En marge des tripartites : 3 ménages sur 4 avec des revenus sous les Rs 30 000

Statistics Mauritius : Le coût du panier de la ménagère estimé à Rs 37 800, soit Rs 7 900 de plus qu’en 2019
À septembre dernier, l’endettement ménager était de Rs 157 milliards, en hausse de Rs 45 milliards en cinq ans
Outre les Rs 46 milliards de la MIC, le secteur privé a bénéficié de Rs 24 milliards sous forme de Wage Assistance entre 2020 et 2022
Au 31 mars, les fonds du NPF étaient de Rs 142,3 milliards, dont Rs 50 milliards en Bons du Trésor et Rs 36 milliards en Foreign Equities & Mutual Funds

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Après le National Minimum Monthly Wage, passant de Rs 15 000 à Rs 17 000 avec un financement de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) à hauteur des Rs 2 000, le gouvernement se prépare à clore le volet des salaires. À partir de ce matin, le Grand Argentier, Renganaden Padayachy, préside la réunion dans le cadre des consultations tripartites, avec l’annonce du quantum de la compensation salariale, devant entrer en vigueur à partir du 1er janvier prochain. Le monde syndical s’attend à des propositions allant au minimum de Rs 1 500 à Rs 2 000. Toutefois, la partie s’annonce délicate politiquement avec les syndicalistes, prêts à découdre avec le gouvernement sur deux fronts, soit la perte du pouvoir d’achat des ménages et la « générosité » avec les fonds publics en faveur du secteur privé, dont des conglomérats générant des milliards de profits. Dans cette dernière argumentation, les données révélées à la demande des représentants des syndicats, dont Ashok Subron, notamment Rs 70 milliards de 2020 à 2022, constitueront l’artillerie lourde, qu’aura à affronter M. PIB de l’Hôtel du Gouvernement.
Lors des rounds préliminaires pour réclamer une compensation salariale, dans un double contexte de rattrapage de la perte du pouvoir d’achat et en anticipation aux prochaines échéances politiques, notamment les élections générales, les syndicats s’appuieront sur les données officielles pour justifier leur demande. Ainsi, la série des documents rendus publics par le ministère du Travail à la demande d’Ashok Subron, indiquent que le coût du panier de la ménagère est de l’ordre de Rs 37 800, soit en hausse de Rs 7 900, par rapport aux Rs 29 900 de 2019, année des dernières élections générales.
L’un des documents officiels du ministère du Travail et des Relations industrielles soutient que « around 67% of households were earning less than the cost of the CPI Basket ». C’était en 2017. Et plus loin, les chiffres revus et corrigés pour 2023 laissent voir qu’il n’y a eu aucun inversement de la tendance. Le tableau de la distribution des revenus dans les différentes catégories soutient qu’en 2023, trois ménages sur quatre vivent avec des salaires nettement inférieurs à la barre des Rs 30 000. Le récent rajustement du National Minimum Monthly Salary à Rs 17 000 ne devrait nullement influencer de facteur entrant dans l’équation du Gini Coefficient.
Ces mêmes chiffres révèlent que la grosse majorité des employés du secteur privé, soit 257 200 sur les 322 560 recensés officiellement, touchent des salaires inférieurs à Rs 25 000 contre 284 100 en 2019. Ce chiffre est de loin plus bas que le Cost of CPI Basket de Rs 37 800 pour cette année. Entre-temps, Statistics Mauritius a enclenché les procédures pour un Updating des CPI Weights dans le cadre du Household Budget Survey de 2023. Une première réunion du CPI Advisory Committee a déjà eu lieu avec une prochaine fixée en avril de l’année prochaine, et à l’agenda l’adoption du nouveau Weightage des composantes du panier de la ménagère.
Par ailleurs, la partie syndicale, qui a déjà dénoncé la contribution sous forme de CSG Allowance pour la révision à la hausse du National Minimum Monthly Wage, annoncée vendredi dernier, reviendra à la charge à ce sujet lors de la séance de travail du jour sous la présidence du Grand Argentier. Néanmoins, les syndicats sont d’avis que tout soutien au secteur des Petites et Moyennes Entrerprises en prévision de la compensation salariale est dans la logique de la préservation des emplois.
Mais ils récusent le Blanket Cover sous la Contribution Sociale Généralisée (CSG) au profit des conglomérats et autres entités économiques sur la place. Pour cause, les éléments fournis par le ministère du Travail apportent de l’eau à leur moulin, soit que de 2020 à 2022
la Mauritius Investment Corporation Limited a accordé un soutien financier de Rs 46,2 milliards au secteur privé, dont
Airport Holdings Ltd : Rs 25 milliards pour tirer Air Mauritius sous administration
Omnicane Ltd : Rs 4,5 milliards
New Mauritius Hotels Ltd : Rs 2,5 milliards
Long Beach Resort Ltd : Rs 2 milliards
Medine Ltd : Rs 2 milliards
Lux Island Resorts Ltd : Rs 920 millions
Compagnie Mauricienne de Textile Ltée : Rs 900 millions
Anahita Hotel Ltd : Rs 825 millions
Ex-Mauriplage Beach Resort Ltd : Rs 650 millions
Rogers Hospitality Ltd : Rs 600 millions
Merville Ltd : Rs 550 millions
Attitude Hospitality Ltd : Rs 500 millions.
Elles sont une quarantaine de groupes ou entités du secteur privé avoir bénéficié de cette assistance, puisée des fonds de la Banque de Maurice et le reste avec le montant de l’aide financière inférieure à la barre des Rs 500 millions.
D’autre part, toujours au cours de la période de 2020 à 2020, sous le couvert de la pandémie du Covid-19, le secteur privé a bénéficié du Wage Assistance Scheme pour un montant global de Rs 23,9 milliards. À ce titre, les opérateurs dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie se retrouvent de nouveau à l’avant-plan avec une enveloppe du gouvernement de Rs 8,3 milliards, soit le tiers des Rs 24 milliards.
Toujours sous le Wage Assistance Scheme, le gouvernement a injecté Rs 2,3 milliards dans le secteur manufacturier, Rs 2,3 milliards dans la distribution et le commerce, Rs 2 milliards dans le transport, Rs 1,5 milliard dans les Real Estate Activities, Rs 1,1 milliard dans le bâtiment et Rs 4,2 milliards dans des Miscellaneous Activities.
En contre-partie, l’imposition de la Covid-19 Levy n’a rapporté que Rs 2,8 milliards, dont Rs 792 millions du commerce et Rs 573,6 millions du secteur manufacturier. Le Covid-19 Solidarity Fund a encaissé Rs 95,8 millions, représentant les contributions de 31 compagnies.
Dans un mémoire conjoint, soumis au ministre des Finances en révision de la rénion de ce matin, quatre confédérations syndicales, à savoir l’All Employees Confederations (AEC), la Confédération Syndicale de Gauche (GWF), le Congress of Independent Trade Union (CITU), et la Confederation of Free Trade Union (CFTU) dénoncent que « in the last 2023-2023 Budget, the government announced that “All outstanding debts of the Covid-19 levy as at 20 January 2023 inclusive of penalties and interest will be waived” Thus ‘d’un trait de plume’ a debt of Rs 21.5 Billion, of capitalists have absorbed by the entire population! »
D’autre part, un autre dossier, susceptible de provoquer des remous, pour ne pas dire constituant une bombe à retardement, demeure la pension et la stratégie de caisse vide de la CSG. Un dernier relevé acturiel fait voir qu’au 31 mars dernier les fonds du National Pension Fund s’élevaient à Rs 142,3 milliards, avec des placements, entre autres, de
Rs 49,3 milliards dans les Bons du Trésor de la Banque de Maurice pour financer les dépenses publiques
Rs 36,4 milliards dans les Foreign Equities et autres Mutual Funds
Rs 13,8 milliards dans des titres cotés à la Bourse de Maurice
Rs 8,9 milliards en dépôts dans les banques locales
Rs 5,1 milliards en Structured Products
Rs 4,2 milliards sous forme de revenus en devises avec Rs 1,4 milliards de Foreign Currency Deposits
Rs 3,7 milliards de titres non-cotés à la Bourse
Rs 3,9 milliards de placements alternatifs.
D’autre part, à la fin du mois d’août dernier, 429 976 salariés étaient sujets à l’imposition de la Contribution Sociale Généralisée (CSG), ou la taxe Padayachy selon l’opposition parlementaire. Ainsi, au moins un salarié sur deux, soit 229 395, est classé dans la catégorie des revenus mensuels de moins de Rs 20 000. À l’autre bout du spectrum avec des revenus de plus de Rs 1 million par mois, l’on dénombre 50, dont un unique cas dans le secteur public.
Toujours à la fin du mois d’août, l’on comptait 342 806 bénéficiaires des CSG Allowances de Rs 1 000 et de Rs 2 000, soit des déboursements de Rs 557 millions, dont Rs 310 millions pour ceux sous la barre des Rs 20 000.
La conséquence directe de la situation se présente sous la forme d’un endettement accru des ménages, passant à Rs 157,4 milliards, contre Rs 112,1 milliards en 2019. De cette somme, les prêts-logement se montaient à Rs 110, 5 milliards, soit en hausse de Rs 438 milliards au cours de la même période.
En tout cas, du pain sur planche pour les protagonistes autour de la table de la compensation salariale du jour…

QUATRE CONFÉDÉRATIONS PROPOSENT : Une compensation variant
de Rs 1 775 à Rs 3 550

Qautre conférédations syndicales, en l’iccurrence l’All Employees Confederations (AEC), la Confédération Syndicale de Gauche (GWF), le Congress of Independent Trade Union (CITU), et la Confederation of Free Trade Union (CFTU), ont soumis un mémoire conjoint au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, en prévision des consultations tripartites de ce matin.
Partant du principe que l’érosion du pouvoir d’achat des méanges est de l’ordre de Rs 1 798, ces confédérations réclament une compensation variant de Rs 1 775 à Rs 3 500 à partir du 1 er janvier prochain comme suit:

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