Économie – Monetary Policy Committee – La BoM prévoit un taux de croissance de 2,6% à 2,8%

  • Le taux d’intérêt directeur passe de 3,35% à 2,85% par an
  • Harvesh Seegolam: « L’idée est de donner un ballon d’oxygène aux secteurs qui sont affectés en ce moment »

Le Monetary Policy Committee de la Banque de Maurice a baissé, hier, le taux d’intérêt directeur de 50 points de base passant de 3,35% par an à 2,85% par an. Une annonce sans surprise dans la conjoncture pour les milieux d’affaires.  Le nouveau gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, qui présidait sa première réunion de cette instance, soutient qu’« à travers cette mesure nous pensons pouvoir donner un nouvel élan à l’économie mauricienne et permettre aux opérateurs de respirer par rapport aux difficultés auxquelles ils sont confrontés. L’idée est de donner un ballon d’oxygène aux secteurs qui sont affectés en ce moment ». À ce stade, la Banque de Maurice a révisé à la baisse le taux de croissance, soit dans la fourchette de 2,6% à 2,8%.

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Compte tenu du contexte économique, les hôteliers, le secteur manufacturier et les entreprises doivent avoir un allègement des pressions qu’ils subissent durant ces temps difficiles. « En baissant le taux d’intérêt, nous souhaitons voir davantage d’investissements dans le pays. C’est l’occasion de développer de nouvelles pistes économiques engageant de nouvelles entreprises Nous parlons de chocs de la chaîne d’approvisionnement. Cela crée de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs à Maurice. Nous adoptons donc une stratégie qui permet d’assouplir les financements bancaires », ajoute Harvesh Seegolam. Il a également annoncé que la Banque centrale travaille actuellement avec la Mauritius Bankers Associations et d’autres banques en vue de l’introduction éventuelle d’autres mesures d’accompagnement appropriées. Les discussions sont en cours et une rencontre a eu lieu hier après-midi à cet effet.

S’agissant du taux de change, le gouverneur de la Banque de Maurice a observé que la roupie s’est consolidée par rapport au dollar américain ces derniers jours. « The boost should be given in such a way that it supports our export-oriented organisations. We are closely watching the situation and will act accordingly », a-t-il dit.  Il a lancé un appel aux banques de s’assurer que davantage de crédit soient mis à la disposition des opérateurs économiques afin qu’ils puissent augmenter les activités économiques. « Je m’attends à ce que la confiance prévale parmi les opérateurs et les investisseurs », dit-il.

Évoquant les délibérations de la réunion de la MPC d’hier, Harvesh Seegolam a expliqué qu’elle a permis d’évaluer les derniers développements économiques et financiers au niveau international. La MPC a constaté que l’économie mondiale est soumise à une incertitude accrue et que les marchés financiers mondiaux sont extrêmement volatils. Il a constaté que l’OCDE avait abaissé son évaluation de la croissance mondiale pour 2020 d’un demi-point de pourcentage à 2,4% en raison de l’épidémie de COVID-19. Les Downside Risks à la croissance mondiale ont augmenté en raison des perturbations du commerce mondial et des voyages. Les pressions inflationnistes mondiales devraient rester modérées.

Passant en revue la situation économique locale, Harvesh Seegolam avance que l’économie a fait preuve de résilience jusqu’ici. « Toutefois, nous ne sommes pas immunisés face à cette situation sans précédent et à tant d’incertitudes », concède-t-il. « Nous devons tous nous sentir concernés par les impacts significatifs du Covid-19 sur l’économie nationale », ajoute-t-il en déclarant que  « la Banque centrale en compagnie des parties prenantes multiplie les efforts pour atténuer l’exposition de Maurice aux risques auxquels elle devra faire face. L’industrie touristique sera le plus vulnérable surtout que nos principaux marchés, comme la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie, sont touchés par l’épidémie. Parmi les autres problèmes qui affecteront la croissance figurent la baisse des exportations et des investissements privés. Le déficit de la balance courante devrait se creuser davantage cette année.  Par contre, le pays dispose de réserve en devises étrangères d’un montant de Rs 274 milliards à la fin de février,  représentant 12,8 mois d’importations ».

L’incertitude associée à l’épidémie de COVID-19 est également susceptible d’influencer la confiance des consommateurs et des entreprises. Avec  l’impact de COVID-19, le taux de croissance du PIB réel se situerait entre 2,6% et 2,8% pour 2020 par rapport à 3,6% l’année dernière. Le taux d’inflation devrait être de l’ordre de 1,5%.

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