ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR | COVID-19 — La HEC s’aligne sur la « nouvelle normalité »

  • Romeela Mohee : « Nous devons revoir les normes et standards existants en matière d’enseignement »

Un récent débat stratégique de l’United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization International Institute for Educational Planning (IIEP-Unesco) sur la résilience de l’éducation tertiaire a rappelé que la COVID-19 a pris au dépourvu l’ensemble du secteur, provoquant de « sérieuses perturbations » dans l’enseignement, l’apprentissage et la recherche au niveau global. Pour preuve, du fait de cette situation, une étude de l’Unesco, publiée en août de l’année dernière, prévoit une baisse de 3,5% des inscriptions, soit 7,9 millions d’étudiants en moins. Une situation qui ne laisse pas insensible la Higher Education Commission (HEC), qui a réuni des acteurs du monde de l’éducation tertiaire sur le thème « Sharing experience in building institutional resilience in the Higher Education sector in the “new normal” » jeudi matin à l’hôtel Hennessy Park, à Ébène. Événement coïncidant d’ailleurs avec son premier anniversaire.

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La commissaire de la HEC, Romeela Mohee, a ainsi rappelé d’emblée qu’à travers le monde, les pays s’adaptent de manière différente face à la COVID-19. Et qu’en avril 2020, la HEC a fait un suivi à Maurice des actions prises par les institutions locales, à l’instar de rencontres en ligne et de l’utilisation de plateformes digitales, tels que Blackboard, Moodle, Collaborate, Web-ex et Zoom, mais aussi le développement des capacités en ligne pour la faculté et le personnel.

Cependant, pour la commissaire, la COVID-19 a « entraîné une “nouvelle normalité” », laquelle nécessitera, dit-elle, un nouveau modèle dans la transmission de l’éducation, qui impliquera une refonte de la politique générale et des lignes directrices régulatrices pour intégrer la technologie numérique. « Nous sommes convaincus que la technologie sera le principal moteur de cette transition vers la nouvelle normalité. Nous devons revoir les normes et standards existants en matière d’enseignement », dit-elle.

Elle précise que cette “nouvelle normalité” intègre une transition vers un “blended environment”, soit un mélange de cours en ligne et de face-à-face, et ce, pour un long moment encore. « Dans ce contexte, nous devons répondre au défi de dispenser une éducation de qualité de manière juste et inclusive grâce à l’utilisation des technologies. Dans le même temps, nous devons veiller à ne pas aggraver les inégalités sociales avec l’introduction des technologies », fait-elle ressortir.

Autre aspect soulevé : la diminution du mouvement physique des étudiants et des membres du personnel. « Pour la continuité de l’excellence universitaire, nous devrons faire preuve de créativité dans le développement de programmes de mobilité virtuelle », avance l’oratrice.

Pour le président du conseil d’administration de la HEC, Salem Saumtally, « une transformation (du secteur de l’éducation tertiaire, Ndlr) profonde est nécessaire ». Aussi la HEC, selon lui, « accroît ses efforts afin de pouvoir émerger », tout en s’appuyant sur le travail déjà accompli par la Tertiary Education Commission. Cependant, il estime que pour ce faire, la HEC doit se forger « une nouvelle identité ». Dans le même ordre d’idée, il avance que la pandémie « a accéléré la transformation qui s’imposait » dans le secteur. Et d’annoncer la préparation d’un Higher Education Strategic Plan, lequel devrait être prêt avant la fin de l’année.

Présente lors de la première cérémonie de la HEC, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun, a rappelé elle aussi qu’il faudra désormais opérer en tenant compte des nouvelles conditions imposées par la COVID-19. « Nous savons qu’avec la pandémie, la mobilité des étudiants a été réduite. Mais nous avons l’avantage d’être un COVID-Safe Country et d’avoir déjà la technologie dans l’enseignement », dit-elle. Tout en citant le “blended mode”, qui permet d’offrir des cours en ligne. À ce propos, la ministre fait ressortir que des étudiants étrangers inscrits dans des universités locales suivent actuellement des cours via le Web.

Toutefois, selon elle, il faudra également travailler en tenant compte de la résilience. « Avec la pandémie, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait rapidement s’adapter. »

Grâce à l’enseignement en ligne, poursuit la ministre, « des lacunes ont été comblées ». Mais de préciser qu’il faut toutefois former les chargés de cours afin que ceux-ci soient aptes à utiliser cette nouvelle méthode de travail. Sans compter l’approche pédagogique, qui devra, elle aussi, changer. Elle soutient à ce titre qu’un calendrier de travail a déjà élaboré par cet organisme. L’établissement de la HEC, dit-elle, vise à opérer vers l’internationalisation du secteur de l’enseignement supérieur.

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