Des salariés avec moins de trois ans de service parmi les plus vulnérables par la vague post-confinement sanitaire
Atma Shanto, de la FTU, rappelle au ministre Callichurn les engagements pris auprès des fédérations syndicales en marge du confinement national
L’évolution du taux de change de la roupie, avec le dollar américain titillant la barre des Rs 40, suscite des inquiétudes quant aux importations
Avec le gouvernement, notamment le ministère des Finances, devant préciser formellement les intentions au sujet du Government Wage Assistance Scheme concernant le paiement des salaires pour le mois d’avril, une épée de Damoclès est au-dessus de l’emploi. D’ailleurs, au sein de l’industrie touristique, durement affectée par la pandémie de COVID-19, le scénario le plus optimiste porte sur un début de reprise au plus tôt à partir de septembre prochain. Toutefois, dans l’immédiat, les premiers éléments du Contingency Plan – en voie d’être élaboré au sein de l’état-major des Majors de cette industrie – est que dans un premier temps, les contractuels et ceux des employés avec moins de trois années de service se révèlent être plus vulnérables à la vague post-confinement sanitaire susceptible de s’abattre sur l’économie. Sur un autre plan, l’évolution du taux de change de la roupie par rapport aux principales devises, notamment titillant la barre des Rs 40 pour le dollar américain, est suivie avec des appréhensions redoublées au chapitre des importations.
Avec une première enveloppe de Rs 2,8 milliards, consacrée par le ministère des Finances pour assurer le financement du Government Wage Assistance Scheme en faveur des salariés, des indications sont attendues du côté de l’hôtel du gouvernement quant à la prochaine étape, notamment pour les salaires d’avril ou même une partie en cas de levée du couvre-feu sanitaire. Indépendamment de toute annonce éventuelle, les boards des principales entités économiques, notamment dans le secteur de l’industrie touristique, multiplient les consultations en vue d’arrêter les stratégies pour au moins le reste de cette année et préparer le Post-COVID-19.
Sous l’égide de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Île Maurice (AHRIM), des échanges sont organisés de manière virtuelle, notamment des Zoom Meetings, pour approfondir le constat des lieux. Dans l’immédiat, la préoccupation demeure la gestion des établissements hôteliers, plus d’une vingtaine, transformés en centres de quarantaine et tout semble indiquer qu’il faudra attendre la fin d’avril, dans un Best-Case Scenario, pour une réappropriation touristique de ces infrastructures hôtelières.
Mais pour ce qui est du début de la reprise, les plus optimistes misent sur le mois de septembre. Cette éventualité est évoquée dans certains milieux du tourisme même si officiellement, l’on évoque « une absence totale de visibilité » tout en ajoutant qu’il « serait prématuré d’avancer des dates ».
Pour ce qui est de la situation de l’emploi dans l’hôtellerie, les appréhensions parmi les membres du personnel à tous les niveaux ne font que s’attiser face à l’envergure des difficultés. Si officiellement, les principaux groupes hôteliers n’ont pas encore communiqué leur Post-COVID-19 Roadmap, des risques de pertes d’emploi se font de plus en plus persistants pour ceux des employés, ayant moins de trois ans de service ou qui sont des contractuels.
Dans cette perspective, Atma Shanto, de la Fédération des Travailleurs Unis, devant les premiers signes de Post-COVID-19 Retrenchment dans l’hôtellerie, a écrit officiellement pour rappeler au ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, les engagements formulés lors de la dernière réunion avec les représentants des différentes fédérations syndicales le jeudi 19 mars dernier.
Atma Shanto attire l’attention du ministre sur le fait que « the fundamental conditions laid down by the government are as follows: No economic lay-off to be envisaged; wage guarantee to workers and no renovation projects by hotel owners. According to a small enquiry carried out, most of the hotels are presently empty and are still on the list of essential services. In addition, there are several cases of abuse and fraudulent methods reported to the federation. » D’autre part, des informations disponibles en cette fin de semaine indique que la situation devient de plus en plus intenable dans le secteur du tourisme réceptif avec les premiers Retrenchments of Workforce déjà annoncé.
Atma Shanto réclame l’intervention des autorités dans la conjoncture. « This prevailing situation has resulted in a “sentiment de frayeur” among the working class. The Federation strongly believes that you are duty bound to protect workers and prevent another social crisis and therefore requesting an urgent meeting with you », conclut-il dans sa lettre au ministre du Travail en date d’hier.
Des inquiétudes sont à peine dissimulées sur un autre front, soit celui du taux de change. Le comportement de la roupie par rapport au dollar américain, coté juste sous la barre des Rs 40, hier, fait craindre les importateurs, qui font déjà face à des réclamations de Demurrage Fees vu le rythme de travail dans le port et des retards accusés.
D’aucuns affirment que le gouvernement sera forcé de prendre une Policy Decision car le problème de dédouanement des conteneurs est hors de contrôle de ces importateurs. La question pourrait être abordée lors des délibérations du conseil des ministres de demain.
Avec la nouvelle tendance de la roupie sur le marché de change, Rupeewise, le tableau des réserves de l’économie montre une facette positive avec Rs 276,7 milliards à la fin de mars dernier contre Rs 269,5 milliards à la fin de décembre de l’année dernière. Les réserves traduites en dollars américains « are telling a different story », avec tout juste sept milliards de dollars US contre Rs 7,4 milliards à la fin de décembre. Néanmoins, l’hôtel du gouvernement soulignera que ces réserves de devises représentent 12,6 mois d’importation à la fin de mars contre 12,3 mois à la fin de 2019.
Toutefois, le prochain relevé des Gross Official International Reserve, publié par la Banque de Maurice, sera décrypté avec autant d’attention en raison d’une part des effets de l’évolution de la roupie et d’autre part, du fait que l’économie ne fonctionne qu’à 35% de sa capacité, avec des répercussions sur les recettes en devises étrangères.
Affaire à suivre…