Elizabeth II et Vladimir Poutine

Feue Elizabeth II et Vladimir Poutine sont les deux figures qui ont dominé la scène mondiale durant la semaine écoulée, mais de manière totalement différente. Elles continuent à susciter l’intérêt des chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que les ambassadeurs à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient actuellement à New York, et où le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est intervenu hier.

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Les funérailles de Sa Majesté la Reine Elizabeth II ont mobilisé pendant toute la journée de lundi l’attention d’une audience estimée à quatre milliards de téléspectateurs par le journal britannique Daily Mail. La BBC estime, elle, à 33 millions le nombre de personnes ayant suivi ses émissions en Grande-Bretagne à travers les différents canaux de communication. Maurice n’était pas en reste. Nombreux sont en effet les Mauriciens à avoir suivi les cérémonies à travers les chaînes de la MBC ou les chaînes satellitaires. Nous avons tous assisté, voire participé, à l’intense émotion qui s’est dégagée des cérémonies funéraires qui se sont déroulées dans le respect d’une tradition millénaire, et ce, en présence de quelque 500 chefs d’États et de gouvernement, de représentants des différents royaumes du monde, ainsi que l’empereur du Japon.

« Cette unité qui s’est manifestée à travers le monde et à travers le Commonwealth ne démontre pas nécessairement la puissance de la monarchie britannique; elle est principalement due à la personnalité de la Reine Elizabeth, qui a marqué son temps durant ses 70 ans de règne », nous explique l’historien mauricien Sudhir Hazareesingh, qui a suivi les funérailles à Maurice, et qui estime qu’il ne fallait pas être monarchiste pour ressentir une poussée d’émotion à cette occasion. Olivier de France, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste du Royaume-Uni, souligne, lui aussi, l’importance de la personnalité de la défunte reine. « La légitimité politique d’Élisabeth ne provenait pas de son intervention dans le débat politique. L’attachement des gens à la reine était justement dû à cette non-ingérence dans la vie politique. Elle avait une relation très personnelle avec le peuple, qui pouvait se soustraire aux controverses politiques et qui participait à la manière dont la nation définissait sa propre image au niveau collectif. Elle incarnait ce qu’Abraham Lincoln appelait “la meilleure partie de nous-mêmes” ». Charles lll sera couronné l’année prochaine. Saura-t-il s’adapter à la situation nouvelle qui se présente en 2022 et être le ciment du Royaume-Uni et du Commonwealth ?

L’autre figure qui dominé l’actualité cette semaine, Vladimir Poutine, a donné froid dans le dos lorsqu’il a évoqué, de manière voilée, la menace d’utilisation des armes nucléaires, alors qu’il veut accélérer l’annexion des territoires qu’il occupe en Ukraine. Mercredi, il a affirmé qu’il utilisera tous les moyens à sa disposition pour protéger le territoire russe. Il a de plus annoncé la mobilisation de toutes les réserves pour participer à la guerre en Ukraine. Personne ne sait jusqu’où il ira, même s’il a récemment annoncé à Narendra Modi qu’il mettra fin à la guerre bientôt.

Cette situation continue en attendant d’affecter l’économie mondiale. Pas plus tard que la semaine dernière, une nouvelle étude de la Banque mondiale prévoyait que le monde pourrait se diriger vers une récession en 2023, et une série de crises financières dans les marchés émergents et les économies en développement, qui leur causeraient un préjudice durable, selon une nouvelle étude complète. Pour combattre l’inflation galopante, la plupart des banques centrales ont revu le taux d’intérêt à la hausse.

À Maurice, la Banque centrale a convoqué la MPC pour mercredi prochain. Les milieux d’affaires attendent avec impatience de voir si elle suivra la tendance internationale. Alors que beaucoup d’opérateurs voient des nuages à l’horizon concernant nos exportations, notamment en raison de la situation dans les économies européennes, le PM par intérim et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, a pour sa part affirmé vendredi qu’il était serein en ce qui concerne les arrivées touristiques pour l’année prochaine. Espérons qu’il ait raison !

 

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