ÉCONOMIE : La MCB prévoit un taux moins optimiste de 3,5 %

En attendant les premières conclusions des Article IV Consultations du Fonds monétaire international (FMI) en ce début d’année, la Mauritius Commercial Bank lance un premier pavé dans la mare avec des prévisions moins optimistes de croissance économique. En effet, la première édition de MCB Focus de 2013 mise sur une croissance économique de 3,5 % cette année, soit 20 points de moins que les prévisions officielles de Statistics Mauritius. Néanmoins, la MCB attire l’attention sur le fait que d’importants « downside risks » à la croissance se présentent avec la croissance susceptible d’être inférieure à ce baseline scenario cette année.
Le MCB Focus No 53 passe également en revue la situation dans les principaux secteurs économiques tout en soulignant le maintien de la tendance à la hausse du taux de chômage pour la quatrième année consécutive, avec également deux demandeurs d’emploi sur cinq âgés de moins de 25 ans. MCB Focus revient également sur le débat du « misalignment » de la roupie en révélant que les 13 % à la fin de mai de l’année dernière ont été ramenés à 8 % actuellement selon les méthodologies du FMI.
Situant l’enjeu sur le plan économique en 2013, le MCB Group Chief Strategy Officer et Advisor auprès du conseil d’administration, Gilbert Gnany, souligne d’emblée que « the real GDP growth of Mauritius is projected to stand at a sub-par rate of 3.5 % in 2013 as per our baseline scenario, with the direct and multiplier repercussions of shaky global prospects remaining a serious drag on the performances of key export oriented sectors and on the rate of capital formation by businesses ».
Dans la conjoncture, l’une des principales préoccupations de la MCB concerne l’évolution des investissements du secteur enregistrant une baisse de 3,7 % en termes réels l’année dernière. Les perspectives sont que ce paramètre économique poursuivra sa contraction en 2013 pour se retrouver sous la barre des 17 % du PIB. « The deficiency of productivity-raising investment, particularly at the private sector level, is of real concern to Mauritius insofar as capacity building can be considered as the most viable and long-term enabler to provide the economy with enough support to expand at a notable pace and yield adequate job creation », note encore Gilbert Gnany.
De ce fait, la MCB lance un pressant appel aux autorités en vue de relancer le Reform Agenda, qui semble être en panne en soulignant que « the principles of reform should not be vulnerable to reversals or substantial amendments in ways and means that might mitigate their initial objectives and targets ».
Economic Prospects
Le MCB Group Chief Strategy Officer et Advisor auprès du Board prône un « package of national reform policies sufficiently pragmatic to cater for changing realities and long-term considerations » tout en faisant comprendre que « at the end of the day, our debate should not be about the rhetoric of the economic growth rate being higher or lower by one or two decimal points after having recourse to complex assumptions and multivariate statistical analyses ».
Au chapitre des Economic Prospects, Vick Hurrynag, Head de Strategy, Research and Development et Nuvin Balloo, Business Strategies – Research, confirment une croissance de 3,5 % en 2013 car « the Mauritian economy is forecast to remain under pressure this year ». Ils vont plus loin en citant des downside risks consequents avec pour conséquence une éventuelle revision à la baisse du taux de croissance. « The country’s economic growth could turn out to be lower than what the baseline scenario postulates if the following potential developments materialise : (i) an acute worsening of global economic disturbances, possibly linked to the aggravation of the eurozone crisis, (ii) significant hikes in oil prices as geopolitical tensions escalate ; and (iii) the domestic economic reform process losing further pace or being subject to policy reversals », ajoute la MCB.
L’analyse de la plus importante banque commerciale sur les divers secteurs économiques, comme suit, n’offre guère des perspectives brillantes :
– sucre : après une baisse de 7 % en 2012, la production sucrière restera en territoire négatif avec la menace sur les quotas d’exportation sur le marché de l’Union européenne se faisant de plus en plus précise à partir de 2015 ;
– tourisme : une conjugaison de facteurs, dont une hausse modérée dans le nombre des arrivées de touristes, des dépenses privées à la baisse et des incertitudes économiques sur les marchés touristiques porteurs et des répercussions néfastes sur les recettes brutes touristiques même si l’ambition est de crever la barre d’un million de touristes,
– textile : une croissance marginale, conséquence des initiatives de diversification de marchés et de produits pour contrebalancer les difficultés sur les marchés d’exportation,
– Global Business : expansion de mise d’autant plus que l’Inde a reporté à avril 2016 la mise en application des General Anti-Avoidance Rules même si des menaces sur le Double Taxation Avoidance Treaty perdurent,
– Seafood Hub et ICT : la croissance de rigueur.
Hausse du chômage
La MCB s’appesantit sur les répercussions du ralentissement de la croissance sur le chômage, qui enregistre une hausse pour la quatrième année consécutive. « Worryingly, female unemployment stood as high as 12.7 % during this period, while 44 % of the total number of unemployed was aged below 25 years. Based on recent trends, the nationwide unemployment rate worsened, for the fourth consecutive year, to an estimated 8.0 % in 2012, with the indicator being projected to further deteriorate to attain 8.3 % in 2013, reflecting the impact of prolonged economic difficulties on the revenue-generating capabilities of firms, sustained market uncertainties and entrenched labour market rigidities », notent les spécialistes de la MCB.
Les points positifs dans le tableau de bord de l’économie relevés dans MCB Focus concernent le déficit budgétaire et l’évolution de la dette publique. « The budget deficit for 2012 is estimated to have stood at 1.9 % of GDP, which is much lower than initial figures, even though part of the better outcome is explained by delays in the unfolding of key projects. For 2013, the budget deficit is forecast to be contained at 2.2 % of GDP despite the continuous investment in public infrastructure and an increase in expenses linked to the implementation of the Pay Research Bureau report ».
Par contre, des inquiétudes persistent au niveau du déficit de la balance commerciale, qui devra atteindre Rs 88 milliards en 2013, soit 23 % du PIB, contre Rs 82 milliards l’année dernière et cela en dépit d’une « foreseen improvement in exchange rate dynamics on the back of gains of the euro in recent weeks ».

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