Esclavage et Résistance

JEAN CLÉMENT CANGY

L’esclavage fut une barbarie absolue.

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Et ses séquelles sont toujours là, le racisme anti-noir fait toujours des ravages.

Face à cette barbarie qu’on aurait tort de réduire à un déterminisme économique, à une entreprise capitalistique, se dressèrent des femmes et des hommes.

Souvenons-nous d’Anna de Bengale, d’Espérance, de Mme. Françoise, de Sans-souci, Tatamaka, Coutoupa, Caetane, Macchabe, Mangalghan, Diamamouve, Bellaca, Ratsitatane…

En attendant le musée du marronnage que nous avons toujours appelé de nos vœux, et récemment annoncé, pourquoi n’érigeons pas une stèle en hommage à tous ces valeureux combattants de la liberté sur laquelle seraient gravés leurs noms ?

D’autres esclavésdésignation dans des textes historiques et qui nous vient du vieux français. Personnellement nous n’aimons pas le terme, esclave, car personne ne naît esclave — eurent recours au suicide et à l’avortement comme formes de résistance.

D’autres encore marronnèrent par l’imaginaire.

Ci-après ce beau récit de Dany Bébel-Gisler dans Léonora, l’histoire oubliée de la Guadeloupe :

«  Le sorcier leur dit :

— Ils vont voir. Préparez-vous, nous partons, il est temps.

— Comment pourrons-nous faire ?

— Je vous le dis, préparez-vous.

— Nous ne pourrons jamais retourner en Afrique. Ce n’est pas avec nos pieds faits pour la boue que nous marcherons sur la mer.

— Préparez-vous, je reviens tout à l’heure.

Le Nègre est allé dans le poulailler du Blanc.

Il a pris deux œufs.

–Je vous le dis, partons.

Une partie l’a suivi, une partie est restée. Ils sont allés sous le pont Moko, à Le Boucan, là où les gens prennent la pirogue pour aller à La Pointe.

–Ce n’est pas avec nos pieds que nous marcherons vers la mer.

L’Africain le savait.

Ils sont partis sous le pont.

Il a fait son sorcier, a cassé les deux œufs.

Un grand bâtiment est apparu.

Ils sont partis. Ils sont retournés en Afrique. »


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