EDUCATION SECONDAIRE – FIN DE CYCLE : SC/HSC 2022 : Appréhensions et confusion à dissiper

– Des négociations en cours concernant les épreuves académiques non-disponibles en juin et les textes de littérature au programme

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– La VPM et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun : « On fera d’après ce que dit Cambridge »

Alors que beaucoup ont les yeux rivés sur les examens de SC/HSC de 2021, ce sont ceux de 2022 qui provoquent des inquiétudes et soulèvent une série d’interrogations actuellement. Car depuis que le Mauritius Examinations Syndicate a émis une circulaire, précisant que le Syllabus qui sera appliqué pour ces examens est celui de mai/juin 2022, les collèges ne savent plus dans quelle direction aller. Leurs tentatives d’en savoir plus auprès du MES et du ministère de l’Éducation se sont avérées vaines. Dans tous les milieux, on attend des clarifications de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun.

Le flou persiste dans les collèges, suivant la circulaire du MES, indiquant que les examens de SC/HSC de 2022 seront basés sur le Syllabus d’avril/mai/juin de la même année. Des réunions ont été organisées avec tous les départements afin de réorganiser le travail. Pour la journée de jeudi, le MES a été inondé d’appels des responsables de collège, cherchant à en savoir plus sur ce Syllabus. Un enseignant confie : « dans certains collèges, on a demandé d’arrêter le syllabus en cours pour commencer le nouveau syllabus de 2022. Mais nous préférons attendre des instructions claires du ministère ou du MES. Pour le moment, c’est trop vague. Nous avons cherché à en savoir plus, mais personne n’est en mesure de nous dire quoi que ce soit. »

En réalité, le MES ne dispose pas de toutes les réponses à ce stade car les négociations sont toujours en cours entre les autorités mauriciennes et l’examinateur anglais de Cambrudge. Des sources proches du ministère concèdent que les négociations avec Cambridge seraient « ardues ». L’examinateur imposerait une série de conditions par rapport aux requêtes du gouvernement mauricien. Les changements devront également se répercuter sur le coût d’organisation de ces épreuves académiques. D’autant qu’il y a eu une appréciation de la livre sterling ces derniers temps. Cambridge exigerait aussi le respect de son Syllabus, élaboré deux ans à l’avance. Une réunion était prévue entre les officiers du MES et ceux du ministère de l’Éducation hier, pour passer en revue la situation et décider de la marche à suivre.

Une première précision est tombée. Dans les milieux du ministère, on avance que tous les papiers dits “Mauritius only” pourront être proposés en juin. Est-ce à dire que les craintes autour du General Paper sont dissipées ? Il reste aussi à savoir si les thèmes à traiter seront les mêmes. Idem pour le français, sauf que la structure même de certains questionnaires, prévus en juin 2022, est différente de celle de novembre. Les papiers pour les langues orientales tombent également dans cette catégorie.
Pour ce qui est des textes de littérature, des milieux autorisés indiquent que des négociations sont aussi en cours avec Cambridge pour considérer si les textes de novembre 2021 peuvent être considérés en juin 2022, étant donné que les élèves ont déjà commencé à les étudier. Idem pour les papiers d’espagnol, d’allemand, de musique et de statistiques en O-Level, non-disponibles en juin. (Voir déclaration de la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun à ce sujet).

À ce jour, les collèges ne savent pas s’ils doivent aller de l’avant avec les changements dans le Syllabus ou pas. Pritam Mohitram, président de l’Union of Rectors and Deputy Rectors of State Secondary Schools, dit recevoir de nombreux appels de ses membres pour des clarifications en ajoutant que « je souhaite, en tant que président de l’union, avoir une rencontre avec la ministre pour des précisions car il s’agit d’un enjeu national. Cela peut avoir des répercussions sur l’avenir des enfants. Il n’y a pas de résistance avec le changement de calendrier, mais il est temps de communiquer. »

Pritam Mohitram lance également un appel concernant les textes de littérature qui ne seront plus au programme en 2022. « Je demanderai à la ministre de faire une demande à Cambridge afin qu’exceptionnellement nous puissions garder les textes déjà au programme en 2021 car les enfants ont déjà commencé à travailler sur ces textes. Par exemple, pour le français, il y a le Barbier de Séville en 2021 et en 2022, c’est Le mariage de Figaro. Cela risque de créer un chamboulement trop drastique subitement pour ces élèves,» ajoute-t-il.

La VPM et ministre de l’Éducation rassure

Sollicitée par Le Mauricien concernant les matières qui ne sont pas disponibles en juin, dont l’espagnol et l’allemand, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a déclaré : «Pour le moment, Cambridge n’offre pas ces matières en juin. Mais peut-être qu’à l’avenir ces matières seront disponibles en juin et c’est tant mieux. »
En ce qui concerne le General Paper, qui n’est pas au programme des examens de juin, la ministre de tutelle précise : « Cambridge a dit que les examens seront tels que nous le faisons actuellement. On fera d’après ce que dit Cambridge. » Concernant le Syllabus, elle a indiqué que celui-ci est préparé à l’avance, qu’il n’y aura « que quelques petits changements» et que les élèves auront amplement le temps de se préparer.
Par la même occasion, elle a souligné que les candidats de SC qui passeront les épreuves d’allemand, d’espagnol et de musique en octobre/novembre 2021 seront autorisés à monter en Grade 12 (Lower VI), en attendant d’avoir leurs résultats.
Lucien Finette (ex-directeur du MES) :

« Un virage à 180°, mais sans vision »

« J’ai l’impression qu’on fait les choses de manière fragmentée. D’après ce que je constate à travers les médias, ce n’est pas la solution la plus aisée et je ne vois pas que ce qui est proposé va faciliter la vie des parents et des élèves. Je ne suis pas contre le fait de changer le calendrier d’examen, mais que cela soit fait dans une perspective globale et non fragmentée. Chaque jour en entend un communiqué, avec une nouvelle chose et ce n’est pas rassurant car on n’a pas une vision globale. Il doit impérativement y avoir une communication d’un plan d’ensemble pour que tout le monde – les partenaires et la population – soit au courant dans quelle direction on va. Ce qui est temporaire ne peut être permanent. On fait un virage à 180°, sans avoir de vision. On est dans un système hybride. »

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