ÉLÈVE DÉCÉDÉE APRÈS AVOIR CHUTÉ D’UN AUTOBUS: Bodha annonce une solution urgente d’ici 15 jours

Il n’y avait pas de chauffeur de service le jour où Keshvee Purmasingh a fait cette chute fatale de la porte de secours de l’autobus qui servait de bus scolaire. C’est la réponse donnée par le ministre du Transport Nando Bodha ce matin lors de la Private Notice Question (PNQ). Le ministre a indiqué qu’un comité a été institué au sein de son ministère tout juste après l’accident en vue de se pencher sur les manquements en matière de sécurité au niveau des autobus. Nando Bodha a par ailleurs annoncé qu’un système d’alarme serait à l’avenir installé dans les bus afin d’avertir le chauffeur lorsqu’une porte n’est pas sécurisée. Le leader de l’opposition a salué tous les efforts consentis par le ministre des Infrastructures publiques et du Transport sur ce dossier.
Paul Bérenger : L’honorable ministre des Infrastructures publiques et du transport peut-il nous indiquer le nombre de bus scolaires impliqués chaque année dans des accidents de 2013 à ce jour et le nombre de blessés y relatifs durant cette période ?
Quant au récent accident, qui a vu le décès de l’élève Keshvee Purmasingh, peut-on savoir si le chauffeur de l’autobus a été arrêté et si le véhicule a fait l’objet d’un examen ? Au moment de l’accident en question, le chauffeur était-il en fonction ? Qu’en est-il du nombre d’élèves présents dans l’autobus ? Les portes du véhicule étaient-elles sécurisées ?
Qui plus est, combien de bus scolaires sont actuellement en service, et quel est le nombre de ceux en opération depuis plus de 16 ans ?
Après avoir remercié le leader de l’Opposition d’avoir soulevé un point revêtant une « portée nationale d’importance primordiale », le ministre Nando Bodha a déclaré : « Je pense que nous avons aujourd’hui un système qui n’est pas « safe », ni « accountable ». Nous avons eu une tragédie, ce qui est très triste. Une tragédie de trop. Aujourd’hui, il est plus qu’important de trouver une solution à ce problème de manque de sécurité ». Rien que cet item relatif au transport des scolaires coûte Rs 800 millions à l’État, selon le ministre. S’agissant du nombre de cas d’accidents et de blessures depuis 2013, il y a eu, dit-il, neuf accidents en tout et huit scolaires blessés (six accidents et six blessés en 2013 ; deux accidents et deux blessures en 2014 et un accident fatal en 2015).
Le ministre a poursuivi en indiquant que le lundi 23 mars, le chauffeur a donné une déposition au poste de police. Selon sa version, ce n’est que 500 mètres de là où est tombée la jeune fille qu’il en a été informé. Le 25 mars, il a été arrêté une deuxième fois et a été conduit devant la cour de district et relâché sous caution après avoir payé Rs 25 000. Il y avait ce jour-là 73 passagers dont 60 assis et 13 debout, selon les informations du ministre et il n’y avait pas de chauffeur de service pour ce bus ce jour-là. L’enquête policière est en cours et le système de sécurité était « out of order ». « L’enquête se poursuit pour savoir comment l’accident s’est déroulé ». Nando Bodha a annoncé qu’un comité a été mis sur pied au sein de son ministère en vue de se pencher sur les accidents en lien avec les bus d’école. Et, en vue de renforcer les mesures de sécurité, désormais, le ministère a décidé qu’un bus ne prendra strictement qu’un nombre autorisé de passagers. La présence en parallèle d’un chauffeur et d’un receveur sera désormais obligatoire. Il y aura de plus un système d’alarme qui avertira le chauffeur au cas où la porte de secours n’est pas fermée. Le comité a décidé que cela s’appliquera à tous les bus dans le transport public. La National Transport Authority (NTA) prendra des sanctions nécessaires à tout bus enfreignant la loi. « Nous aurons aussi une session de travail avec le ministère de l’Education pour discuter de toutes les mesures envisageables afin que les scolaires puissent voyager en toute sécurité ». Le ministre a évoqué de plus la nomination d’une personne dédiée à chaque établissement, à la surveillance du nombre d’élèves entrant dans les bus d’école, et pour vérifier s’il y a bien un chauffeur et un receveur. « Nous avons aussi décidé que chaque bus aura à envoyer un relevé quotidien du nombre d’élèves transportés. La personne chargée au niveau de l’école d’embarquer les élèves livrera aussi un relevé en vue d’une vérification croisée des données ». Outre ces mesures, le ministre annonce l’installation de caméras en vue de contrôler le trajet pendant que les élèves sont dans le bus.
S’agissant du nombre de bus ayant plus de seize ans, le ministre Bodha a indiqué qu’il y en a 200 mais que « nous n’avons pas les chiffres du nombre de ces bus qui opèrent tous les jours ». En général, 450 autobus sont utilisés chaque jour pour transporter les scolaires et les après-midi, le nombre est plus élevé, soit 600, vu que certains élèves se font déposer le matin par les parents.
La plupart de ces bus de plus de seize ans sont des bus de la CNT et selon le ministre, bientôt, la flotte de cette compagnie sera renouvelée.
Suite à une question supplémentaire du leader de l’Opposition, Nando Bodha a indiqué que l’Assemblée nationale ne siégeant pas demain, vendredi saint, « il nous reste 15 jours pour venir de l’avant avec des mesures en vigueur au prochain semestre ».
Bérenger : Le jour même, selon mes informations, la jeune fille est tombée et les autres filles criaient mais le chauffeur ne s’est pas arrêté. N’était-il pas au courant ?
Bodha : C’est ce qu’il a rapporté. Selon une version, des volontaires ont transporté la victime à l’hôpital. Le chauffeur a déclaré que la porte de secours s’est ouverte et l’élève est tombée et il en a été informé seulement 500 mètres après. Je pense personnellement, qu’à un moment donné, la porte n’était pas sécurisée. Le chauffeur n’a pas vu ce qui s’est passé. La fille est tombée à la renverse.
Bérenger : Les élèves ayant été témoins de l’accident ont-elles été entendues par la Police ?
Bodha : Je n’ai pas une telle information mais la Police enquête. Je pense qu’elle interrogera certaines d’entre elles.
Bérenger : Puis-je savoir ce qui s’est passé avec celles qui étaient restées dans le bus pendant que le chauffeur est allé donner sa déposition à la Police. Le chauffeur a dit que la fille a sauté. Puis-je connaître la réaction de la Police face à une telle réaction ?
Bodha : La Police a enregistré la déclaration. Le chauffeur a été conduit en Cour le lendemain et il y a eu une première charge provisoire, et lorsque la fille est décédée, il a été à nouveau arrêté.
Bérenger : Ce n’est pas là ma question. Que s’est-il passé avec les élèves qui étaient dans le bus alors que le chauffeur est allé à la Police ?
Bodha : La Police s’est rendue sur les lieux et c’est là qu’ils ont trouvé que le système de sécurité n’était pas en bonne et due forme.
Bérenger : Est-ce le seul examen effectué sur l’autobus ?
Bodha : Il y a eu un examen effectué par la NTA deux jours après. Selon le rapport de la NTA, « the emergency door was found to be locked » deux jours après.
Bérenger : N’est-il pas obligatoire d’avoir un assistant dans les bus d’école ?
Bodha : Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a une loi mais elle n’a pas été respectée. C’est pourquoi désormais, nous aurons une unité qui veillera à ce que le nombre d’élèves autorisés soit respecté.
Le député rouge Osman Mahomed devait pour sa part relever qu’il arrive que les chauffeurs d’autobus affichent un « carefree attitude » du fait que les scolaires voyagent gratuitement. Le ministre a répondu que le problème serait pris en considération et qu’il est ouvert à toute suggestion venant des divers partenaires. « Nous ne pouvons être en train d’y consacrer Rs 800M et ne pas avoir l’esprit tranquille quant à la sécurité de nos enfants ». Le Whip de l’Opposition, Rajesh Bhagwan a pour sa part demandé au ministre s’il serait possible de trouver une solution aux autres cas de mauvaise conduite de la part de chauffeurs et ayant provoqué des accidents. Le ministre l’a assuré que tel sera fait. Le député mauve Reza Uteem a demandé si les portes de secours ne sont pas censées être utilisées juste dans des cas exceptionnels. Ce à quoi le ministre a répondu par l’affirmative.
Suite à une question du député MSM, Mahen Jhugroo, quant au manque d’autobus desservant les établissements scolaires, le ministre a répondu que « le système doit être revu entièrement et doit être « accountable ». Pour sa part, Alan Ganoo a soulevé la pertinente question, à savoir que selon la version d’une élève, le chauffeur aurait dit « ce n’est pas mon problème » et ne s’est pas arrêté. « Pourquoi le chauffeur n’a-t-il pas été arrêté le même jour alors que la victime était dans un état critique ?
Bodha : C’est tout à fait juste. Le chauffeur ne s’est pas arrêté.
Le leader de l’Opposition devait dans une autre interpellation demander au ministère et à la Police de tenir la famille « en détresse » informée de tout progrès dans l’enquête car « ils ont l’impression qu’il y a eu complicité entre la Police et le chauffeur ».
Bodha : Ma secrétaire est la tante de la victime et j’ai eu l’occasion de parler aux parents régulièrement. Je pense que nous devons trouver une solution urgente à ce problème de portée nationale dans les 15 prochains jours.

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