ESSAI:La culture malgache en devenir

La maison d’édition malgache No Comment est désormais physiquement présente à Maurice à la librairie de l’Atelier, à Port-Louis. Il faut soutenir cette expérience éditoriale tant la production et la diffusion de livres dans la grande île est difficile à cause d’un très faible pouvoir d’achat et de la grande misère qui harcèle son peuple. Malgré sa taille et sa densité culturelle, ce pays ne compte quasiment pas de maisons d’édition et ses auteurs n’ont souvent d’autres recours que de se faire éditer à l’étranger si ce n’est y vivre.
L’expérience de No Comment, qui a vu le jour en 2011, permet par exemple de découvrir le dernier ouvrage du célèbre photographe Pierrot Men sur les femmes malgaches et de lire un agréable recueil de nouvelles inspirées par Madagascar d’Alexis Villain, l’un des fondateurs de cette maison d’édition qui a aussi créé un magazine. Depuis quelques mois, elle propose aussi un essai de Sylvain Urfer illustré par les photographies de Rijasolo, qui pose une question urgente pour ce pays qui s’essouffle de crise en crise : « Madagascar une culture en péril ? » Auteur de nombreux essais sur la grande île, il livre ici sa réflexion sur les valeurs qui animent la société malgache et sur leurs possibles réappropriation et modernisation.
Sylvain Urfer s’est installé à Madagascar en 1974 fort d’une formation en lettres et en sciences politiques. Tour à tour enseignant et prêtre, ce jésuite a créé ensuite le centre Foi et Justice, voué à la documentation, à la recherche et à l’édition, puis il a lancé en 2001 le SeFaFi, un observatoire de la vie publique. Expulsé du pays en 2007, alors que le gouvernement de Marc Ravalomanana était au pouvoir, il a pu reprendre ses activités au Centre Foi et Justice en 2009.

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