Événement historique : Maurice renoue avec l’histoire du chemin de fer

Éteinte il y a 63 ans, l’histoire ferroviaire mauricienne renaît de ses cendres avec le projet Metro Express, dont l’e-Launch pour le lancement des opérations s’est tenu hier après-midi au dépôt de Richelieu. Parallèlement, l’hôpital ENT de Vacoas a aussi été inauguré virtuellement par le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, et son homologue indien, Narendra Modi. Dans une salle composée des ministres et de députés du gouvernement, mais aussi de collégiens, d’athlètes des Jeux des îles de l’océan Indien, d’hommes d’affaires et d’autres invités très “selects”, ce double lancement a duré plusieurs heures.

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Pravind Jugnauth : « Monn gagn mo ticket pour prosen eleksyon »

Arrivé à Rose-Hill, le Premier ministre est descendu du train pour partir à la rencontre de la foule qui l’attendait. Pendant que la Police Band assurait le côté musical, Pravind Jugnauth a profité de l’instant pour serrer la main des personnes présentes. Un détour de courte durée toutefois car une fois monté sur la plateforme, il a acheté son premier ticket sur l’Automatic Vending Machine avant de lancer : « Monn gagn mo ticket pour prosen eleksyon ! » Il est ensuite monté dans le train en direction de Richelieu. Lorsque le train est arrivé à destination, la pluie a alors commencé à tomber. Heureux de ce cadeau de la nature, le Premier ministre s’est alors contenté de dire : « Bénédiction ! »
Tout au long du trajet, les curieux, venus nombreux, avaient les yeux braqués sur le métro et ne manquaient pas de saluer ceux qui voyageaient à son bord. À l’intérieur, les invités n’ont pas hésité à saluer la foule à leur tour.


Nando Bodha annonce « pour bientôt » des autobus électriques

Une équipe du ministère des Infrastructures publiques se rendra bientôt en Chine pour entamer des discussions pour l’achat d’autobus électriques, et ce afin de respecter l’environnement. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, dans le train parti de Rose-Hill en direction de Richelieu jeudi après-midi. « Il faut absolument moderniser l’industrie du bus et il faut aller dans la direction de l’électrique », dit-il.
Par ailleurs, s’agissant des “Feeder Buses”, un modèle de Siamen, une ville en Chine semble être la candidate idéale pour Maurice. Une centaine de “Feeder Buses” de 30 places seront achetés et la délégation mauricienne qui partira bientôt en Chine verra de quelle façon ces autobus sont utilisés. « Nous voulons une recharge solaire et être “eco-friendly” », dit-il.


Des Italiens d’Italcertifer arrivent à Maurice

Alors que trois niveaux d’assurances sont déjà en place pour assurer la sécurité des passagers dans les trains, le certificat de l’Independent Safety Assessor Italcertifer s’avère crucial afin que les passagers puissent commencer à voyager à bord des rames. Raison pour laquelle les experts italiens seront à Maurice prochainement. « Les “trial runs” vont continuer sans les passagers et dès que nous aurons le certificat, nous commencerons le service avec eux », dit le ministre Bodha. Le “target” pour obtenir le précieux sésame était d’un mois, mais tout dépendra en réalité des Italiens.
Au niveau de SMRT, un audit d’assurance est entrepris. Selon le ministre, des « trains 5 étoiles » ne peuvent pas rouler en parallèle avec de vieux autobus. « Il faut un type de transport où les gens pourront voyager d’un mode de transport à un autre sans qu’il n’y ait de disparité. (…) Il faut encourager les gens à voyager en métro et dans les bus électriques, qui seront des transports en commun accessibles et fiables », dit-il.
Concernant le projet, actuellement prévu de Curepipe à Port-Louis, Nando Bodha est d’avis qu’il faut « absolument étendre le réseau » dans les autres régions. En septembre 2020, dit-il, les travaux se termineront à Quatre-Bornes, précisant toutefois que d’ici là, les gens de cette région « ne vivront pas ce que les habitants des autres régions ont subi ».
Commentant le prélancement des opérations du métro, Nando Bodha soutient que « Maurice a gagné tout d’un coup ». Pour lui, « une nouvelle génération vivra avec le métro ». Tout en se disant « touché par le regard des gens », il rappelle que « le défi a été immense ».


Das Mootanah : « Exploit époustouflant que d’avoir
terminé ce projet en deux ans »

Qualifiant le projet de Metro Express de « once in a lifetime opportunity », le CEO de Metro Express Ltd, Das Mootanah, soutient que le projet est une « grande réussite » étant donné sa complexité. Selon lui, des changements positifs seront observés dans la vie des gens « très bientôt ». Et si le projet a réussi, dit-il, « c’est grâce à un travail de collaboration ». Il rappelle également l’existence de « plusieurs niveaux d’assurance » pour ce projet.
D’une manière générale, Das Mootanah fait ressortir qu’il y a eu « beaucoup de défis » à relever, mais que ceux-ci « ont été résolus grâce à un travail d’équipe ». Il rassure également à l’effet que « l’infrastructure est prête pour assurer un trajet fluide ».
Répondant aux questions du Mauricien, il avance que l’échéance de la phase 1 « a été respectée » et que la phase 2 est en cours. Selon lui, le projet est “on time”. Et d’avancer que les opérations débuteront bientôt pour la phase 1. Reste que l’ensemble du projet est « historique » pour Maurice, dit-il, rappelant que les autres îles de la région, comme La Réunion et les Seychelles, « n’ont jusqu’ici pas réalisé un tel projet ». Ce qui pousse le CEO à répéter que l’aboutissement de ce projet a été rendu possible « grâce au dur labeur de notre équipe, qui a travaillé sans relâche pendant de très longues heures », avant de poursuivre que les projets ferroviaires « demandent un profond engagement » pour aboutir. « C’est un exploit époustouflant d’avoir terminé ce projet en deux ans », termine-t-il.


RÉACTIONS : Entre crainte et fierté pour les collégiens

Avant de monter dans le train, des collégiens avaient « un peu peur ». Mais à leur arrivée, un sentiment « de joie et de satisfaction » avait pris le dessus sur leurs appréhensions. Ces collégiens disent vouloir à nouveau voyager par train dès qu’ils en auront l’occasion.
Malcolm, 15 ans, élève en Form IV au Collège La Confiance, habite Cité Richelieu. Il se rappelle sa surprise alors qu’il ne croyait pas être choisi pour effectuer le premier trajet de Richelieu à Rose-Hill à bord du métro. « J’étais en classe lundi lorsqu’un enseignant est venu me dire que je voyagerai par train. En entendant cela, j’étais un peu anxieux, car je me disais que c’est la première fois que je mettrai les pieds dans un train », raconte-t-il après le trajet. L’expérience aura toutefois été concluante. Le trajet, dit-il, « a été fait rapidement et je me suis senti à l’aise ».
Hugo, 14 ans et en Form III dans le même collège, habite pour sa part Petite-Rivière. Tout comme Malcolm, il a été choisi pour effectuer ce premier voyage. « Le trajet a été agréable et à l’intérieur, c’était confortable. Je crois que je voyagerai encore par train très bientôt », dit-il. Un sentiment partagé par Emmanuelle Bernard, 17 ans. Cette étudiante en Lower VI à l’Ebène SSS (Girls) ne s’attendait pourtant pas elle aussi à effectuer ce premier voyage de Richelieu à Rose-Hill jeudi après-midi. « Honnêtement, j’avais peur lorsque je suis entrée. Mais après, lorsque le train a démarré, je me suis sentie confortable et mon sentiment de crainte avait disparu. C’était incroyable ! » dit-elle au Mauricien. Selon celle-ci, qui étudie le “Travel and Tourism” à l’école, « le métro léger est un pas en avant pour notre économie ». Et de dire son souhait de répéter rapidement l’expérience.
Morgane Soopramanien, 17 ans et étudiante en Lower VI dans le même collège qu’Emmanuelle Bernard, explique qu’elle a été choisie après un exercice de tirage au sort. Tout comme sa camarade de classe, elle avoue avoir nourri au départ certaines appréhensions. Une crainte qu’elle dit cependant encore avoir ressentie à l’intérieur, « surtout lorsque le train devait effectuer de légers tournants ». La rame roulant toutefois à faible vitesse, la jeune fille a été vite rassurée.


Train Captain : Nithin Bicole prêt à conduire le métro

Être “Train Captain” d’un métro ne lui avait jamais effleuré l’esprit auparavant. Et pourtant… « J’ai postulé dès que j’ai appris qu’on cherchait des Train Captains. J’ai été appelé par la compagnie pour un entretien. Suite à cela, j’ai été appelé à effectuer des examens médicaux et j’ai obtenu ce poste », explique Nithin Bicole, Train Captain chez Metro Express Limited.
N’ayant jamais conduit d’autobus, la nouvelle recrue a alors été formée pendant plusieurs mois par des formateurs de renom. Pour lui, être Train Captain est « quelque chose de grand, car le train est nouveau à Maurice ». Et de dire sa fierté de faire partie de la première équipe de Train Captains. Pour autant, tout n’aura pas été simple pour Nithin Bicole, qui se remémore son premier contact avec le simulateur. Il dit ainsi avoir ressenti « un peu de trac la première fois ». Mais après plusieurs sessions de formation, un sentiment nouveau a pris place.
Nithin Bicole n’a certes pas encore obtenu l’autorisation de pouvoir conduire le métro, mais il se dit « prêt » à le faire seul. Pour cet habitant de Vacoas, le plus important reste la sécurité des passagers.

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