PADMA UTCHANAH
Présidente du Ralliement Citoyen pour la Patrie
Le Covid-19 nous contraint à adopter des mesures draconiennes dans notre quotidien et dans nos déplacements. Il y va de notre survie. Le constat dressé par le Dr Vasant Rao Gujadhur donne la chair de poule ; si on ne respecte pas les consignes à la lettre, dans quelques jours, notre pays va se retrouver avec plus de mille morts. Il nous met en garde avec cette phrase assassine si on ne respecte pas le couvre-feu « dan sak lakaz pou ena enn dimounn pou mor ». Le message est clair : « RESTEZ CHEZ VOUS .» Cette injonction est sans appel ! Si vous tenez à votre vie et à celle de vos proches, suivez scrupuleusement les mesures barrières et les règles conseillées par le gouvernement.
L’Etat a instauré le confinement. Le couvre-feu a été décrété. Nos policiers et nos soldats sont réquisitionnés afin de maintenir l’ordre public. Ces fonctionnaires mettent également leurs vies en péril pour faire appliquer les consignes sanitaires aux citoyens. Ils sont sur tous les fronts. Ils travaillent avec très peu de moyens et sans masques parfois. Je demande à l’Etat de les doter de protections nécessaires et de les compenser généreusement d’une très belle prime pour le travail accompli.
Si la plupart des policiers font un travail remarquable, avec un dévouement sans bornes, et avec un professionnalisme indiscutable, il est également déplorable de constater que certains policiers adoptent des méthodes abusives.
Si les vidéos circulant sur le net, avec certains fonctionnaires à l’œuvre, faisant preuve d’un excès de zèle, usant d’insultes, d’humiliation et d’une violence gratuite, sont réelles et non des fake, ces actes sont hautement scandaleux et condamnables. Dans les insultes proférées par les policiers ce sont des mères, des mamans, qui n’ont rien à se reprocher, qui se font insulter.
A toutes fins utiles, un rappel de l’article 7 de la Constitution de notre pays: Protection from inhuman treatment n’est pas inutile:
1) No person shall be subjected to torture or to inhuman or degrading punishment or other such treatment (l’interdiction du traitement dégradant ).
Dans un État de droit, la police fait un usage strictement proportionné de la force face au danger que représente le récalcitrant. Il doit d’abord verbaliser les infractions sanitaires, il peut menotter les contrevenants et les conduire au poste de police. La police doit faire une sommation à la personne ou au groupe de personnes avant de servir une violence légitime sauf en cas d’urgence, si la police est victime d’une attaque, dans ce cas il peut riposter.
La police incarne l’autorité, elle doit par conséquent faire preuve de sévérité sans recourir à une vulgarité notoire, aux insultes ou violences gratuites. Aussi, je demande au Commissaire de Police de veiller de près au comportement déviant éventuel de certaines de ses troupes et de rappeler fermement à l’ordre les brebis galeuses. Dans un moment d’une grande crise sanitaire, il est impératif de recadrer et de donner des directives conformes à la règle juridique. Je demande également à la Human Rights Watch d’avoir un regard sur la force policière et de veiller à ce qu’elle n’enfreigne pas les Droits humains.