Économie et finances : Dette publique: le cap des Rs 300 milliards franchi

  • Au 30 juin dernier, l’endettement des entreprises publiques se montait à Rs 30 milliards avec Rs 10 Mds à la National Property Fund Ltd et Rs 7,5 Mds pour AML
  • Engagement de l’hôtel du GM: la ligne de crédits de l’Inde pour le Metro Express inventoriée dans la dette publique car la SBMIL est la propriété de la SIC

À la fin du dernier exercice, le montant de la dette publique a franchi pour la première fois le cap des Rs 300 milliards, soit une moyenne de Rs 237 000 par tête d’habitant. Cette dette représente 63% du Produit intérieur brut (PIB), soit la moyenne pour ces derniers trimestres compte tenu de la pointe de 64,8% du PIB de juin de l’année dernière. Devant la polémique autour de la comptabilisation de la dette publique, le ministère des Finances, qui publie à la fin de chaque trimestre sur son Website une évaluation de cet indicateur économique et financier déterminant, a apporté des changements dans le tableau de la dette avec deux nouveaux items, soit les détails de l’endettement local et étranger des Public Enterprises. Ainsi au 30 juin dernier, les entités avec une participation du gouvernement dans l’actionnariat ont une ardoise globale de Rs 30 milliards. Mais le plus inquiétant demeure que la National Property Fund Ltd, mise sur pied pour s’occuper de The Day After de l’opération Daylight Robbery de l’écroulement de l’empire Dawood Ajum Rawat, caracole en tête avec des dettes de Rs 10 milliards et ce, sans aucun Return on Investment garanti.

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Comparativement au 30 juin 2017, la dette publique a augmenté de Rs 10 milliards à la fin de juin dernier, passant de Rs 290 milliards à Rs 300 milliards, dont Rs 44,5 milliards de dette contractée auprès des sources étrangères, représentant une baisse de l’ordre de Rs 2 milliards d’une année à l’autre. Les Rs 225,8 milliards de dette locale se répartissent comme suit: Rs 89 milliards de Long Term Bonds Rs 55 milliards sous le Five-Year GoM Bonds Rs 54 milliards de Treasury Notes et Rs 26 milliards de Treasury Bills et d’emprunts à court terme.

Par ailleurs, devant la controverse à l’Assemblée nationale au sujet de l’exercice de comptabilisation de la dette publique, les détails fournis par le ministère portent sur les différents emprunts, soit garantis par le gouvernement, soit non-garantis par des fonds publics, dont au total Rs 30 milliards. Ainsi, la National Property Fund Limited, le guichet spécial pour le remboursement des victimes du Ponzi Scheme du groupe BAI, a bénéfi cié d’injection de fonds, sous forme de dettes garanties par le gouvernement pour un montant de Rs 10,4 milliards alors qu’à la fin de juin, cet indicateur était de Rs 3,7 milliards. L’on constate qu’à ce jour, la première ligne de crédits de Rs 3,5 milliards, allouée par la Banque de Maurice au 30 juin 2015 sur demande du ministère des Finances, n’a pas encore été “Serviced”. Il faudra noter la dette de Rs 3 milliards de la MauBank dans le cadre de l’opération sauvetage de Bramer Bank du groupe de Rawat.

NPFL 1er client

De ce fait, la National Property Fund Limited est le premier client à ce tableau avec Airports of Mauritius Ltd en deuxième position pour un montant de Rs 7,5 milliards, dont Rs 7,2 milliards en provenance de l’étranger. De son côté, le poids de l’endettement du Central Electricity Board est de Rs 4,5 milliards, dont un montant de Rs 3,2 milliards de l’étranger garanti par le gouvernement. Les autres corps para-publics, s’étant fait prévaloir des béquilles du gouvernement pour des emprunts sont la State Trading Corporation pour Rs 2,5 milliards sur le plan local, excluant la facture de compensation de l’arbitrage de Betamax, la Mauritius Ports Authority pour Rs 1 milliard, la Mauritius Telecom avec Rs 788 millions au 30 juin dernier, probablement le prêt de l’EXIM Bank de la République populaire de Chine pour le projet de Safe City et la Mauritius Broadcasting Corporation pour Rs 220 millions.

Avec cette nouvelle formule de présentation de la dette publique, l’hôtel du gouvernement soutient offi ciellement que « as regards the Line of Credit made available by EXIM Bank of India to the SBM (Mauritius) Infrastructure Development Co Ltd (SBMIL) it cannot be accounted as debt as no disbursement has been made so far. It must be stressed that the expenditure of Metro Express Ltd up to now has been met from equity injection by Government in the company through the grant received from the Government of India ». Ces mêmes milieux prennent également l’engagement en contenant tout “triangage” que « any disbursement from the line of credit to SBMIL, which is wholly owned by State Investment Corporation Ltd, will be treated as public sector debt as SIC is a state owned company ».

Cette approche eu égard à la dette publique fait suite à la polémique dans le sillage de l’interpellation parlementaire de la députée du PMSD Malini Sewocksingh sur les dettes des compagnies privées du gouvernement, à l’Assemblée nationale, mardi dernier. Les députés de l’opposition ont dénoncé avec force l’« opacité entourant les Special Purpose Vehicles ». À Adrien Duval, qui avait adopté ce cheval de bataille, le Premier ministre a rétorqué que « l’opacité est dans votre tête », précisant avoir dit que les informations demandées seront compilées et placées à la bibliothèque de l’Assemblée nationale.

La députée du PMSD avait demandé au Premier ministre de fournir les détails concernant les prêts, subventions et lignes de crédit pris et reçus par le gouvernement, les organismes parapublics et les entreprises associées ou privées dont le gouvernement est actionnaire de 2015 à ce jour, ainsi que s’il déposera la liste, indiquant dans chaque cas le montant reçu, le nom de l’institution de réception et de l’établissement de délivrance, de même que le taux d’intérêt applicable, le cas échéant, et les conditions de remboursement.

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