Economie : la BoM récuse toute faillite face au trou de Rs 11 milliard

Les autorités avancent qu’il n’y aurait aucune urgence pour la recapitalisation comme recommandé dans les Article IV Consultations du FMI

Les pertes de l’ordre de Rs 11 milliards affichées par la Banque de Maurice dans son bulletin mensuel pour le mois d’octobre continuent à susciter polémiques et critiques. Des économistes élèvent la voix pour exprimer leurs inquiétudes et pour dénoncer la politique financière pratiquée par la Banque Centrale. Ces pertes font également l’objet d’interpellations à l’Assemblée nationale lors du Question Time de mardi prochain. Toutefois, au niveau de la Banque centrale, on temporise et relativise la situation en s’appesantissant sur le caractère Comprehensive de ces pertes, c’est-à -dire qu’elles ne représentent pas des pertes opérationnelles mais des pertes non réalisées, soit un manque à gagner, en raison de la situation prévalant sur le marché financier international.
« Les Gross Official international Reserves de la Banque de Maurice sont confiées aux meilleurs Assets Managers sur la place financière internationale. Or, il n’est un secret pour personne que tous les grands marchés financiers à travers le monde ont enregistré de baisse sensible », explique-t-on au niveau de la Banque de Maurice dans le cadre d’un exercice s’évertuant à rassurer le marché.

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À la BoM Tower, l’on s’appesantit sur le fait qu’il n’y a pas lieu de céder à la panique dans la conjoncture. On se dit confiant que la situation est en passe de s’améliorer et que le public aura une vision plus réaliste de la situation avec la publication prochaine du Balance Sheet au 30 juin dernier de la Banque Centrale dans les prochaines semaines.

Toujours au sein de la Banque de Maurice, on estime que Maurice n’est pas dans une situation isolée et que la plupart des banques centrales dans le monde sont confrontées à la même problématique. On cite notamment les bilans des banques centrales en Australie, de la Reserve Federal ( FED) des États-Unis, de Singapour et de l’Inde entres autres aussi que les principaux fonds souverains internationaux dont celui de Norvège. « Cela ne veut nullement dire que la Banque Centrale est en faillite », s’évertue-t-on de rassurer.
S’agissant de la capitalisation de la Banque Centrale, on fait comprendre que depuis 1998, le capital est passé de Rs 2 milliards pour atteindre Rs 10 milliards aujourd’hui.
« La Banque de Maurice n’est pas contre sa recapitalisation qui relève d’une décision gouvernementale mais il n’y a aucune urgence pour le moment », fait-on ressortir. À la Banque Centrale, l’accent est mis sur le rôle capital pour garantir la stabilité financière dans le pays et pour venir en aide à l’économie nationale avec une décroissance de 15%, dont l’One Off Grant accordé au gouvernement, le moratoire introduit pour le remboursement des prêts bancaires, etc.

Par ailleurs, au niveau du taux directeur, le Monetary Policy Committee a toujours adopté une Cautious Approach. Ainsi, dans un premier temps le taux d’intérêt a été augmenté graduellement. C’est uniquement après que le MPC se soit assuré que l’économie se soit engagée dans la voie de la reprise que le Key Repo Rate a été augmenté de 100 points.
Au chapitre des opérations de la Mauritius Investment Corporation (MIC), les principaux interlocuteurs au niveau de la BoM Tower avancent qu’elles auront permis de venir en aide aux entités stratégiques et viables. Ils s’appuient sur des chiffres, qui seront publiés prochainement pour justifier leur position.

A ce stade, les réserves de la Banque Centrale représentent seize semaines d’importation et devraient atteindre vingt semaines en 2024. Toutefois en ce qui concerne la disponibilité des devises étrangères, La Banque de Maurice concède que la situation est encore Tight mais qu’elle interviendra si le besoin se fait senti, tour en rejetant les allégations de Priority List pour l’allocation de devises.

La Banque de Maurice se dit également confiante par rapport à la roupie.« La valeur de la roupie dépend de la situation sur le marché de change mais tout indique que la roupie continuera à se consolider. Le fait que la plupart des établissements hôteliers affichent complet pour la fin de l’année et dans certains cas jusqu’à juin de l’année prochaine et qu’à la MEXA, les carnets de commandes sont remplis indiquent la rentrée des devises est assurée », insiste-t-on au niveau de la BOM.

La prochaine réunion du Monetary Policy Committee est prévue pour le 14 décembre .

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