ECO-VID-20 — Opération “Zoli Tifi” : Final Call d’Air Mauritius à la Mtius Investment Corp

Ligne de communication entre les administrateurs nommés et le ministère du Travail au sujet de la Panic Button de Redundancy avec le chiffre de 800 employés évoqué

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Le corps des pilotes de la compagnie aérienne nationale en passe d’abattre sa dernière carte pour limiter « les dégâts sur le plan de l’emploi »

À surveiller : la liste des « Assets » de MK susceptibles d’être offerts à des repreneurs à court terme pour assurer des rentrées de liquidités

L’ultimatum du vendredi 22 mai à midi n’ayant pas donné les résultats escomptés, les administrateurs d’Air Mauritius, Satar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool de Grant Thornton comptent passer à la vitesse supérieure dans leur tentative de sortir la compagnie aérienne de l’Insolvency. Toutefois, cette opération de « Zoli Tifi » – l’expression est de l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen – pour trouver un repreneur, pourrait se résumer à un Final Call à la Mauritius Investment Corporation Ltd car il ne fait aucun doute que le sauvetage de la compagnie aérienne nationale passe inéluctablement par une injection de fonds avec la bénédiction de l’hôtel du gouvernement. Toutefois, entre-temps, le mouvement des administrateurs devra être suivi de près sur au moins deux tableaux ; d’abord, en ce début de semaine, l’intensité de la ligne de communication établie avec le ministère du Travail au sujet de la clause 72 de la Workers Rights Act, connu comme la Panic Button du Redundancy, et aussi la liste des avoirs d’Air Mauritius, susceptibles d’être mis sur le marché pour reconstituer les liquidités et couvrir les dépenses urgentes et essentielles en attendant une éventuelle reprise des opérations.
Au cours du week-end, des informations autour d’une liste de 800 employés de la compagnie aérienne sous la menace du programme de dégraissage étaient en circulation. Avec le Redundancy Board entrant en opération après le 2 juin avec la levée du confinement, les premières lettres de licenciement pourraient être émises à partir du 4 et cet exercice pourrait se faire par tranches. Mais de sources officielles, aucune confirmation de ce détail n’était disponible.
L’annonce par la Banque de Maurice en fin de semaine dernière de l’incorporation de la Mauritius Investment Corporation Limited en vue de sauver des entités économiques stratégiques d’une éventuelle banqueroute est interprétée comme un signal des autorités quant à ses intentions par rapport à Air Mauritius. Du moins, c’est ce qu’indiquent des observateurs politico-économiques, qui y voient là les premiers pas de l’opération de « Zoli Tifi pou marye » avec d’autres mesures accompagnatrices à venir.
À ce stade, aucun détail n’a filtré quant au Package, que ce soit en termes de montant d’assistance financière et de conditions sous forme d’Equity, devant être élaboré au niveau de la Mauritius Investment Corporation Ltd pour le redécollage de la compagnie aérienne. Mais le sauvetage de la compagnie aérienne pourrait être une des priorités de ce « powerful post-COVID-19 investment arm » de l’Etat – encore au stade embryonnaire mais alimenté de devises étrangères de la Banque de Maurice.
Cependant, pour parvenir à l’étape de cette demande formelle auprès de la Mauritius Investment Corporation Limited, les administrateurs nommés auront à mettre les bouchées doubles pour parachever le dégraissage d’Air Mauritius aussi bien que le délestage de ces Rs 40 milliards de dettes, exactement 914 millions d’euros, dont 749 M d’euros auprès des banques. À l’agenda du tandem Abdoula/Gokhool, la priorité demeure la restructuration du personnel.
Lors des contacts avec les syndicats, Sattar Hajee Abdoula a placé la barre très haut avec « Up to 50% of the personnel » sous la menace d’un Redundancy avec la COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Act. Déjà, dès la fin de la semaine une ligne de communication devait être établie avec le ministère du Travail et des Relations industrielles au sujet des procédures et des modalités de ce Personnel Downsizing.  En ce début de semaine, les échanges, présentés comme cruciaux que ce soit pour les administrateurs ou les membres du personnel, devraient reprendre avec les premières décisions annoncées, pour ne pas dire les premiers départs, à la fin de ce mois.
La possibilité de réduire de 10% le nombre total d’employés Redundant, comme promis par l’administrateur avec le renoncement des MOUs de la part des syndicats, pourrait revenir sur la table des négociations. Le corps des pilotes pourrait abattre une dernière carte en vue de limiter les dégâts quant aux licenciements massifs envisagés. Mais à hier soir, Le Mauricien n’a pas été en mesure de confirmer officiellement la nature du Move auprès des administrateurs que comptent faire les pilotes d’Air Mauritius.
Par contre, des recoupements d’informations effectués auprès de sources concordantes laissent voir que dans un avenir pas très lointain, les administrateurs pourraient enclencher l’étape d’Assets Trimming and Slimming pour renflouer les caisses en vue de faire face aux urgences avec une masse salariale de Rs 350 millions pour la fin de ce mois et le préavis d’un mois de salaires sous la clause 72 de la Workers Rights Act avec le Redundancy. Ainsi, une liste des avoirs d’Air Mauritius sous forme d’immeubles ou autres est en voie d’être dressée pour être offerts à d’éventuels acquéreurs par voire d’appel d’offres sans oublier les négociations serrées avec les Lessors d’avions et autres créanciers pour revoir les échéances de remboursements. Les engagements financiers auprès des Creditors se montent à 165 millions d’euros.
Ces mêmes sources avancent que les administrateurs sont conscients que « le temps joue contre eux » et que l’idéal devrait être que les grandes lignes du Recovery Plan soient déjà esquissées avant la présentation du prochain budget annoncé pour le 4 juin pour pouvoir envisager d’amorcer cette sortie d’Insolvency…

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