Pluies torrentielles : ReA dénonce les incohérences des autorités

Les derniers épisodes de pluies et les nouveaux règlements mis en place par les autorités ne sont pas en phase avec la réalité des citoyens. Tel est l’avis de Rezistans ek Alternativ (ReA), qui relève des incohérences suivant les Mauritius Meteorological Services (Warnings) Regulations 2023. Ashok Subron déplore ainsi le fait que des amendements n’aient pas été apportés à la Workers’ Rights Act suivant ces nouveaux règlements. Il regrette également que le ministère du Travail et les syndicats ne soient pas représentés au National Risk Reduction and Management Council, contrairement à Business Mauritius.

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Depuis peu, un nouveau système d’alerte est en place concernant les pluies torrentielles et les cyclones à Maurice. Les Mauritius Meteorological Services (Warnings) Regulations 2023 font provision pour une veille de fortes pluies et une alerte supplémentaire pour le cyclone. Soit un bulletin de sûreté après la classe 4.

« Jusqu’ici, on savait qu’en cas de classe 3, il n’y a pas de travail. Mais que faut-il faire dans les nouvelles situations décrites par les Regulations 2023 ? Aucune provision n’a été faite dans la Workers’ Rights Act à cet effet », déplore Ashok Subron.

Il fait ainsi ressortir que jeudi soir, alors que l’alerte de pluies torrentielles a été émise, des employés dans certains secteurs, comme l’hôtellerie, ont dû rester sur place pour assurer le service minimum. « Que dit la loi à ce sujet ? Quelles sont les conditions qui s’appliquent ? On n’en sait rien, car les dispositions n’ont pas été prises pour des amendements dans la loi du travail », se demande-t-il.

Il  ajoute que cette situation vient du fait que le conseil du National Risk Reduction Management ne comprend pas de représentants des travailleurs. « Il y a 19 Supervising Officers de 19 ministères, des représentants des services essentiels, notamment, et Business Mauritius. Le ministère du Travail et les syndicats n’y sont pas représentés. Je dirai qu’il y a un Class Bias sur ce comité. Il n’y a aucune considération pour les travailleurs », regrette-t-il.

Vu la situation, si un cyclone se déclarait dans les prochaines 48 heures, « ce serait la pagaille », déplore-t-il. « Comment savoir s’il faut aller travailler lors du bulletin de sûreté ? Il faut un protocole clair, car il y a des gens qui peuvent se retrouver devant un comité disciplinaire s’ils ne sont pas au travail après un cyclone. Soit dit en passant, cette nouvelle alerte suivant la classe 4 était une demande de Rezistans ek Alternativ après l’accident ayant coûté la vie à M. Gosto, qui avait repris son travail après la levée du Warning de classe 4 », prévient-il.

Ashok Subron est d’avis que les conseils de village auraient dû également faire partie du réseau du National Emergency Operations Command, car ils ont un rôle important à jouer. Il regrette de fait que le gouvernement n’ait pas une vision holistique de la gestion des catastrophes.

Revenant aux pluies torrentielles, Ashok Subron déplore que la Digital Elevation Map identifiant les zones inondables n’ait pas été rendue publique, car les promoteurs immobiliers auraient eu des difficultés à vendre leurs terres. « On aurait dû penser à la sécurité des citoyens avant tout. Nous n’avions pas voté pour avoir des Smart Cities ni le métro », dénonce-t-il.

Dans la foulée, Rezistans ek Alternativ critique l’exercice de communication du gouvernement, montrant le Premier ministre, Pravind Jugnauth, rendant visite aux habitants de Fond-du-Sac, épargnés par les inondations.  « On a voulu démontrer que les drains ont fait leurs effets à Fond-du-Sac, alors qu’il y a des gens ailleurs dont les maisons ont été inondées. Pourquoi ne s’est-il pas rendu dans ces régions ? » se demande-t-il.

Pour sa part, Kugan Paraben  a dénoncé le manque de transparence à la Land Drainage Authority. « On a fait une compagnie privée pour ne pas avoir de compte à rendre. Or, le gouvernement a injecté Rs 11 milliards dans cette structure pour la construction de drains. Est-ce une nouvelle fois la fête aux petits copains, comme dénoncé par un conseiller de Moka récemment ? Comme c’était le cas pendant le Covid-19, il semble qu’on profite du malheur du peuple pour se remplir les poches », lance-t-il.

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