujet des derniers développements politiques, remettant littéralement en cause le Remake 2000. Dans le camp du MMM, les délibérations du Bureau politique de cet après-midi s’avèrent cruciales par rapport à cette importante manifestation politique à l’occasion de la Fête du Travail. Par conséquent, toute décision allant dans le sens d’une annulation devrait engendrer des effets domino au sujet de la pertinence du Remake 2000 sur l’échiquier politique avec des répercussions sur le rapport de forces au niveau de trois villes du pays, en l’occurrence Port-Louis, Quatre-Bornes et à un moindre degré Beau-Bassin/Rose-Hill. Une première indication officielle devra être obtenue en début de soirée après la réunion du Bureau politique des mauves et avant le premier round de consultations sur le projet de réforme électorale avec une rencontre Ramgoolam/Bérenger annoncée pour demain.
Dans des milieux proches du MMM, tout semble indiquer que l’annulation du meeting MMM/MSM du 1er mai, avec des banderoles déjà placardées à travers l’île et réclamant « ène vrai changement », est « already a foregone conclusion ». Ceux qui ont participé aux délibérations du groupe parlementaire du MMM en solo, hier, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale sont des plus convaincus que cette décision ne devrait pas rencontrer de « gros obstacles » dans cette instance dirigeante.
« Dans la conjoncture politique, au MMM, le coeur n’y est pas pour cette manifestation politique », affirme-t-on. Ainsi, dès la confirmation d’une Cooling Off Period avec le MSM, les dirigeants du MMM ont dû ajuster leur tir par rapport à la campagne de mobilisation des militants et des partisans du MMM et du MSM à travers l’île ou encore l’annulation de la réservation des bus au niveau des différentes circonscriptions pour le 1er-Mai. Déjà, une série de réunions conjointes du Remake 2000 notamment aux Nos 12, 4 et 8, soit la circonscription du leader du MSM Pravind Jugnauth, ont été Cancelled sans nul autre procès.
Néanmoins, le volet le plus important post-Remake 2000 porte sur le Way Forward au sein du MMM en cas d’une éventuelle cassure de l’alliance MSM/MMM, qui n’a pas été consommée jusque-là. « La direction fait face à un urgent besoin de rassurer la base quant au positionnement politique à venir principalement par rapport au Parti travailliste. Nous comprenons que le leader du parti s’appesantit sur un point selon lequel les consultations avec Navin Ramgoolam ne seront axées que sur la réforme électorale. Mais quid de la kanpagn manz latet au sujet d’une alliance avec le Parti travailliste et de la déstabilisation hystérique des militants sur le terrain menée principalement par ceux qui, à hier, étaient nos alliés », fait-on comprendre en prévision de la réunion du Bureau politique de cet après-midi.
Une autre conséquence d’une éventuelle rupture du Remake 2000 se fera sentir par rapport au contrôle des villes, plus particulièrement à Port-Louis, à Quatre-Bornes et dans une moindre mesure à Beau-Bassin/Rose-Hill. Dans cette dernière ville, le MMM est assuré d’une confortable majorité avec aucun risque pour le contrôle de la ville même si l’actuel maire est un élu avec allégeance au MSM, Rachid Dawreeawo. La question qui se pose est si la base du MMM des villes-soeurs acceptera de laisser cette ville-phare aux mains d’un élu du MSM en cette période politique cruciale.
Avec l’éclatement de l’alliance MSM/MMM, les mathématiques municipales se transformeront également à Quatre-Bornes et à Port-Louis avec un véritable casse-tête chinois à résoudre. Le poids politique des conseillers travaillistes dans ces deux villes devra se renforcer pour faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre. A la Commission électorale, l’on concède que « cette éventualité de changement s’annonce extrêmement compliquée ». « Mais à notre connaissance, nous ne sommes pas là. We will cross the bridge when we’ll reach it », fait-on comprendre officiellement dans la matinée en avançant que différentes solutions peuvent être adaptées aux circonstances.
Dans l’immédiat, la riposte du MSM par rapport au Move de Paul Bérenger intrigue. La direction de ce parti, qui a eu des consultations dans la soirée d’hier, évite de faire des commentaires préférant laisser le champ libre au MMM pour passer à la contre-offensive. « Le MSM pourrait adopter la posture de la victime sacrifiée à l’autel du pouvoir. D’ailleurs, la première déclaration politique de Pravind Jugnauth donne une indication. Il rappelle de manière anodine que sir Anerood Jugnauth avait démissionné de son poste constitutionnel à la présidence de la République à l’appel de Paul Bérenger », fait-on ressortir dans des milieux politiques bien informés.
Le Bureau politique du MMM de cet après-midi procédera à une évaluation de tous ces éléments avant de « chart its course towards the electoral reform ». Un exercice politique, qui ne devra être nullement de tout repos que ce soit au niveau de la direction du parti ou de la base…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -