(Environnement) One-Year to COP 26 : Maurice déterminée à faire entendre sa voix sur le changement climatique

  • Le ministre Ramano : « Le plan d’engagements, travaillé en collaboration avec l’Agence française de développement, sera présenté début de l’année prochaine »

Maurice exprime sa détermination de faire entendre sa voix lors de la “Conference of Parties (COP) 26” à travers les blocs de pays dans lesquels elle sera présente. C’est ce que prévoit le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, au Mauricien à l’issue de la partie protocolaire d’une discussion organisée par la British High Commission dans le cadre de la COP 26.

- Publicité -

C’est sur le thème « One Year to COP 26 » que le Haut-commissariat britannique, en collaboration avec le gouvernement et les Nations unies, a organisé une conférence réunissant les acteurs des secteurs privé et public pour se pencher sur la cause environnementale en marge du sommet sur le climat de l’année prochaine. « Maurice est présente dans plusieurs blocs. Nous avons la chance d’être partie prenante de plusieurs entités. Et très souvent, les négociations se font sur une base beaucoup plus collective. À part la conférence principale où le ministre concerné représente l’État mauricien pour annoncer ses ambitions, il y a aussi des négociations qui se font par rapport aux blocs de négociations. Nous ferons de notre mieux pour respecter nos promesses et soutenir le processus en tant que country party afin d’atteindre les objectifs fixés », a déclaré le ministre.

Maurice étant incluse dans l’accord de Paris de 2015 où plusieurs engagements ont été pris pour l’atténuation et l’adaptation, Kavy Ramano a fait ressortir que ses engagements devront être renouvelés. « Nous avons un plan qui sera soumis. Il est travaillé avec la collaboration de l’Agence française de développement. Ce plan d’engagements sera présenté début de l’année prochaine », assure-t-il.

Pour que les négociations aboutissent, Kavy Ramano a indiqué l’importance de l’inclusion, des consultations vastes avec tous les gouvernements et la société civile. La transparence sur les plans et les dispositifs, a-t-il ajouté, est importante pour établir la confiance. Ces conditions en place, pour lui, permettront d’avoir une atmosphère positive afin de conclure les sujets en suspens de la dernière COP de Madrid.

Les dernières statistiques sur les effets du changement climatique citées par le ministre de l’Environnement indiquent « la courbe descendante dans laquelle la planète se dirige ». De plus, selon les observations préliminaires de la National Oceanic and Atmospheric Administration, 2020 sera l’une des années les plus chaudes jamais enregistrée. Les données démontrent aussi que d’ici à 2024, le seuil de 1,5 °C sera atteint. « Il est donc urgent d’accélérer les actions au niveau mondial », avance le ministre.

Le Climate Change Bill inspiré des pays étrangers

Pour le ministre de l’Environnement, le Climate Change Bill est une initiative du gouvernement mauricien. « D’une part, nous respectons notre engagement suivant l’accord de Paris. Maurice fait partie du peu de pays à travers le monde ayant un Climate Change Bill », a fait ressortir le ministre. Et de préciser que le projet de loi mauricien s’inspire de plusieurs pays, ce qui montre que nous sommes « avant-gardistes » sur la question du changement climatique. Selon lui, la vision de ce projet de loi est de « réaffirmer l’engagement de Maurice par rapport au changement climatique » et « démontrer que tous les secteurs économiques et les ministères sont directement concernés par le changement climatique ». Une fois le projet de loi voté, selon Kavy Ramano, tous les ministères seront obligés d’être en conformité dans leurs actions avec les engagements pris par Maurice. Le pays, a-t-il dit, est un « petit émetteur » de gaz à effet de serre mais apporte sa contribution dans la lutte contre le réchauffement planétaire tout en tenant compte que géographiquement Maurice se trouve être « l’un des pays les plus à risque à travers le monde ». La montée des eaux et la hausse de température montrent que « Maurice a dépassé les normes internationales ».

Face aux critiques de l’opposition et d’autres acteurs environnementaux sur le Climate Change Bill, Kavy Ramano a avancé que le processus entourant la présentation du Climate Change Bill n’a pas débuté récemment. « Cet exercice a débuté depuis plusieurs années et se concrétise en 2020 après plusieurs consultations. Nous avions les assises de l’Environnement en décembre de l’année dernière où une bonne partie de participants avait émis le souhait d’un Climate Change Bill », a-t-il dit. Et suivant ces assises de l’Environnement, il a fait ressortir que des ateliers de travail ont été organisés pour que les ONG puissent peaufiner leurs propositions lors des assises. Pour lui, les forums sous l’Environment Protection Act doivent obligatoirement inclure la société civile. Et de préciser que « la vision du projet de loi est de créer la structure nécessaire en termes d’institutions à travers les différents secteurs gouvernementaux, le secteur privé et les ONG pour des consultations et un plan d’action ».

Vulnérabilité de Maurice

La vulnérabilité de Maurice face au changement climatique a aussi été évoquée par Kavy Ramano. Il a cité le 2020 World Risk Report où Maurice est classée 53e au monde comme étant le pays le plus à risque sur 181 pays. « Nous sommes les plus exposés aux risques naturels en raison de notre position géographique dans un bassin de cyclones tropicaux actifs », a-t-il dit. Ainsi, il a souligné que Maurice a « connu une augmentation de la température de l’air allant jusqu’à 1,2 °C au cours des dernières décennies ». Le niveau de la mer augmente à un rythme accéléré de 5,6 mm par an. Dans les deux cas, ces chiffres dépassent les moyennes mondiales. « Malgré la variabilité observée dans le régime des précipitations au cours des dernières années, une réduction générale d’environ 8% au cours des 50 dernières années a également été observée dans les précipitations annuelles. En ce qui concerne la montée du niveau de la mer, la largeur de nos plages, qui est un pilier majeur de notre économie, a été réduite, dans certaines zones, jusqu’à 20 mètres au cours de la dernière décennie », a-t-il fait ressortir. Les prévisions du SIDS in Numbers 2017 effraient davantage. Maurice deviendra un « water stressed country » d’ici 2025. Pire, notre production agricole chutera de 30% d’ici 2050. L’US National Academy of Sciences révèle également que les chances d’avoir des cyclones dans le sud de l’océan Indien a augmenté de 18%.

Le COP 26 se tiendra l’année prochaine à Glasgow au Royaume-Uni. Cet événement planétaire d’une importance capitale pour notre planète a été reporté d’une année à cause de la pandémie de COVID-19 qui sévit dans le monde en ce moment. La COP 26 se tiendra en partenariat avec l’Italie.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -