ÉDUCATION | Primaire : Grosse colère de la GTU sur la nomination des maîtres d’école

  • Une vingtaine d’Officers-in-Charge ayant assuré l’intérim pendant plusieurs années redeviennent assistants maîtres d’école
  • 32 éducateurs passent directement au statut de Head Master

La nomination des nouveaux maîtres d’école sur la base de la sélection est finalisée. Les promus ont été invités à signer leur lettre d’acceptation aujourd’hui. Comme on s’y attendait, cet exercice a provoqué beaucoup de frustrations dans le secteur. Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, estime ainsi que c’est un exercice « sans précédent » où une vingtaine de maîtres d’école ayant assuré l’intérim pendant plusieurs années devront probablement retourner en classe. En revanche, 32 passent directement du statut d’enseignant à maître d’école. Ceux qui se sentent lésés porteront plainte au Public Bodies Appeal Tribunal.

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Pour la première fois, la nomination des maîtres d’école s’est faite par sélection alors que, jusqu’ici, la promotion était automatique et se basait sur l’ancienneté. Une première tentative d’appliquer la sélection dans les années 90’ avait été vivement contestée. En 2008, le PRB est revenu avec cette proposition, mais celle-ci n’avait jamais été appliquée. Ainsi, l’exercice de promotion 2019 avait provoqué des mécontentements dans le secteur, les syndicats de l’éducation ayant exprimé leurs craintes sur un exercice impartial avec la sélection. Vendredi dernier, les nouveaux maîtres d’école ont été avisés de leur promotion. Ils doivent signer leur lettre d’acceptation aujourd’hui. Ce n’est qu’après cela que la liste sera rendue officielle. Mais déjà, la grogne se fait entendre au sein de la profession. Vinod Seegum prévoit ainsi que la rentrée 2020 sera très mouvementée. « Sur les 154 nommés, une vingtaine d’Officers-in-Charge, ayant assuré l’intérim pendant 3 ou 4 ans, ont régressé. Ils retrouvent le statut de Deputy Head Master (DHM) et pourront même retourner en classe. Dans quel pays voiton une chose pareille ? » se demande-t-il.

Il ajoute que lors des discussions avec le ministère de l’Education, dans le sillage de cet exercice, le syndicat avait bien insisté sur la nécessité de confirmer à leurs postes les Officers-inCharge en priorité. « Vous imaginez que, pendant toutes ces années, ils ont agi comme maître d’école et que maintenant, ceux qui étaient sous leurs responsabilités, ont été promus. Il faut savoir qu’un DHM ne reste pas nécessairement au bureau. Il peut être appelé à travailler en classe, si besoin est. Et voilà des maîtres d’école qui redeviennent enseignants du jour au lendemain. C’est le monde à l’envers. » En revanche, relève Vinod Seegum, 32 éducateurs deviennent directement maîtres d’école sans passer par le statut d’assistant maître d’école.

« Selon les critères, ceux éligibles pour la promotion étaient les DHM, les éducateurs avec 18 années de service minimum ou les éducateurs ayant 12 années de service ou plus, mais détenteur d’un “degree”. Imaginez ce que cela fait de voir son junior promu à sa place. Il y a une grande frustration dans le secteur. » Le plus frustrant, poursuit-il, c’est qu’il y a des personnes « qui n’étaient presque jamais à l’école mais qui ont été promues à la place de ceux qui travaillaient ». De plus, déplore le président de la GTU, parmi les nommés, il y a des personnes qui ont « ouvertement fait campagne sur les réseaux sociaux et sur le terrain » pendant les élections. « Il y a même des proches des candidats battus. Certains clamaient déjà à l’avance qu’ils allaient être promus. Je note également que les considérations communales et castéistes marquent aussi cet exercice de promotion. » Par ailleurs, ajoute Vinod Seegum, aucun membre de l’exécutif de la GTU n’a été promu. Il souligne que cet exercice ressemble à la promotion des mentors en 2006, où ses collaborateurs avaient été ignorés. « Il semble que cet exercice a été fait pour casser les reins de la GTU. » Il rappelle que le syndicat avait réalisé une pétition avec 3 000 signataires qu’il avait remis au Premier ministre. « En revanche, je vois que d’autres syndicats ont été gâtés avec un certain nombre de nominations. Nous n’allons pas baisser les bras pour autant. » Vinod Seegum invite ainsi ceux qui se sentent lésés à se tourner vers le Public Bodies Appeal Tribunal (PBAT). « Je vais les accompagner et nous allons contester cet exercice. Ce que je regrette, c’est que cette situation bouleversera la rentrée 2020. Il y a une grande frustration et j’avais déjà dit qu’il faut éviter une telle situation pour que les enfants n’en souffrent pas. »

Vinod Seegum est également très critique envers la Public Service Commission qui, selon lui, doit montrer plus de transparence. « Comment, dans un entretien de 10 minutes, peuvent-ils évaluer si quelqu’un est apte à gérer une école. De plus, il n’y a même pas eu d’examen, comme cela se faisait auparavant. C’est à la lumière de cet examen qu’on appelait les gens pour l’entretien. » Suivant cet exercice de promotion, la liste des transferts pour la rentrée 2020 devra être revue. Celle-ci était déjà prête depuis longtemps, mais a été gelée en raison des chamboulements qu’allait provoquer la nomination des maîtres d’école.

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