La première sortie du président de la République, Pradeep Roopun, hier, a été consacrée au lancement du Festival international kreol. À cette occasion, il a présenté la créolité comme le ciment de l’harmonie dans le pays. « Nou kreolite ; samem ki amenn larmoni dan pei », a-t-il lancé devant une assistance nombreuse et ce, en présence de plusieurs membres du gouvernement.
« Je vis cette 14e édition du Festival international kreol comme une continuité de mon parcours. Hier comme ministre des Arts et de la Culture et aujourd’hui comme président de la République », a-t-il fait comprendre.
Pour lui, la créolité est à l’image de la diversité culturelle. « C’est la créolité qui nous unit qui fait de Maurice un pays où il fait bon vivre et où on peut apprécier différentes cultures en même temps. Nous vivons une véritable culture créole qui est unique au monde ». Et de souligner que « c’est la raison pour laquelle il est important non seulement de célébrer mais également de promouvoir cette créolité de différentes manières, dont à travers la poésie ». Le président de la République mettra en exergue ceci : « La poésie nous permet de rêver et d’exprimer notre ressenti à travers des mots que nous utilisons tous les jours. » Disant plus loin que le gouvernement, dont le Premier ministre Pravind Jugnauth, a toujours été attaché à l’épanouissement de la langue créole, Pradeep Roopun a fait mention du lancement de Lakademi kreol et d’une nouvelle édition du Diksioner kreol récemment. Il s’agit désormais d’harmoniser nos actions afin de parvenir à de meilleurs résultats.
Le président a rappelé, par ailleurs, que le festival kreol est une manifestation nationale. Il est, par conséquent, important de rassembler tous ceux qui sont intéressés et qui se sentent concernés, de manière à ce que tout le monde puisse y prendre part.
« Je suis certain qu’avec votre collaboration il y aura encore plus de participations afin de faire en sorte que la créolité devienne une fierté pour nous tous », laisse entendre Pradeep Roopun. Aussi a-t-il annoncé qu’après l’inscription au patrimoine immatériel mondial du sega typique, du sega tambour, entre autres, le dossier du Sega Sagos sera présenté à l’UNESCO par une délégation comprenant le ministre de la Culture, Avinash Teeluck, et le dirigeant du Groupe Réfugiés Chagos, Olivier Bancoult. « Nous prions pour que le Sega Sagos soit inscrit. Ce sera un autre jalon dans le cadre de la célébration de la créolité », a-t-il affirmé.
Pour sa part, le ministre du Tourisme Joe Lesjongard a expliqué que la créolité ne se limite pas à Maurice mais est partagée par différentes îles. Le festival créole, pour lui donc, constitue également une occasion de partage interîles de la langue créole.
Selon lui, le FIK est tant un événement culturel que touristique. Il a insisté sur le fait que la créolité est un élément important dans le vivre-ensemble mauricien, dont le thème choisi cette année : « Kreolite nou larmoni ».
Pour lui, chaque Mauricien est porteur de créolité. « Nous sommes liés par toutes sortes de choses et toutes sortes de façons ; par notre langage, notre cuisine, notre culture », a-t-il dit, expliquant que plusieurs ministères se sont associés à la préparation du Festival International Kreol.
La Sware poezi a bénéficié, hier, de la participation d’une bonne vingtaine d’artistes locaux qui tous mis l’accent sur la dimension plurielle de la créolité, élément capital de la culture mauricienne. Eric Triton a donné le coup d’envoi de la soirée avec « Vinn Gete ». Parmi les autres artistes, on note la présence de Jenifer Saupin et Stephany Noellis, Coralie Calou, de Melanie Pérès, Emmanuelle Vayavery, Sheshcoomar Seetohul, Gina Jean Charles, Belingo Faro, Ulrich Agathe, Lindsay Moothien, Loanna Sardes et de Jason Lily entre autres.