ÉNERGIES RENOUVELABLES : Pa kesyon tir dan pos bann ki pena met dan pos ki ena, a déclaré Ivan Collendavelloo

L’inauguration hier de la centrale solaire photovoltaïque du centre commercial Flacq Coeur de Ville a donné l’occasion au vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie Ivan Collendavelloo, de préciser la politique de son ministère en matière de promotion de l’énergie solaire photovoltaïque à Maurice. Il a exprimé sa volonté de s’opposer au fait que ce soit les « ti-dimounn » qui paient la fourniture de l’électricité du CEB des parcs photovoltaïques des grands centres commerciaux.
« Bann gran sant komersio zot pa kapav expek zot pou gayn bann retour lor zot investisman, zot pou fer profi ek an mem tan zot atann ki se ti-dimounn ki pou pey pou seki zot pe fer », a expliqué hier à la presse le vice-Premier ministre et ministre de l’Énergie Ivan Collendavelloo, à l’issue de l’inauguration de la centrale solaire photovoltaïque du centre commercial Flacq Coeur de Ville. « Li pa dan mo lozik dom politik, ni dan la lozik ki monn fek fer enn bes tarif elektrisite de bann ti-dimounn defavorize… Seki sertin pe rod fer mwa fer se Robin des Bois a lanver : tir dan pos bann ki pena pou met dan pos bann ki ena… Sa zame mo pou aksepte tan ki mo minis, zame. Zot kapav met latet anba lipie lao… dans Touss Sali… Zot na pa pou gayn sa ! Pa kesyon tir dan pos bann ki pena met dan pos ki ena ! », a martelé le vice-Premier ministre.
Auparavant, dans son discours de circonstance, Ivan Collendavelloo a d’abord longuement expliqué que les installations solaires photovoltaïques peuvent être soit autonomes (il faut alors prévoir un système de stockage ou un générateur d’appoint) soit raccordées au réseau (il est alors possible de prendre de l’électricité sur le réseau quand la production est inférieure à la consommation et d’en injecter quand elle est supérieure à celle-ci). Le ministre a affirmé que, pour raccorder ces installations au réseau électrique, il n’est pas question que ce soit les « ti-dimounn » qui paient pour la fourniture de l’électricité du CEB des parcs photovoltaïques des grands centres commerciaux pour pallier leur manque d’électricité quand il n’y a pas de soleil. « Il n’y a qu’un seul opérateur, probablement le plus gros de l’île, qui croit sincèrement que vous et moi devrions payer de notre poche pour lui », a ironisé le ministre sans divulguer le nom de cet opérateur.
Dans ce contexte, le VPM a félicité le CEO de la Société du Cepage, propriétaire des hypermarchés Super U, Pascal Tsin, et sept autres opérateurs d’avoir compris le raisonnement économique de payer pour être raccordé au réseau du CEB pour avoir une fourniture d’électricité en cas de manque. « Certes Pascal a investi Rs 80 millions dans sa centrale et s’il doit payer encore Rs 60 millions, le montant des investissements du CEB pour le connecter au réseau électrique national, il peut se demander pourquoi avoir investi Rs 80 millions alors. Mais, comme il est un commerçant intelligent, il a compris que, d’ici 7 à 8 ans, il aura retrouvé son argent et, puisque ses installations vont durer 20 ans, il aura de l’électricité gratuitement durant 13 ans. C’est pourquoi, ayant compris qu’il doit lui aussi participer dans cet effort national pour promouvoir les énergies renouvelables, il a accepté de négocier avec le CEB et on est arrivé à un accord 50/50 : au lieu de payer Rs 1.69 le KWh supplémentaire pour être raccordé au réseau du CEB quand il n’y a pas de soleil, il aura à payer Rs 0.70. La masse des consommateurs doit aussi comprendre qu’elle doit contribuer pour l’émergence du photovoltaïque à Maurice », a élaboré Ivan Collendavelloo.
Selon le VPM, le CEO du groupe Super U n’est pas le seul à avoir déclaré sa volonté de faire l’effort de payer Rs 0.70. « Y a-t-il des gens qui se plaignent du sort de Pascal ? Pascal même pleure-t-il sur son sort ? Alors, je ne comprends pas que certaines personnes peuvent soudain voir qu’on est en train d’égorger les riches commerçants de Maurice, et estiment que ce sont les ‘ti-dimounn’qui devraient payer pour eux », a-t-il ironisé. Et de poursuivre : « Aussi longtemps que je serai ministre, ça ne se fera pas ! J’ai entendu de gros pontes du secteur privé évoquant des théories sur le fait que le CEB devrait faire une oeuvre caritative dans le photovoltaïque. »
Ivan Collendavelloo a affirmé que 2016 sera « l’année de l’éclosion des énergies renouvelables ». Il a annoncé dans ce contexte la mise en opération prochaine de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA) dont le principal objectif est de promouvoir les énergies renouvelables à Maurice. Cette agence travaillera en étroite collaboration avec l’International Renewable Energy Agency et l’Energy Efficiency Management Office (EEMO). Il a également annoncé la prochaine promulgation pour promouvoir l’efficience énergétique.
Pour sa part, Pascal Tsin, a exprimé sa volonté d’investir dans des solutions vertes et de faire du nouveau complexe de Flacq Coeur de Ville un exemple de développement durable en réduisant son empreinte carbone. Il s’est félicité notamment de l’implantation de cette centrale photovoltaïque composée de 4 624 panneaux de 250 W crête sur une surface de toiture de 7 525 m2 pour une puissance crête installée de 1 156 kW sous des conditions d’ensoleillement maximum. Il a aussi élaboré sur l’installation d’un système de recyclage d’eau usée, la construction d’une toiture isolée pour réduire la pénétration thermique solaire et celle d’un système de climatisation avec stockage de froid, sans compter l’éclairage à Diodes luminescentes (LED). « Avec l’ensemble des mesures vertes implantées, l’économie annuelle globale sur la consommation électrique est estimée à 5,7 millions kWh, ce qui représente presque 4 000 tonnes de CO2 non produites », a indiqué Pascal Tsin. Ce dernier a également plaidé pour davantage de moyens du gouvernement pour faire de Maurice « un exemple en matière de développement durable dans le monde ».

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