ÉCONOMIE – ANALYSES DE MCB FOCUS : Le tourisme « not out of the woods » en 2021

  • Glibert Gnany, Chief Strategy Officer du MCBGroup : « Next year implies that activity levels would remain well below the pre-pandemic position, at around 92% of 2019 levels in real terms »

Les prévisions établies par le Chief Strategy Officer du MCBGroup, Gilbert Gnany, ne laissent aucun doute quant aux sombres perspectives à l’horizon économique. Ainsi, le tourisme est loin de s’éloigner de la zone rouge, le MCBGroup affirmant dans la dernière édition de MCB Focus en date d’hier que « the hospitality sector, which has been a key contributor to the country’s growth rate over the years, would not be out of the woods next year, with only a slow-moving pickup being envisaged ». Plus grave est que « the forecasted growth for next year implies that activity levels would remain well below the pre-pandemic position, at around 92% of 2019 levels in real terms ».

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D’autre part, MCB Focus privilégie une contraction de 14,1% du Produit intérieur brut de 1,1 point de pourcentage supérieur aux prévisions gouvernementales de 13%. La forte contraction du secteur touristique, estimée à 75%, et la baisse des activités du secteur manufacturier orienté vers l’exportation influent sur la récession économique que connaît le pays actuellement. Mais la MCB prévoit une croissance positive de 7,6% l’année prochaine.
Pour MCB Focus, le ralentissement significatif de la croissance cette année était prévisible à la suite du verrouillage national et des difficultés importantes auxquelles sont confrontés les secteurs économiques dans un contexte de faible visibilité sur le paysage opérationnel. « Cela reflète les tendances observées à l’échelle mondiale, avec 167 pays qui devraient connaître une croissance négative en 2020 selon le FMI, dont 32 pays qui enregistreraient une contraction de plus de 10% », est-il souligné.

Ainsi, la croissance du PIB réel se contractera de 14,1% cette année lorsqu’elle est mesurée aux prix de base et de 14,3% lorsqu’elle est calculée aux prix du marché. « Cela représente une nouvelle dégradation par rapport à notre précédente contraction prévue d’environ 11% émise dans l’édition précédente de MCB Focus qui avait, elle-même, été revue à la baisse par la suite à la lumière de la nature très dynamique du paysage opérationnel à environ 13% à usage interne, par exemple, dans nos exercices d’évaluation de portefeuille. »

Ces prévisions correspondent globalement à l’ampleur de la chute prévue par le FMI, c’est-à-dire une reprise plus lente au second semestre au milieu des effets de la fermeture prolongée des frontières internationales du pays avant la réouverture de celle-ci, de manière échelonnée, à partir du 1er octobre.

MCB Focus a revu à la baisse les perspectives déjà sombres pour le secteur du tourisme, après avoir pris en compte la baisse annuelle des arrivées et des revenus observée à la suite de la pandémie et des perspectives plus faibles pour les mois à venir. Désormais, la valeur ajoutée du secteur se contractera d’environ 75% en termes réels cette année. Le ralentissement aigu du secteur du tourisme et de l’hôtellerie entraînerait, en raison des retombées directes et indirectes de ce dernier sur l’économie, un ralentissement plus prononcé que prévu dans un large éventail de secteurs économiques, y compris les services de transport, l’agriculture et le commerce de gros et de détail, les activités commerciales ainsi que les services administratifs et de soutien, avec des conséquences particulières pour les PME dans tous les secteurs concernés.

L’activité dans d’autres secteurs continuera également, à des degrés divers, de supporter le poids de l’environnement opérationnel difficile. Une forte contraction est attendue concernant les activités manufacturières orientées vers l’exportation. La valeur ajoutée du secteur textile se contractant de façon importante cette année malgré une relative reprise attendue au second semestre. De son côté, le segment de la pêche affichera un résultat modéré compte tenu des difficultés d’accès au marché et des perturbations d’approvisionnement à la suite de la pandémie, tandis que le secteur sucrier serait impacté par un niveau de production plus faible par rapport à l’année dernière malgré le fait de bénéficier d’un prix plus élevé.

Le déclin des activités économiques à l’échelle nationale associé aux perspectives d’investissement plus faibles, aura un impact sur les performances du secteur des services financiers et aux entreprises, même si une expansion légèrement positive est envisagée grâce aux solides tampons accumulés par les opérateurs bancaires au fil des années. Quant aux opérateurs impliqués au niveau mondial, ils resteraient soumis aux incertitudes liées à l’inscription de Maurice sur la liste de l’UE des pays tiers à haut risque, entrée en vigueur à partir du 1er octobre.

Pour sa part, le secteur des TIC devrait maintenir une expansion positive cette année, soutenue par la poursuite des activités des opérateurs de télécommunications pendant la période de confinement et le recours accru aux services de télétravail et à l’exploitation des plateformes technologiques.

Quant au secteur de la construction, une reprise est prévue au second semestre par rapport au premier semestre de l’année en raison de la mise en œuvre de grands projets d’infrastructures publiques. Toutefois, une forte contraction reste à prévoir pour cette année en raison de l’impact des incertitudes économiques sur les investissements du secteur privé.

Les investissements du secteur privé ont enregistré une baisse notable cette année, passant de 14,3% du PIB en 2019 à 12,7% en 2020. La part des investissements du secteur public dans le PIB se maintiendrait à 5,3 % cette année.
La consommation des ménages a enregistré une contraction en raison de la baisse des activités économiques et du revenu disponible à l’échelle nationale. En outre, les exportations nettes de biens et services devraient se détériorer sensiblement cette année.
Pour 2021, MBC Focus estime que les performances et les orientations de l’économie mauricienne devraient être soumises à des incertitudes notables concernant notamment : i) quand la crise sanitaire et économique se résorbera globalement et combien de temps il faudra pour déployer des vaccins efficaces pour contenir la propagation du virus; et ii) l’efficacité des mesures de soutien monétaire et fiscal mises en place par les autorités sur le plan local, y compris l’aide financière accordée par la Mauritius Investment Corporation aux opérateurs économiques systémiques nationaux et les régimes d’assistance salariale du gouvernement. Il prévoit que la croissance du PIB réel devrait atteindre 7,6% lorsqu’elle est mesurée aux prix de base et 7,5% lorsqu’elle est calculée aux prix du marché, conformément aux prévisions de la Banque de Maurice.

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