Écosystème numérique : lancement de la Mobile ID et de la MWA Mobile App

Le ministre Balgobin: « Mauritius becomes the first African country and is amongst the first few in the world to bring in a Digital ID Wallet based on international ISO standards”

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Une nouvelle étape dans le développement de l’écosystème numérique a été franchie, hier. En effet, la Mobile ID a été lancée, avec le ministre des Technologies de l’information, de la Communication et de l’Innovation, Deepak Balgobin, affirmant que cette démarche ne représente pas seulement une mise à niveau technologique, mais surtout et avant tout une déclaration audacieuse de l’engagement du gouvernement à moderniser notre écosystème numérique. « Cela garantit que Maurice reste à la pointe de l’innovation et que les citoyens bénéficient de la commodité offerte par les technologies émergentes. Mauritius becomes the first African country and is amongst the first few in the world to bring in a Digital ID Wallet based on international ISO standards », s’est-il appesanti lors de son intervention au Sir Harilal Vaghjee Memorial Hall à Port-Louis, à l’occasion du lancement de la Mobile ID et de l’application mobile MWA.

Aux premiers rangs avaient pris place le Speaker de  l’Assemblée nationale de Maurice, Adrien Duval, des parlementaires de la majorité, le Regional Vice-President Sales (Africa)-Identity and Biometrics de Thales, Remy Muscat, et d’autres personnalités étaient également présents à la cérémonie de lancement. Le ministre Balgobin se félicite de ce développement, plaçant la république de Maurice aux premières loges en matière d’introduction et d’utilisation du numérique dans la vie de tous les jours. Il a fait comprendre que dans l’immédiat le recours de la Mobile ID demeure facultatif.

Toutefois, Deepak Balgobin a fait ressortir que les citoyens peuvent utiliser leur Mobile ID respective à la place de leur National ID Card comme preuve d’identité, mais en insistant qu’il n’est pas obligatoire pour quiconque de s’inscrire pour un identifiant mobile conformément à la loi sur la carte d’identité nationale. Par ailleurs, il a laissé entendre que le gouvernement a posé les bases d’un écosystème numérique qui octroie des pouvoirs à chaque citoyen et améliore les services publics.

« Avec la Mobile ID, symbolisant les fondements d’une république de Maurice plus connectée, sécurisée et innovante, nous adoptons une technologie qui propulsera notre pays à l’avant et garantira que nous restons à l’avant-garde du progrès à l’ère numérique », estime le ministre. Il a mis en avant que, pour s’inscrire au réseau de Mobile ID, les citoyens doivent être détenteurs à la fois de la pièce d’identité physique (National ID Card) et d’un compte MauPass. D’après lui, les citoyens, souhaitant obtenir le Digital Wallet devront alors télécharger l’application MWA depuis Google Playstore ou Apple Appstore. Ils devront également passer par un processus d’intégration rigoureux qui garantit que seul le titulaire légitime d’une carte d’identité est attribué à son portefeuille numérique, a-t-il ajouté.

De plus, le ministre Balgobin a précisé qu’avec un service aussi innovant et moderne, une série de fonctionnalités de sécurité avancées ont été soigneusement intégrées dans le système pour protéger les données des citoyens. Il a donc fourni de nombreux détails concernant la sécurité de la Mobile ID, la protection des smartphones, une application de vérification, la vie privée et la protection des données, ainsi qu’un audit de sécurité indépendant.

Pour sa part, Remy Muscat a affirmé que, pour les entreprises et les agences gouvernementales, la Mobile ID simplifie le processus commercial, ce qui entraîne l’exécution plus rapide des services et une amélioration de l’expérience des citoyens. Il a également insisté sur les fonctionnalités de sécurité et de confidentialité de la Mobile ID, garantissant que les données sont toujours protégées par des mécanismes de cryptage sophistiqués.

Et quid du stockage des données biométriques?

L’introduction de la Mobile ID Card fait suite à la promulgation par le gouvernement en février dernier de trois séries de Regulations, à savoir les National Identity Card Regulations 2024, les National Identity Card (Card Usage) Regulations 2024 et les National Identity Card (Mobile ID) Regulations 2024. L’un des principaux objectifs de ces Regulations est de prévoir “the option to use an electronic version of the ID Card (Mobile ID) stored in a mobile app (Digital Wallet) that can be downloaded onto a smart mobile device, as an alternative to the traditional ID Card.”

Par ailleurs, le gouvernement avait fait comprendre que “the smart ID will be linked to a mobile application to serve as an extension of the ID card, allowing online transactions to be made even without the physical card.” De ce fait, mention était faite que “fingerprint minutiae will still be in place for the new card, with temporary storage of data by the issuing authority, such that these will be kept only on the identity card.” La Mobile ID Card inclut aussi des options de pièces justificatives, dont des travel documents, driver’s licenses, health cards, etc.” Néanmoins, la décision officielle d’intégrer ces facilités revient au Prime Minister’s Office même si techniquement les dispositions techniques, notamment avec MauPass, sont déjà mises en place.

Toutefois, une étude intitulée Smart ID Cards in Mauritius – Balancing Rights and Freedoms with National Identification Needs, signée de Sarah Siumbu et Christina Chan-Meetoo de l’Université de Maurice en date de juillet dernier remet en perspective la controverse des Storage and Retention of Fingertprints and Other Biometruc Data by the State, soit le stockage des données biométriques, dans le sillage du jugement de la Cour suprême de 2015. Et cela même si l’utilisation de la MobileID Card est pour l’instant facultative, relançant du même coup le débat, qui avait fait rage avec l’introduction de la Smart ID Card.

Au chapitre des Potential Concerns, cette étude au titre d’IntelWatch note que “even though the Mobile ID will have temporary storage of data that will be kept only on the identity card, the introduction of Digital Remote ID proofing raises the possibility that citizens’ biometric data may be stored somewhere, which would be in breach of the judgments of the Supreme Court of Mauritius and that of the United Nations Human Rights Committee.”

S’appesantissant sur le fait que les attendus du jugement de la Cour suprême de 2015 et le Pronouncement du Comité des Droits de l’Homme doivent être respectés par rapport à la preservation of individual rights and freedoms, le tandem Siumbu/Chan-Meetoo met l’accent sur une série de sauvegardes, dont

Balancing Utility with Privacy : dans la mesure où le Chip de la Mobile ID Card contiendra des données électroniques, susceptibles d’être décodées par des Card Readers des institutions publiques, soit des banques ou des institutions publiques avec la question cruciale surgissant “ how we can extract valuable insights from biometric sensitive data while ensuring individual privacy.”

Proportionality: soulignant que “the concept of proportionality case establishes the limit to which centralised storage can reasonably override an individual’s right to privacy”, l’étude maintient que “the proportionality test should similarly be passed in the introduction of mobile IDs (should the upgraded system include the possibility of the indefinite storing of sensitive personal data elsewhere than in the citizen’s card or personal device being used for identification).

Freedom from Unlawful Surveillance: le nouveau Mobile ID System ne doit être en aucun cas intégré à l’arsenal d’instruments de contrôle pour les besoins d’Unlawful Surveillance.

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