Économie – la MCCI concède : “Notre résilience demeure fragile”

  • Charles Harel succède à Namita Jagarnath Hardowar à la présidence

La présidente sortante de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maurice (MCCI), Namita Jagarnath Hardowar, a fait un état des lieux sans concession de la situation économique. Elle intervenait lors de la 175e assemblée générale de l’institution, hier, en présence de la ministre du Développement industriel, Naveena Ramyad. Elle a expliqué que le monde évolue dans une nouvelle ère, marquée par le conflit en Ukraine et l’instabilité géopolitique, soulignant que les efforts collectifs ont été cruciaux pour assurer la résilience économique, tout comme la persévérance des opérateurs économiques.

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Toutefois, la présidente sortante de la MCCI maintient que cette résilience “demeure fragile” en vue des conflits mondiaux, des problèmes majeurs dans les chaînes d’approvisionnement et des effets du changement climatique, notamment. D’autre part, et à plusieurs reprises, elle a mis en exergue l’importance de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires.

Commentant les prévisions de croissance du Fonds monétaire international de 4,9% pour l’année en cours et celles de 6,5% des autorités locales, Namita Jagarnath Hardowar préfère parler d’ambitious growth, réitérant que « these ambitious growth rates need to be translated into a reality to meet our socio-economic aspirations and requires the collective efforts of all stakeholders. »

Cela dans un contexte où les politiques monétaires se durcissent, notamment chez les partenaires commerciaux et que le monde reste vulnérable aux chocs, à l’escalade des conflits, à un marché de l’emploi en grande difficulté et à une dette grandissante sans cesse. « Achieving resilience necessitate pragmatic policies », souligne avec force la présidente sortante de la MCCI.

À quelques semaines de la présentation du prochain budget, elle plaide donc pour des mesures fortes et une Sound Fiscal Management, qui doivent être les priorités dans la conjoncture économique. Il s’agit de revigorer l’économie et s’attaquer aux problèmes qui affectent certains secteurs en particulier qui affichent un ralentissement de leur croissance.  Elle souhaite aussi des mesures face à la migration de la main-d’oeuvre qualifiée.

Face à ces défis, la MCCI propose 13 mesures pour stimuler une croissance inclusive et durable. « Au cœur de cette stratégie : un nouveau modèle,  qui ne laisse personne de côté, qui valorise la contribution de chaque citoyen et qui crée des opportunités pour tous », a-t-elle souligné.

Parmi les idées phares énoncées, le renforcement du dialogue public-privé, la conjugaison de la reconnaissance des employés avec la productivité et la compétitivité, l’amélioration des politiques fiscales et financières pour éviter l’austérité, ou encore la mise en place d’une politique migratoire efficace pour pallier la pénurie de main-d’œuvre.

« Il est impératif d’offrir les incitations nécessaires et d’adopter des politiques ouvertes concernant la migration de main-d’œuvre qualifiée, l’adoption de technologies et la promotion d’une concurrence ouverte sur le marché, tout en protégeant les plus vulnérables, plutôt que de s’appuyer sur des réglementations du marché », ajoute la présidente sortante. L’importance du capital humain a également été mise en avant, avec un appel à investir massivement dans le développement des compétences.

La transition énergétique et la lutte contre le changement climatique constituent un autre axe majeur de ce plan. La MCCI plaide pour des investissements dans des infrastructures résilientes au climat, la facilitation de la transition vers les énergies renouvelables et l’adoption de technologies innovantes.

« Nous devons donner la priorité aux investissements dans des infrastructures résilientes au climat et faciliter la transition vers des sources d’énergie renouvelables pour atténuer ces risques et assurer un avenir durable aux générations futures », fait-elle encore ressortir.

Pour sa part, la ministre du Développement industriel, Naveena Ramyad, a salué l’engagement des institutions du secteur privé et du gouvernement pour transformer le paysage économique du pays. « Nous vivons dans un monde interconnecté et sans filet de protection, c’est difficile de prévoir ce qui va se passer sur la scène mondiale, l’incertitude est la seule constance. L’environnement est volatile. Ces nouvelles dynamiques vont contribuer à affecter notre économie. Nous devons continuer à surveiller de près la situation et venir de l’avant avec des solutions », déclare-t-elle.

La ministre a voulu être rassurante à l’égard des opérateurs économiques à l’effet que le gouvernement est « pleinement conscient » des difficultés auxquelles fait face l’industrie manufacturière. Elle ajoute que des actions nécessaires ont été prises pour aider les opérateurs par le biais d’initiatives, sous la Stratégie Industrielle Neutre en Carbone visant à évoluer vers des sources d’énergie plus propres et renouvelables.

Naveena Ramyad a aussi fait ressortir que « le ministère reste ferme dans sa détermination à être à l’avant-garde de la transformation numérique. Je serai votre partenaire et votre défenseur pour faire avancer toutes les propositions, suggestions et idées significatives émanant de la Chambre de Commerce et d’Industrie. »

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