ECO-VID-20 – Monde du travail : Panic Button du Redundancy pour NMH et Air Mauritius

  • Le CEO de Beachcomber, Gilbert Espitalier-Noël, confirme avoir soumis une demande au GM pour le travail à temps partiel avec salaires réduits (50%)
  • 240 employés âgés de 58 ans et plus de cet important groupe hôtelier, avec zéro revenu, invités à un départ prématuré à la retraite
  • Affrontement frontal entre syndicats et administrateurs de MK sur le plan de dégraissage sans pareil « Up To 50% » du personnel faute d’accord sur les MOUs

La crise sanitaire de COVID-19 quasi maîtrisée sur le terrain, l’urgence se fait néanmoins de plus en plus sentir sur le front de l’emploi, le spectre du chômage hantant littéralement tous les secteurs économiques. À hier, l’hôtel du gouvernement s’apprêtait à mettre au point le Special Purpose Vehicle (SPV), alimenté de fonds en provenance de la Banque de Maurice en vue de surseoir à des licenciements massifs dans des secteurs économiques déjà minés par les séquelles de la pandémie du coronavirus. En attendant que les modalités d’intervention et de soutien financiers ne soient précisées officiellement, deux puissants conglomérats, soit le groupe New Mauritius Hotels Ltd, et la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, déjà sous administration pour Insolvency, s’apprêtent à presser le Panic Button du Redundancy sous la clause 72 de la Workers Rights Act, revue et corrigée dans la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act de Pravind Jugnauth, et dont le fort taux de toxicité pour les salariés devra se faire sentir une fois que le Wage Assistance Scheme aura fait son heure. Cette étape est porteuse du potentiel de contagion de Redundancy au sein de l’économie à moins d’un recours par les autorités à brève échéance de l’Helicopter Money.

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Ainsi, dans une intervention vidéo enregistrée et adressée aux membres du personnel du groupe, le Chief Executive Officer (CEO) du groupe New Mauritius Hotels Ltd (NMH), Gilbert Espitalier-Noël, est catégorique, soit « avec zéro revenu, on ne peut faire comme si de rien n’était ». D’abord, outre les réductions volontaires jusqu’à 50% des salaires au sein du Top Management, le groupe a sollicité l’autorisation du gouvernement pour mettre en application dès le mois de juin les nouvelles dispositions adoptées sous la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act en ce qui concerne les lois du travail.

De ce fait, au vu de l’absence totale de visibilité dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme en général, le CEO, qui concède que cette « démarche constitue un choc »,  a annoncé aux 4 500 employés que le groupe devra avoir recours « à du travail partiel avec salaires réduits », probablement jusqu’à la moitié des salaires au nom au sacro-saint principe « de sauver un maximum d’emplois ». Cette possibilité, qui s’apparente à du chômage technique partiel, devenu possible avec le cadre légal du Redundancy, a fait l’objet d’une demande officielle auprès du gouvernement ; le groupe envisage son application à partir du mois prochain « une fois le feu vert des autorités obtenu ».
Entre-temps, 240 employés, âgés de 58 ans et plus, sont invités à partir à la retraite de manière prématurée vu qu’il existe la possibilité que la formule de Wage Assistance Scheme (WAS) ne soit pas reconduite après fin mai. Gilbert Espitalier-Noël a également parlé des autres mesures et demandes de New Mauritius Hotels Ltd suite à l’arrêt des opérations et la fermeture des hôtels, dont le gel du paiement des baux sur les Pas Géométriques des établissements hôteliers, allant jusqu’à Rs 100 millions par an et l’exemption du paiement des factures d’électricité et d’eau.

Du côté de la compagnie aérienne nationale, avec plus de 3 000 employés en suspens quant à l’avenir de leur emploi respectif, c’est une autre paire de manches qui se joue. Au vu des administrateurs nommés, dont Sattar Hajee Abdoula, pour tenter de régler l’Insolvency d’Air Mauritius, avec une ardoise de Rs 40 milliards, « the chips are already down » avec la Redundancy Clause des lois du travail déjà brandie face aux représentants des onze syndicats concernés.

Sattar Hajee Abdoula s’est fixé un objectif préalable à toute restructuration de la compagnie aérienne : « Tous les MOUs sur les conditions de travail doivent partir » et avant midi vendredi. À hier soir, les syndicats, après une série de consultations avec leurs membres et conseils légaux, campaient encore sur leur position, de ne pas céder aux exigences de l’administrateur. Ils étaient décidés à contester cette décision de l’administrateur aussi bien que les pouvoirs de ce dernier, qui tient toutefois entre ses mains l’arme fatale de la Redundancy nouvelle version et davantage plus toxique pour les droits des travailleurs.
En tout cas, tout semble indiquer que l’hiver dans la sphère du travail et des relations industrielles se révèlera être des plus chauds…


SO Sofitel attend des directives d’Accor

D’autres employés de l’hôtellerie se retrouvent également sous la menace d’une réduction de salaires, voire de licenciements. L’hôtel SO Sofitel Mauritius a également rencontré ses chefs de départements hier, pour leur faire part de la situation critique. Toutefois, aucune décision n’a été prise encore.

Cet établissement, situé à Bel-Ombre, faisant partie du groupe français Accor, est dans l’attente d’une directive à ce niveau. D’après ce qui leur a été communiqué, trois options pourraient se présenter : qu’ils conservent leurs emplois avec une réduction de salaires, qu’ils soient mis sous « leave without pay » en attendant que la situation s’améliore ou qu’ils soient licenciés et que finalement la possibilité que l’établissement ferme ses portes n’est pas à écarter non plus.

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