Final countdown

Le compte à rebours tire à sa fin. D’ici samedi prochain, nous aurons franchi la date fatidique du 1er octobre, date symbolisant la réouverture totale de notre espace aérien. Après deux années marquées par une pandémie mondiale, qui est loin d’avoir dit son dernier mot. Une date qui est redoutée toujours actuellement par nombre de compatriotes, professionnels de tous bords autant que citoyens anonymes. Notre souci premier, à tous, sauf au gouvernement, semble-t-il : le nombre grandissant de nouvelles infections au Covid-19 et, surtout, le nombre alarmant de décès, recensés au jour le jour désormais, et causés par ce fichu virus.
Pour autant, pas question de faire marche arrière pour nos autorités : ça, on ne l’a que trop bien compris. Tantôt par des prises de position bien franches et tranchées des uns et des autres, du Premier ministre à ses adjoints, en passant par les faire-valoir. L’île est au bord du gouffre, ça, on le voyait venir. Et pas question de ce fait de tergiverser, plutôt que de relancer l’économie. Pourtant, ces débats seraient tout sauf stériles !
Soit. En revanche, adopter quelques mesures et bonnes attitudes, parallèlement à cette grande reprise, ne serait pas de trop. Comme de rétablir l’ordre alphabétique dans les supermarchés et les bazars. De même que pour la fréquentation des magasins, et d’autres espaces et divers commerces. De cette manière, au moins, on limiterait une trop grande circulation quotidienne de grosses foules, ce qui occasionne, comme on le sait, la transmission ultrarapide du Covid-19. Et le maintien de certaines restrictions, comme les assemblées pour les mariages, les réceptions, les anniversaires, les cérémonies et autres, s’inscrit dans le même registre.
Dans la foulée, une stricte surveillance du respect des consignes et des gestes barrière ne serait pas de trop également. L’été arrivant à grands pas dans notre île tropicale, le port approprié du masque va rapidement en pâtir. Et dans nombre d’endroits, plusieurs ont déjà fait fi de cette mesure sanitaire – affichant le masque sous le menton ou avec le nez à l’air – sans être inquiétés par les autorités. Quant au respect de la distanciation sociale, il n’y a qu’à faire un tour dans nos supermarchés pour constater, de visu, que très rares sont ceux qui continuent à pratiquer cette mesure.
Le nombre de Mauriciens qui meurent quotidiennement du Covid-19 n’est-il pas une excellente raison de changer d’attitude ? Quoiqu’en disent les chefs de Lakwizinn du PMO, nombreux sont nos compatriotes qui meurent chaque jour. Certes, les instances internationales, comme l’OMS, concèdent que la pandémie a son lot de dommages collatéraux, dont des décès, hélas ! Mais cela dans des circonstances spécifiques.
Alors, quand nos politiques viennent, ici, nous garantir que « tout va bien dans le meilleur des mondes » et qu’on « n’a pas de pénurie d’équipements, de lits ou de médicaments », doit-on comprendre qu’ils nous… mentent sciemment ? Déjà, sur la question du nombre de décès, bon nombre de Mauriciens ne croient plus ce que nous martèlent régulièrement les Jagutpal, Joomaye et autres lors des exercices de communications nationaux et/ou via les organes médiatiques gagnés à leur cause.
Et pendant ce temps, une foule de drames jonche notre population. Comme celui de ces employés d’Air Mauritius, qui n’en finit pas de déchirer des familles et de pousser les uns et les autres, parmi même les plus brillants – comme ces éléments très intelligents qui sont devenus pilotes et commandants de bord – au désespoir. Être, du jour au lendemain, prié de prendre plusieurs années de congé sans solde, quand on a tant sacrifié et qu’on n’est pas responsable d’une mauvaise gestion, est-ce décent ? L’amertume et la détresse de ces Mauriciens, qui se sont mis au service de leur pays, alors qu’ils pouvaient aller toucher les étoiles ailleurs, sont immenses et sans fin.
Que dire aussi de ces nombreux Rodriguais de tous âges, des grands-pères comme des enfants, contraints de rester à Maurice depuis plusieurs mois maintenant à cause de la situation sanitaire, couplé au manque de réaction d’une tranche de la classe politique. Où est passé le sens de patriotisme de ceux qui nous gouvernent ? Enfermé dans un placard ? Oublié ? Ou tout bonnement délibérément… omis ?

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