Les leaders des trois partis politiques de l’opposition, à savoir Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, ainsi que le leader de l’opposition, Arvin Boolell, ont été unanimes hier à qualifier la façon dont les élections villageoises ont été convoquées par le gouvernement « d’entrave à la démocratie ». D’autre part, les réunions tripartites de l’opposition à 18 reprendront le 26 octobre. En outre, pour la première fois, tous les parlementaires des partis de l’opposition se réuniront le 30 octobre, soit avant la prochaine reprise des travaux parlementaires.
« Les procédures ont été trop rapides. Beaucoup de personnes sont dans la confusion et ne savent pas quels documents doivent être apportés. La Commission électorale a posté les documents sur son site web mais combien de personnes sont en mesure de les consulter ? La façon de faire du gouvernement constitue un manque de respect, surtout que les élections ont été annoncées durant la période de Durga Puja alors que tout le monde est en prière et que cette célébration sera suivie par le Divali. C’est la période qu’il a choisie pour fixer le Nomination Day et le jour des élections. Cela est fait exprès », a déclaré Navin Ramgoolam. Ce dernier a rappelé que les élections générales avaient été organisées pendant la période des examens. Il est d’avis que le gouvernement aurait très bien pu donner plus de temps aux gens pour qu’ils puissent s’organiser.
Paul Bérenger a également dénoncé le Premier ministre pour cette démarche bien planifiée. « Il n’y avait aucune raison d’attendre le 16 octobre pour prendre une décision au Conseil des ministres », a-t-il dit. Et de déplorer que les groupements qui veulent présenter des candidats ne disposent que de deux jours (lundi et mardi) pour se faire enregistrer. « C’est inacceptable ! » Il ajoute que même si les partis politiques ne participent pas à ces élections, ils encouragent les villageois à y prendre part « car ce sont des élections très importantes ». Il a estimé qu’il est encore possible de retarder de quelques jours le Nomination Day afin de donner le temps à tous ceux qui veulent se présenter comme candidats à se préparer.
Xavier-Luc Duval, tout en s’alignant sur la position des deux autres leaders concernant la façon de faire du gouvernement, a rappelé que le PMSD ne participe pas à ces élections mais encourage les personnes valables à présenter leur candidature afin de prendre, par la suite, les commandes du District Council. « Il y a un sentiment national que le MSM s’est approprié du pays et que le syndrome “pei dan nou lamin” est devenu une réalité pour le gouvernement du jour. C’est, donc, l’occasion d’installer des contre-pouvoirs dans le pays, à commencer au sein du conseil de district comme c’est le cas dans le district de Rivière-Noire. » Il a invité le président de la République et le gouvernement « à repousser de quelques jours le délai pour l’enregistrement des partis ».
Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, s’est associé aux trois leaders des partis politiques et a déclaré que la façon de faire du gouvernement « constitue un manque de respect pour les villages ». Il a souhaité que la date du Nomination Day soit repoussée. Il a annoncé que pour la première fois tous les parlementaires des partis de l’opposition se rencontreront le 30 octobre à 15h. Jusqu’ici, seuls les leaders des partis de l’opposition se rencontraient avant les travaux parlementaires. Il a affirmé avoir informé le Clerk de l’Assemblée et a souhaité que le Speaker, Soorojdev Phokeer, ne fasse pas obstacle à cette rencontre. Il a également annoncé qu’à la rentrée parlementaire une motion contre la Contribution sociale généralisée sera déposée et qu’il espère que la motion ne sera pas débattue à 3h du matin.
Interrogés par la presse, les leaders des partis sont dans l’ensemble en faveur du dépouillement le même jour. Concernant les discussions en faveur d’une alliance électorale, Navin Ramgoolam a estimé que le gouvernement « bizin gouverne olie pran nou traka ». Concernant le rejet de la “judicial review” demandée par Roshi Bhadain, Navin Ramgoolam a observé que ce jugement était attendu. Xavier-Luc Duval s’est dit satisfait que les juges travaillent vite et que cela devrait être le cas pour les autres motions.
Pour sa part, Paul Bérenger a observé que la demande de “judicial review” était un faux pas de Roshi Bhadain. « Nous saluons le fait que la Cour suprême soit allée bien vite. Le gouvernement avait utilisé cette demande de Bhadain comme “delaying tactics” pour les motions électorales jusqu’ici », a-t-il ajouté.