ENTREPRENEURIAT : Les femmes de l’Indianocéanie peinent à écouler leurs produits

L’esprit entrepreneurial de la femme de l’Indianocéanie a été démontré pendant quatre jours dans la cour du restaurant La Cannelle, au Domaine les Pailles. Cette foire a cependant un peu peiné à attirer du monde, et l’on observe une quasi-similitude entre les produits offerts. 
« Pourriez-vous trouver quelqu’un qui pourra venir acheter mes produits en gros ? » demande une entrepreneure de Madagascar, qui expose ses produits au salon “Made in Femmes”. Il est difficile pour cette jeune femme de trouver des personnes intéressées par l’artisanat malgache à Maurice. Ses produits, elle les propose au rabais pour ne pas perdre de clients potentiels. Le langage est le même chez les autres exposantes : il faut tout vendre avant de partir, même si on travaille à une marge très faible. Difficile toutefois de concurrencer les autres vendeuses. En cause, dans la rangée dédiée aux femmes entrepreneures malgaches, les produits mis en vente sont presque similaires. 
Quelque 150 femmes membres de l’EFOI (Entreprendre au Féminin Océan Indien) ont participé à ce salon “Made in Femmes”, tenu pendant quatre jours. Différents types de produits, tels des sacs, des chaussures, des tapis et de la nourriture, ont été à l’occasion exposés au restaurant La Cannelle, au Domaine les Pailles. Jennifer Soupin, présidente de l’EFOI Maurice, relève que le marché mauricien est différent de celui des autres îles. « A Maurice, le prix doit être compétitif », affirme-t-elle au Mauricien. Raison pour laquelle, selon elle, les femmes n’arrivent pas à écouler leurs produits facilement. 
Les entrepreneures doivent, en outre, lutter contre le « Made in China » pour que puisse subsister leur artisanat. « Le plus grand défi qui se présente à nous, c’est le prix des produits. Nous ne devons pas oublier que les femmes travaillent à la main et y consacrent des heures », indique Jennifer Soupin. Ce salon “Made in Femmes” a pour but de créer un lien entre les entrepreneures de l’océan Indien. « Nous leur avons demandé de profiter de ces échanges et ne pas uniquement se focaliser sur la vente », relate Jennifer Soupin, qui ajoute avoir noté une amélioration dans la qualité des produits exposés. 
Les premiers jours, les exposantes ont un peu de mal à écouler leurs créations. Mais la présidente de l’EFOI Maurice est confiante que les ateliers sur le marketing et les discussions entre les femmes de l’océan Indien aboutiront à un accroissement des connaissances, ce qui leur permettra de rencontrer davantage de succès au prochain salon “Made in Femmes”, organisé cette fois aux Comores en 2019.
Au niveau d’Enterprise Mauritius, on indique que de 2015 à 2016, 314 entreprises ont participé à différentes foires internationales. Parmi, 255 sont des petites et moyennes entreprises. Par ailleurs, 250 designers ont également participé à des foires pour concevoir de nouvelles collections. L’organisme a aussi permis à 12 créateurs de bijoux de participer à des foires afin de créer des bijoux à être exportés sur le marché européen. Concernant le Go Export Programme, 180 sociétés, dont une soixantaine de Rodrigues, ont bénéficié de la formation d’Enterprise Mauritius pour l’exportation.

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