Critiqué par le collectif Sauvons nos Cerfs, Lionel Berthault, directeur de l’École de la chasse et de la Faune sauvage de Maurice (ECFSM), défend son activité. Selon lui, il est faux de dire qu’il apprend aux enfants à tuer, et que son action a une dimension écologique, car la chasse organisée aide à maintenir le contrôle par rapport à la capacité du territoire. Il déplore le fait qu’on le critique sans chercher à savoir en quoi consiste exactement son activité. Il précise qu’il est également détenteur d’un brevet de technicien agricole et de gestion de la faune sauvage, et qu’il a travaillé notamment contre le braconnage en Afrique.
Marié à une Mauricienne et habitant à Maurice depuis 17 ans, Lionel Berthault se dit Mauricien et fier d’entretenir de bonnes relations avec toutes les composantes de la population mauricienne. Il déplore de fait les attaques lancées à son égard depuis qu’il a mis sur pied l’ECFSM, pour laquelle il a obtenu toutes les autorisations nécessaires. « On m’attaque sans savoir ce que je fais. J’ai un brevet de technicien agricole et de gestion de la faune sauvage. À ce titre, je considère que l’homme chasseur est partie prenante de la protection de la nature. Il y a une communion entre le chasseur et l’environnement », dit-il.
La chasse, poursuit-il, doit cependant être une activité organisée, car au cas contraire, « ce serait du braconnage ». D’où l’utilité d’une école de chasse, comme proposé, ajoute-t-il, qui « apprendrait à connaître l’environnement et apprendre à le respecter ». Il poursuit : « La formation que je propose se fait sur le terrain. On campe pendant trois jours et deux nuits. On apprend à connaître les plantes, les animaux, reconnaître un mâle, une femelle, un cerf âgé. On va planter des ébéniers, on arrache les herbes dangereuses… C’est une activité synergétique. »
À ce titre, il précise qu’il n’apprend pas aux enfants à tuer. Les participants sont admis à partir de 16 ans, en présentant un certificat médical. « On ne donne pas non plus de fusil à ceux qui n’ont pas de permis. Il est faux de dire que la chasse détruit la faune et la flore. Au contraire, on les conserve. En contrôlant la population de cerfs, on aide également à respecter la capacité du territoire. Il y a tout un travail pédagogique à faire. » La chasse aux cerfs, ajoute encore Lionel Berthault, s’inscrit dans la vision du gouvernement pour l’autosuffisance alimentaire. Il met ainsi en avant la qualité de la viande de cerf, animal qui évolue dans la nature, par rapport aux bœufs ou aux poulets, « nourris aux hormones ».
Dans sa carrière, Lionel Berthault dit avoir travaillé avec les parcs nationaux du Québec et avoir participé à la lutte contre le braconnage en Tanzanie, notamment. « J’ai été battu, on m’a mis le couteau sous la gorge. » À Maurice, ajoute-t-il, il se rend régulièrement dans les chassés pour enlever des collets installés par des braconniers pour capturer les animaux. « Pendant le confinement, j’ai enlevé 87 collets en une heure. Où étaient ceux qui me critiquent ? » se demande-t-il, précisant que contrairement aux Ong, il ne reçoit aucune aide financière. À noter que Lionel Berthault est également journaliste pour des émissions télé et magazines dédiés à la nature.