(Economie) Textile : 2 600 employés sur le pavé avec la fermeture d’Esquel Group

– Après celles de Goodlands et de Flacq, les usines de Beau-Bassin et Grand-Bois cessent leurs opérations

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La fermeture annoncée d’Esquel Group s’accélère avec l’ouverture des négociations pour la compensation des 1713 Mauriciens et 900 travailleurs étrangers. Me Assad Peeroo, qui représente les travailleurs, a eu une réunion à ce sujet hier, au ministère du Travail. Initialement, les employés réclamaient une indemnité de trois mois par année de service. La direction d’Esquel précisera sa position sur la question. Cette fermeture du géant du textile s’est faite par phase. En mars de cette année, il avait annoncé la fermeture de son unité d’Argy, à Flacq, après celle de Goodlands. Des difficultés sur le marché international, notamment des pressions des États-Unis sur la question de « forced labour », seraient à la base de cette fermeture.

En mars dernier, les employés d’Esquel à Flacq ont reçu une lettre de la direction, l’invitant à prendre leur Voluntary Retirement Scheme. Cette option, avait-on précisé, était offerte « à tous les employés ». Ceux qui ne souhaitaient pas prendre cette option, ont été transférés à l’unité de Beau-Bassin. À cette époque, la direction avait insisté sur le fait que le groupe maintenait ses activités à Maurice. Toutefois, vers la fin du mois d’août, l’annonce de fermeture a été faite par un responsable, d’abord à l’unité de Grand-Bois et ensuite à Beau-Bassin. En septembre, 220 travailleurs malgaches ont ainsi vu leurs contrats non renouvelés et ont été contraints de quitter le pays.

Cette fermeture progressive a passé cette semaine, l’étape des négociations pour les indemnités. Dorénavant, c’est l’avocat Assad Peeroo qui défend les intérêts des travailleurs, alors qu’ils étaient auparavant représentés par le syndicaliste Atma Shanto. Une première réunion a eu lieu hier, au ministère du Travail, pour discuter du montant de la compensation. Initialement, les travailleurs avaient opté pour une indemnisation à hauteur de trois mois par année de service. Le ministère attend toutefois la proposition de l’employeur, pour finaliser le montant. Il en ressort déjà qu’Esquel Group pourrait s’aligner sur ce qui est prévu dans la loi, soit 15 jours par année de service.

Cette fermeture du groupe Esquel à Maurice n’est pas isolée. Sur le plan international, c’est le groupe hongkongais lui-même qui se retrouve en difficultés. Pourtant, dans sa communication aux employés en mars dernier, la direction laissait comprendre : «Whilst it is true that customer demand will be less in 2020 when compared to the past few years and this will require us to reduce our production capacity, we will begin supplying 3 new customers this year and we hope to grow our business in 2021.» Sept mois plus tard, les choses ont changé. Sur son site internet, le groupe annonce ainsi qu’il se voit contraint de fermer plusieurs usines, afin de réduire les coûts, à la suite de la pandémie de COVID-19. Outre les usines à Maurice, des unités à Fenghua en Chine, ainsi qu’à Penang et Kota Bharu, en Malaisie, ont aussi fermé en avril et juin dernier.

Par ailleurs, Esquel Group a été également mis en cause par le US Department en Commerce, pour « forced labour ». Une accusation que le groupe a rejetée, mais qui a un impact sur sa clientèle.

À Maurice, ce sont dorénavant plus de 2 000 personnes qui se retrouvent sans emploi avec cette situation. Quant aux travailleurs étrangers, ils seront rapatriés. On ne sait encore, si dans la conjoncture actuelle, certains pourront être redéployés vers d’autres usines, comme tel est le cas habituellement.

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