Examens NCE 2021: « Operasion teign dife dan lakaz » en cours dans les collèges d’État

– Moins de 50% de réussite aux mock exams du second trimestre dans de nombreuses d’écoles

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— Autre inquiétude : mauvaise compréhension de nombreux parents et élèves des critères fixés par le MES pour décrocher ce nouveau diplôme

L’inquiétude de nombreux enseignants du secondaire d’Etat au sujet de la performance des élèves de ce secteur aux premiers examens du National Certificate of Education (NCE) contraste avec la sérénité affichée par le ministère de l’Éducation. Leur appréhension, palpable, découle des résultats décevants notés dans la plupart des collèges aux examens du deuxième trimestre jusqu’à susciter une réaction rapide du Quality Assurance Department (QuAD) du ministère pour venir avec des mesures urgentes en vue de redresser la situation. Dans les écoles, certains ont vite qualifié cette intervention rapide du QUAD de « loperasion teygn dife dan lakaz ».

Quelque 6500 élèves en Grade 9 dans les collèges d’État prendront part aux premières épreuves du NCE se déroulant durant la période 30 mars–8 avril. Et les Mock exams organisés en novembre dernier en guise de préparation des candidats se sont révélés, aux dires du personnel de ce secteur du secondaire, « catastrophiques aussi » pour certains établissements d’État. À titre d’exemple, dans une école pour garçons de la Zone 1 (Port-Louis/Nord), il y a eu seulement 40% de réussites sur un total de 113 élèves de Grade 9. « À l’exception d’un petit groupe d’écoles accueillant habituellement l’élite en Grade 7, en général les résultats dans les autres établissements ne sont guère satisfaisants », témoigne un Head of Department dans la filière scientifique.

« Les résultats sont réellement inquiétants car le taux de réussite est au-dessous de la barre de 50% dans beaucoup d’écoles », poursuit un autre enseignant avec plus de vingt ans de métier.

Les rapports sur la performance des élèves soumis par les chefs d’établissements du secondaire d’État au ministère ont été pris avec sérieux. « La rapidité avec laquelle a réagi la QUAD en dépêchant ses officiers dans les écoles est une indication que le ministère est lui aussi inquiet devant ces données », estiment des recteurs. La présence des officiers du QuAD a pour objectif de discuter avec les Heads of Departments et les recteurs en vue de dégager une stratégie pour améliorer la performance. « Le mot d’ordre du QuAD est : ‘Améliorez les résultats!’ », indiquent des enseignants au Mauricien.

Mais vu que les réalités diffèrent d’une école à l’autre, le QuAD n’a pas imposé de solution unique concoctée à partir de son bureau. « C’est bon que les officiers du QuAD soient descendus sur le terrain pour avoir une meilleure compréhension du problème », affirme un chef de département de mathématiques. Cependant, dans plusieurs écoles, on a constaté que les manuels fournis par le ministère ne contenaient pas suffisamment de travaux et d’exercices et c’est ainsi que la décision a été prise dans ces établissements pour acquérir dans le cas de certaines matières des « working books » produits par des particuliers et d’en faire ensuite des photocopies de pages spécifiques pour distribuer aux élèves. « Il y a du feu en la demeure …Nou apel sa loperasion pompie ! », ironise un enseignant de langue anglaise.

Autre constat préoccupant de plusieurs recteurs en ce début d’année et en rapport toujours avec ces prochains examens du NCE : une mauvaise compréhension de nombreux parents et de leurs enfants s’agissant des critères pour décrocher le diplôme. Des parents sont étonnés devant la notation « Failed » dans le Report Book de leurs enfants alors que ces derniers ont réussi dans au moins dans cinq matières et ils se sont rendus à l’école pour obtenir des éclaircissements. « Même si nous avons organisé des réunions d’explications on se rend compte que des parents ne maîtrisent pas le grading requis dans les trois possibilités pour décrocher le diplôme. Ils nous disent la même chose  : Zanfan-la inn pase dan 5 size me nou pa konpran koman li finn fail. Ayo misie inpe difisil pou konpran», confient des chefs d’établissements. Ces derniers envisagent d’organiser d’autres réunions d’explications à ce sujet et ils constatent aussi que ce n’est que maintenant que certains parents prennent conscience de l’importance de ce nouvel examen au secondaire et témoignent ainsi d’un intérêt accru dans la préparation de leurs enfants.

À trois mois de la tenue de la première édition du NCE, ils ne sont pas rares des enseignants et des recteurs du secondaire d’Etat à confier que « les conditions ne sont pas réunies pour un changement de système cette année en toute sérénité », en ne manquant pas de souligner qu’avant la COVID-19 « il y avait déjà un flou certain ».
Un sentiment qui contraste avec l’assurance affichée par Leela Devi Dookun-Luchoomun, la Vice-première ministre et ministre de l’Education…

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